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Le régime sans gluten

Publié le 23 mars 2024
Par Marie-Sophie Lagarde
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Il consiste en l’exclusion d’aliments contenant ce type de protéines. Parfois utilisé de façon inadaptée, dû à un effet de mode, le régime sans gluten n’a d’intérêt que dans quelques cas spécifiques.

Pour qui est-il recommandé ?

Le régime sans gluten est conseillé dans trois cas : la maladie cœliaque qui touche 1 à 2 % de la population générale, l’allergie alimentaire au gluten médiée par des IgE (moins de 0,4 % de prévalence) et l’hypersensibilité au gluten non cœliaque (1 à 5 %).

A ce jour, aucune preuve de l’efficacité du régime sans gluten n’est démontrée pour d’autres pathologies (polyarthrite, fibromyalgie, etc.) ou dans un but non médical (bien-être, performances sportives, perte de poids, par exemple).

Quels en sont les grands principes ?

Dans le cas de la maladie cœliaque et de l’allergie, il s’agit de l’éviction totale des céréales contenant du gluten. Le régime doit être poursuivi à vie sous surveillance médicale pour pallier les carences, dues à une malabsorption provoquée par la maladie ; et sous surveillance diététique pour éviter les déséquilibres alimentaires, engendrés par une mauvaise substitution des aliments contenant du gluten. Dans le cas de l’hypersensibilité au gluten, le patient détermine le seuil de tolérance assurant le confort digestif recherché.

Les principales céréales contenant du gluten sont le seigle, l’orge, le blé, y compris les épeautres et le kamut ainsi que les hybrides de ces variétés (par exemple, le triticale).

L’éviction du gluten est complexe et contraignante en raison de sa présence dans de nombreux aliments (voir encadré).

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La lecture des étiquetages est facilitée grâce à la mention obligatoire du blé et du gluten dans la liste des ingrédients qui entrent dans la composition du produit. Un logo validé par l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag), un épi de blé barré, facilite le choix des produits mais ne dispense pas d’une lecture attentive de la composition des aliments.

Comment manger sans gluten ?

De nombreuses céréales sont naturellement dépourvues de gluten : avoine (uniquement les produits officiellement étiquetés « Sans gluten »), riz, maïs, millet, quinoa ainsi que les farines de châtaigne, de pois chiche, de manioc ou de sarrasin.

Les principaux aliments non transformés autorisés sont : légumes frais, fruits frais, oléagineux et secs, lait et dérivés, œufs, viandes grillées, poissons et produits de la mer, pomme de terre, soja, patate douce.

La réglementation entourant les produits sans gluten est stricte :

 

– la mention « Sans gluten » correspond à un aliment qui en contient moins de 20 mg/kg de produit fini ;

 

– l’indication « Très faible teneur en gluten » prévient que celle-ci est de  21 à 100 mg/kg de produit fini. Ces produits sont contre-indiqués en cas de maladie cœliaque.

 

– la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE) et le Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépatogastroentérologie (Cregg) proposent une fiche « Alimentation sans gluten » qui classe les groupes alimentaires autorisés, « autorisés après contrôle de la composition » et incompatibles.

Les produits sans gluten sont-ils remboursés ?

L’Assurance maladie rembourse à 60 % du tarif de la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) les aliments diététiques sans gluten (par exemple, les produits de la marque Schär) pour les patients atteints d’une maladie cœliaque confirmée par biopsie digestive, au titre d’une affection de longue durée non exonérante. Pour un adulte, la prise en charge est plafonnée à 45,73 € par mois et à 33,54 € pour les enfants de moins de 10 ans.

               

En pratique

Aliments courants contenant du gluten :

– pain, viennoiseries, pâtisseries, biscuits (salés ou sucrés),

– mélange de céréales pour petit déjeuner,

– levures chimique et boulangère,

– pâtes alimentaires, pizza, tarte,

– aliments (y compris viandes, poissons et légumes) panés, frits, en sauce,

– bières,

– charcuterie, sucre glace, poivres moulus, mélanges d’épices.

  • Sources : « Régime sans gluten », Assurance maladie ; « Les régimes alimentaires “à la mode” peuvent-ils être dangereux ? », La revue du praticien, 19 décembre 2019 ; « Maladie cœliaque », SNFGE, mai 2018.