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Le préparateur se ferait rare et cher
Avec près de 4 % d’augmentation de salaire en intérim et 7 % de chômage, les préparateurs seraient une « espèce professionnelle » rare et bien payée. Ils se montreraient pourtant hésitants à s’engager en officine. Avec une certaine propension à alterner allocations chômage et remplacements.
En intérim, les salaires des préparateurs, officinaux et hospitaliers confondus, ont augmenté de 3,7 % en 2012, bénéficiant ainsi de la hausse la plus importante du secteur de la santé. Dans le même temps, environ 7 % des préparateurs connaissaient des périodes de chômage, la plupart par choix avec l’objectif de changer de pharmacie. Et si plus d’un tiers des salariés de l’officine travaillent à temps partiel, c’est également souvent par choix. C’est ce qu’indiquent respectivement le baromètre 2013 des salaires de l’agence intérimaire Appel médical(1) et deux études de mai 2013 publiées par l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), l’une sur le chômage(2), l’autre sur le temps partiel(3).
Avec 4,1 % d’augmentation par rapport à 2011, les préparateurs officinaux atteindraient en 2012 un salaire mensuel moyen de 1 840 € brut selon le baromètre 2013 de l’Appel médical. À l’hôpital, la hausse est de 0,7 % pour un salaire de 1 917 € brut.
« Ces chiffres ne sont pas représentatifs. Ils ne concernent que le travail intérimaire », s’empresse de préciser Olivier Clarhaut, secrétaire général de la branche officine de Force ouvrière (FO). Même si l’étude exclut de ses calculs les indemnités de fin de mission, les primes et autres avantages réservés aux missions temporaires. Et quand Christophe Bougeard, directeur d’Appel Médical, rappelle que « les employeurs sont tenus à une obligation légale d’équité entre les salariés », Olivier Clarhaut distingue le cas « du titulaire ayant besoin d’un préparateur dans l’urgence pour faire face à un remplacement imprévu, qui sera donc plus ouvert à la négociation ». Ce qu’a bien compris Fanny Gatet, préparatrice intérimaire en Rhône-Alpes, qui bénéficie ainsi d’augmentations ponctuelles au gré des négociations entre agences d’intérim et titulaires. « Il arrive que l’agence négocie pour moi un contrat sur la base d’un coefficient supérieur à celui conventionnellement prévu pour valoriser mes compétences et mon expérience », explique la préparatrice.
Une pénurie propice à la négociation
L’augmentation de salaire constatée par Appel médical serait le fruit d’une pénurie de préparateurs propice à la négociation. « L’an dernier, la pénurie était telle que des pharmaciens ont dû pourvoir des offres initialement adressées aux préparateurs », se souvient Fanny Gatet, qui a refusé plus d’une proposition à ce moment-là. Le directeur d’Appel médical souligne le « déficit des vocations entraînant une diminution du nombre d’inscrits en CFA », tandis qu’Olivier Clarhaut relève « le manque de maîtres d’apprentissage disponibles qui régule aussi le nombre d’inscrits depuis quelques années ». Pourtant, la profession ne manque pas de débouchés.
Chaque année, « 4 000 préparateurs fraîchement diplômés trouvent un travail sans difficulté, pour 90 % en officine », précise Christophe Bougeard. Il observe aussi que les préparateurs plus âgés font défaut « pour cause d’interruptions de carrière liées au manque de perspectives d’évolution, alors que la conjoncture économique de l’officine pousse les titulaires à vouloir recruter des préparateurs très expérimentés sur des remplacements de pharmaciens ». Du coup, les plus de 50 ans voient leurs salaires augmenter de 5 % à l’intérim. Pas autant que les moins de 25 ans, toujours très recherchés pour leur coût salarial inférieur, dont les rémunérations ont fait un bond de près de 7 %, toujours à l’intérim.
Chômage « choisi »
Malgré cette « pénurie », près de 7 % des préparateurs ont connu des périodes de chômage indemnisées en 2010. Si bien qu’en décembre 2011, Pôle emploi comptabilisait 6 590 préparateurs demandeurs d’emploi, dont 80 % pour l’officine. Ce qui les plaçait en troisième position derrière les secrétaires médicales et médico-sociales, et les avocats et juristes. Pas de quoi s’affoler pour autant, car ce chômage serait « choisi » par près de la moitié des préparateurs concernés, âgés de 30 à 49 ans, qui envisageraient de changer d’officine, voire une reconversion. « Cette mobilité à partir de 30 ans s’observe dans toutes les branches », assure Rémi Debeauvais, directeur du cabinet Ithaque, auteur de l’étude chômage pour l’OMPL. D’ailleurs, même chez les plus jeunes, avant l’âge de 30 ans, les périodes de chômage indemnisées relèveraient d’un choix. « Le marché du travail étant ouvert pour les jeunes préparateurs, ceux-ci n’hésitent pas à changer d’employeur tant qu’ils n’ont pas trouvé la pharmacie dans laquelle ils souhaitent s’établir », constate Rémi Debeauvais.
Un certain désengagement
Fanny Gatet a rejoint la masse des préparateurs intérimaires en 2006. âgée de 31 ans aujourd’hui, elle n’a toujours pas déniché l’officine de ses rêves. Elle préfère alterner remplacements et allocations chômage. Une pratique qui serait courante, comme en témoigne la durée des périodes de chômage des préparateurs qui, pour la plupart, n’excède pas six mois. à laquelle s’ajoute une propension pour le travail à temps partiel(4). Une alternative à l’intérim pour limiter son temps passé en officine, et peut-être un signe de désengagement de la profession.
(1) Appel médical, Deuxième baromètre des salaires de la santé, édition 2013.
(2) Cabinet Ithaque pour l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), Une mesure du chômage dans les branches des professions libérales (PL), mai 2013.
(3) Cabinet Ithaque pour l’OMPL, Panorama du temps partiel dans les branches des professions libérales (PL), mai 2013.
(4) Cabinet Ithaque pour OMPL, L’emploi à temps partiel et les parcours professionnels des salariés dans la branche de la pharmacie d’officine, 2010.
L’augmentation des salaires en intérim(1)
Les préparateurs ont perçu une hausse moyenne de 3,7 % en 2012.
• Les moins de 25 ans ont été les plus augmentés (+ 6,6 %) :
salaire mensuel brut de 1 597 € en 2011 versus 1 702 € en 2012.
• Viennent ensuite les plus de 50 ans (+ 5 %) : salaire mensuel brut de 1 953 € en 2011 versus 2 051 € en 2012.
Les femmes ont perçu une augmentation de salaire plus importante que les hommes (+ 4 % contre + 2,1 %), rétablissant ainsi la parité :
salaire féminin mensuel brut moyen en 2012 de 1 851 € versus 1 852 € pour les hommes.
Le salaire des préparateurs officinaux a grimpé plus vite que celui des hospitaliers (+ 4,1 % contre + 0,7 %), réduisant l’écart de salaire (1 840 € versus 1 917 €).
Les pharmaciens adjoints davantage au chômage(2)
→ Le taux de chômage apparent en officine était de 8 % en 2010, avec 6,9 % chez les préparateurs et 9,8 % chez les pharmaciens adjoints. Il était en augmentation de 5,3 % par rapport à 2009.
→ Les périodes de chômage des préparateurs sont le plus souvent de courte durée : 50 % y sont inscrits depuis moins de six mois, tandis que celui des adjoints est plus long (supérieur à un an pour 41 % d’entre eux).
→ Chez les préparateurs, comme chez les adjoints, les périodes de chômage indemnisées concernent majoritairement les 30-49 ans (à 48 % pour les préparateurs et à 44 % chez les adjoints). Elles touchent ensuite les préparateurs de moins de 30 ans (39 %) et les pharmaciens de plus de 50 ans (39 %).
→ Préparateurs et pharmaciens font partie des catégories qui effectuent de courts contrats durant leurs périodes d’inscription au chômage.
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