- Accueil ›
- Préparateurs ›
- Métier ›
- Le parvovirus B19
Le parvovirus B19
Le parvovirus B19, ou B19V, est un virus très contagieux. Il est la cause d’une infection bénigne de l’enfance, mais peut également entraîner des complications graves chez le fœtus et les patients présentant un terrain propice.
Qu’est-ce que le B19 ?
• Le B19 est un virus de la famille des Parvoviridae. Il a un tropisme pour les précurseurs érythroïdes de la moelle osseuse.
• Sa transmission se fait par voie respiratoire entraînant de petites épidémies tous les 3 ou 4 ans en début de printemps. Le virus peut également se transmettre au fœtus d’une femme enceinte non immunisée.
• L’immunité acquise à la suite d’une infection perdure toute la vie.
Quels sont les symptômes ?
• L’infection est très souvent asymptomatique.
• Chez l’enfant, le B19 est responsable du mégalérythème épidémique également appelé cinquième maladie éruptive de l’enfance qui survient généralement entre 5 et 14 ans. C’est une infection bénigne. Elle se manifeste par un syndrome grippal puis une éruption cutanée caractérisée par un érythème des joues avec un aspect souffleté dit en « paire de claques ». Cet érythème, lié à un dépôt de complexes immuns, peut ensuite atteindre le tronc et les membres et persiste environ 3 semaines. Plus rarement, des arthralgies peuvent apparaître.
• Chez l’adulte sain, la manifestation la plus classique est l’atteinte articulaire liée à un dépôt de complexes immuns, touchant le plus souvent les mains ou les poignets et d’évolution favorable en 2 à 3 semaines dans 90 % des cas.
Quelles sont les complications possibles ?
• L’arthropathie peut se prolonger pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
• Chez la femme enceinte non immunisée, l’infection maternelle passe le plus souvent inaperçue, mais l’infection est potentiellement dangereuse pour l’enfant à naître car le virus a un cycle lytique (multiplication qui lyse les précurseurs érythroïdes du fœtus) et peut déclencher une myocardite virale. Au premier trimestre, le risque de passage transplacentaire est élevé (environ 30 %) et entraîne un risque d’avortement spontané. Au deuxième trimestre, le virus provoque une anémie profonde pouvant conduire à une défaillance cardiocirculatoire avec épanchements des séreuses, appelée anasarque fœtoplacentaire. Le risque de mort in utero est alors d’environ 5 % en l’absence de prise en charge.
• Chez les patients présentant une anomalie de l’hémoglobine (thalassémie ou drépanocytose), de la membrane des globules rouges ou de son métabolisme, l’infection entraîne une crise d’érythroblastopénie se traduisant par une anémie profonde et brutale.
• Chez les patients immunodéprimés, le virus persiste après la primo-infection provoquant une anémie chronique.
Quelle est la prise en charge ?
• Chez un patient immunocompétent, la prise en charge est symptomatique. L’éviction scolaire n’est pas recommandée au stade de l’éruption cutanée, l’enfant n’étant plus contagieux.
• Chez la femme enceinte, la prise en charge implique de faire appel à un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal où sera réalisée une transfusion in utero.
• Le recours à la transfusion est nécessaire chez les patients qui présentent une anomalie constitutionnelle de l’hémoglobine ou immunodéprimés.
• Chez le patient immunodéprimé, les immunoglobulines polyvalentes sont employées dans le but d’éliminer le virus et de corriger durablement l’anémie.
• Il n’existe aucun vaccin ni aucun traitement antiviral spécifique.
Sources : Aviq Wallonie, fiche informative « Parvovirus B19 », 2021 ; D. Germanaud, I. Sermet-Gaudelus, « Le parvovirus B19 ou de l’importance du terrain dans l’expression clinique d’une infection fréquente », 2007, La Revue du praticien ; J.-B. Girodias, CHU Sainte-Justine, « Cinquième maladie », 2018 ; S. Pillet, M. Leruez-Ville, « Parvovirus B19 », Traité de virologie médicale, 2e édition, Société française de microbiologie, 2019 ; J. Qiu, M. Söderlund-Venermo, N. S. Young, « Human Parvoviruses », Clin. Microbiol. Rev., janvier 2017 ; Rémic, référentiel en microbiologie médicale, Société française de microbiologie.
B19V ET GROSSESSE
50 % des femmes en âge de procréer sont séronégatives et celles travaillant au contact de jeunes enfants sont les plus à risque de contracter le virus. Il n’y a pas de dépistage systématique chez la femme enceinte.
En cas de suspicion d’infection fœtale, une polymerase chain reaction (PCR) sur liquide amniotique et sang du cordon, ainsi qu’une recherche des immunoglobulines M (IgM) sur sang maternel et sang du cordon sont réalisées.
- Formation à la vaccination : pas de DPC pour les préparateurs en 2025
- [VIDÉO] De la grossesse à la naissance : un accompagnement en officine personnalisé proposé par Amandine Greco, préparatrice
- [VIDÉO] Accompagnement post-natal en officine : les papas aussi !
- Entretiens pharmaceutiques en oncologie : tous concernés !
- Coqueluche : « Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »