Le magnésium : fonctions et besoins

Quelle est sa fonction ?

Le magnésium n’est pas synthétisé par l’organisme. Il provient uniquement d’un apport extérieur.

On le retrouve pour moitié dans le tissu osseux, l’autre moitié étant localisée dans les tissus mous. La majorité du minéral (99 %) est intracellulaire.

Il intervient en tant que cofacteur dans plus de 300 réactions enzymatiques impliquées dans la synthèse de protéines, la glycolyse et le transport membranaire des ions. C’est un régulateur neuromusculaire. Il participe à la production énergétique et à la signalisation cellulaire.

Quels sont les apports conseillés ?

Les apports nutritionnels journaliers conseillés sont de 6 mg/kg/j, soit environ 360 mg/j pour les femmes et 420 mg/j pour les hommes.

Les apports se font essentiellement par l’alimentation (épinard, banane, sardine à l’huile…) et par un apport hydrique (Rozana, Hépar…).

Quels sont les signes d’un déficit ?

Un déficit en magnésium se manifeste notamment par un stress, une fatigue et des troubles du sommeil. Une hyperexcitabilité neuromusculaire peut également survenir avec contractions et tressautement des paupières. Des crampes de l’estomac ou des palpitations sont parfois présentes, ainsi que des troubles électrolytiques, notamment une hypokaliémie.

Certains médicaments peuvent induire un déficit en magnésium, par exemple les diurétiques de l’anse, les thiazidiques (par augmentation de l’élimination) ou les laxatifs et les inhibiteurs de la pompe à protons (par défaut d’absorption).

Lors d’un stress important, l’élimination urinaire du magnésium s’accroît, engendrant ainsi un déficit en magnésium qui augmentera la sensibilité au stress.

Les pathologies gastro-intestinales (diarrhées…) exposent à un risque de malabsorption et de perte de l’oligo-élément.

Quelle supplémentation proposer ?

Le magnésium est commercialisé sous forme de sels inorganiques (1^re génération), organiques ou sous formes complexée. Ils se distinguent notamment par l’apport en magnésium élément.

Les sels inorganiques sont laxatifs. Les sels de deuxième et troisième générations sont présentés comme mieux tolérés et mieux assimilés.

La posologie maximale autorisée pour les compléments alimentaires est de 300 mg par jour. Les besoins sont déterminés en fonction du patient (prises de médicaments, stress, habitudes alimentaires…). Lors d’un déficit, la durée recommandée d’une supplémentation est de trois mois.

Un apport supplémentaire est déconseillé chez les patients en insuffisance rénale sévère.

Lors de la prise de magnésium, le patient peut être exposé à des effets indésirables en particulier des diarrhées ou des douleurs abdominales.

L’absorption de certains médicaments peut être modifiée par la prise de magnésium, notamment : lévothyroxine, biphosphonates, fluoroquinolones, tétracyclines… 

Sources : « Le magnésium, minéral incontournable ? » , thèse d’exercice soutenue le 21 juin 2017 par Jennifer Roth, université de Lorraine ; « Le magnésium, une médecine sur mesure » , M. Schwob, 2015, éd. Leduc.s ; « Le magnésium aujourd’hui et demain ! » , F. Joanny, 2015, éd. D. Borée ; « Dietary Magnesium Intake in a French Adult Population » , Magnesium Research Journals, 1997 ; « Magnesium Basics » , Clinical Kidney Journal, 2012.

A SAVOIR

– Les produits de supplémentation ont un statut de médicaments ou de compléments alimentaires.
– Les allégations autorisées pour les compléments alimentaires contenant au moins 56 mg de magnésium pour 100 g, sont notamment : réduction de la fatigue, maintien de la santé de l’os et des dents, aide au fonctionnement psychique.
– La teneur en magnésium élément dépend du sel de magnésium utilisé (oxyde de magnésium 60 %, bisglycinate 16 %).
– En général, l’excès de magnésium est éliminé par l’organisme. Une hypermagnésémie est rare (plus fréquente chez les insuffisants rénaux). Elle se manifeste par des nausées, des vomissements, une hypotension, une dépression respiratoire, voire un arrêt cardiaque dans les cas sévères.