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Le décès d’un bébé sonne l’alarme

Publié le 28 mars 2015
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Le 23 février 2015, un enfant de 18 mois non vacciné est décédé de la rougeole. Le premier cas mortel répertorié depuis le début de l’épidémie qui touche Berlin, en Allemagne. Probablement arrivée avec des demandeurs d’asile serbes et bosniaques, la maladie avait touché à cette date plus de 570 personnes selon l’institut de veille sanitaire allemand. Le ministre de la Santé a appelé ses concitoyens à vérifier leur statut vaccinal. Et pointe la peur irrationnelle semée par certains opposants à la vaccination. Cette infection virale, hautement contagieuse, est loin d’être anodine. Fièvre, toux, rhinite, conjonctivite, éruption maculo-papuleuse… peuvent se compliquer d’une pneumonie ou d’une encéphalite aiguë potentiellement mortelles. Le 25 février, le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé des Nations unies a jugé « inacceptable que, après les efforts des cinquante dernières années pour rendre disponibles des vaccins sûrs et efficaces, la rougeole continue de coûter des vies, de l’argent et du temps ». Selon l’OMS, les récents sursauts épidémiques menacent l’ambition d’éradiquer la maladie en Europe d’ici la fin de 2015, pourtant en bonne voie avec une diminution de 96 % des cas en vingt ans. Sont pointés du doigt le nombre croissant de parents qui refusent de vacciner leurs enfants, les obstacles pour accéder à la vaccination et la propagation par les voyageurs. L’objectif d’éradication est atteint si au moins 95 % de la population reçoit deux doses de vaccin.

En France, si la dernière épidémie (23 000 cas de 2008 à 2012) semble jugulée, la maladie perdure (267 cas déclarés en 2014). La vaccination est recommandée à l’âge de 12 mois avec une dose du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR), et une deuxième entre 16 et 18 mois. Un rattrapage est préconisé chez ceux nés depuis 1980 et de plus de 18 mois pour obtenir au total deux doses du ROR.

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