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Le calendrier vaccinal nouveau est arrivé

Publié le 6 mai 2013
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Dans un contexte de moindre engouement des Français pour les vaccinations, le calendrier 2013 simplifié porte l’espoir d’une meilleure adhésion. Le point pour assimiler les principaux changements en population générale et aiguiller la transition.

Moins d’injections et des rappels à âges fixes sont les lignes directrices du calendrier vaccinal 2013 publié le 16 avril par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Inscrit parmi les actions fortes du Programme national d’amélioration de la politique vaccinale 2012-2017, ce « lifting » du calendrier tombe à pic après la parution, en mars, de chiffres(1) indiquant une baisse importante, toutes catégories confondues, des ventes de vaccins en 2012 : – 26 % pour le méningocoque et – 11 % pour les associations rougeole-oreillons rubéole… Outre la méfiance dont souffrent les vaccins et des doutes sur leurs effets indésirables, la complexité du calendrier vaccinal français est souvent citée comme un frein majeur à son acceptation. Dans ce sens, celui de 2013 suit les recommandations du Haut conseil de la santé publique : simplifier les schémas vaccinaux et administrer le strict nombre d’injections nécessaires à une bonne protection.

La primovaccination diphtérie, tétanos, poliomyélite et infections invasives à Haemophilus influenzae de type ? b nécessite désormais une injection en moins.

« 2+1 » pour les nourrissons

Le schéma « 3+1 » (trois injections à un mois d’intervalle suivies d’un rappel à 16-18 ? mois) est remplacé par un schéma « 2 + 1 » avec deux injections (à 2 et 4 mois) suivies d’un rappel avancé à l’âge de 11 mois. Ce nouveau rythme s’appuie notamment sur l’expérience de quatre pays européens (Suède, Danemark, Finlande et Italie) qui ont démontré son efficacité. Le délai de deux mois entre les premières doses favorise la maturation d’anticorps de forte affinité et d’une meilleure mémoire immunitaire.

Parmi les autres mesures :

– profitant de ce nouveau rendez-vous vaccinal, les rappels hépatite B et infections invasives à pneumocoques sont avancés à 11 mois ;

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– la vaccination combinée contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) est dorénavant conseillée à 12 mois pour tous, quel que soit le mode de garde ; et la deuxième dose repoussée à l’âge de 16-18 mois, respectant le délai minimal de deux mois entre les doses. Il est ainsi établi que la réponse immunitaire est meilleure à 12 mois et que le risque d’attraper la rougeole avant cet âge n’est pas plus élevé en collectivité en dehors des périodes épidémiques ;

– la vaccination contre les infections invasives à méningocoques de type C est avancée à l’âge de 12 mois, permettant ainsi une coadministration avec le ROR.

Une injection en moins, un rappel coqueluche en plus pour enfants/ados

Le rappel de vaccination contre la diphtérie, tétanos et poliomyélite entre 16 et 18 ans est supprimé. En revanche, un rappel contre la coqueluche est désormais recommandé à partir de 6 ans, combiné à celui contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Les données récentes ont conclu à une durée de protection plus courte avec le vaccin acellulaire, seul commercialisé actuellement. On utilisera alors le vaccin contenant des concentrations normales d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux DTCaP : Infanrix Tetra, Tetravac-Acellulaire. Un second rappel contenant cette fois des concentrations réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigène coquelucheux (dTcaP : Boostrixtetra, Repevax) est recommandé entre 11 et 13 ans.

Autre mesure, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est désormais recommandée entre 11 et 14 ans, âge où la réponse immunitaire semble meilleure. Il paraît avantageux de profiter d’un rendez-vous vaccinal s’il est coadministré avec le rappel dTcaP.

Rappels à âge fixe chez les adultes

Pour pallier les nombreux oublis, les rappels contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite avec un vaccin à dose réduite d’anatoxine diphtérique (dTP : Revaxis) sont désormais recommandés à âge fixe : 25, 45 et 65 ans car la durée de protection des vaccins est bien supérieure à dix ans. Après 65 ans, le système immunitaire pouvant être altéré, on recommande un rappel à âge fixe tous les dix ans : 75, 85 ans…

À 25 ans, un rappel contre la coqueluche est désormais systématiquement recommandé à ceux n’ayant pas reçu ce vaccin depuis plus de cinq ans. Ce rappel, avec un vaccin avec une dose réduite en antigènes coquelucheux (dTcaP : Boostrixtetra, Repevax), vient en complément de la stratégie de « cocooning » (qui consiste à vacciner des adultes avec un projet de grossesse et, en cas de grossesse, de l’entourage familial).

Assurer la transition

La Direction générale de la santé préconise de « recaler » au plus vite toutes les populations sur ce nouveau calendrier. Pour les nourrissons, les enfants et les adolescents, un tableau est proposé pour la poursuite des vaccinations (voir sites ci-contre). Pour les adultes entre 25 et 65 ans, la date du prochain rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite est déterminée en respectant deux règles : pas moins de cinq ans et pas plus de vingt-cinq ans entre le dernier rappel effectué et le prochain vaccin. Si le délai est inférieur à cinq ans, il faut attendre le prochain rendez-vous à âge fixe. S’il excède vingt-cinq ans, un rappel immédiat devra être pratiqué.

Après 65 ans, les règles sont les mêmes mais le délai maximal à ne pas dépasser est porté à quinze ans.

(1) Baisse de la vaccination en France malgré les recommandations récentes des autorités de santé, IMS Health, 13 mars 2013.

Où trouver les docs ?

Pour faciliter ces « recalages » sur la vaccination, des tableaux de mise à jour sont disponibles pour chaque âge dans le document fourni par la Direction générale de la santé :

Calendrier des vaccinations 2013, point sur les principales nouveautés

www.sante.gouv.fr/calendrier-vaccinal-2013.html.

Les informations et outils relatifs à ce calendrier se trouvent sur :

www.sante.gouv.fr > Les dossiers > Vaccinations-vaccins ;

www.invs.sante.fr

> Publications et outils > BEH du 19 avril 2013.