L’arthrose féline, une affection sous-diagnostiquée

Comment la repérer ?

• Contrairement à l’arthrose canine, l’arthrose du chat entraîne rarement des boiteries. Le propriétaire peut cependant remarquer des modifications de comportement de son chat qui a tendance à moins jouer, sauter et chasser. Il monte difficilement les marches, a du mal à se toiletter, il est moins sociable, il est réticent à utiliser sa litière… Trop souvent, le propriétaire met cela sur le compte de l’âge plutôt que de suspecter une douleur chez son animal.

• Généralement, les lésions d’arthrose se développent sur les deux membres, ce qui entrave encore davantage la mobilité. L’articulation la plus souvent touchée est le coude, puis celle du carpe (équivalant à notre poignet).

Quels sont les facteurs favorisants ?

L’obésité multiplie environ par 5 le risque d’arthrose féline. Plus le chat est lourd, plus il risque de souffrir au niveau des coudes et des hanches. Une vie confinée à l’intérieur paraît aussi prédisposer les chats à cette affection.

Quels sont les traitements antalgiques ?

• Lors de douleur arthrosique chronique, un traitement antalgique sera mis en place par le vétérinaire, qui évoluera selon l’évaluation des résultats. La qualité du suivi conditionne l’efficacité du traitement. Ce dernier est prescrit en fonction du palier de la douleur (I, II ou III).

• Avec une douleur de palier I, un traitement avec un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) peut suffire. Chez le chat, l’aspirine, l’acétaminophène et le carprofène sont formellement déconseillés, à cause de leur demi-vie longue dans cette espèce et du risque de toxicité qui en découle. En revanche, le méloxicam ou le robénacoxib sont bien tolérés. En utilisation chronique, ils sont souvent préconisés à la dose minimale thérapeutique pour limiter le risque d’effets secondaires (exemple : 0,01 à 0,03 mg/kg pour le méloxicam).

• Au palier II, l’utilisation de tramadol peut être envisagée.

• Au palier III, lors de crise d’arthrose suraiguë par exemple, le vétérinaire peut proposer d’hospitaliser l’animal quelques heures pour le mettre sous perfusion de méthadone ou de kétamine.

La nutrition peut-elle jouer un rôle ?

• La prise en charge diététique vise d’abord à réduire l’excès de poids quand il est présent.

• Des chondroprotecteurs peuvent être proposés sous forme de compléments nutritionnels à base d’oméga 3, de glucosamine et de chondroïtine sulfate ou de plantes (harpagophytum, Boswellia serrata). Des publications confirment aussi l’intérêt de produits à base de moule verte de Nouvelle-Zélande (Perna canaliculus).

Sources : Slingerland L. I. et coll., « Cross-sectional study of the prevalence and clinical features of osteoarthritis in 100 cats » ; Loder R. T., Todhunter R. J., « Demographics of hip dysplasia in the maine coon cat » ; Poitte T., « Douleurs chroniques, approche multidisciplinaire et clés de l’observance » ; Eason C. T. et coll., « Greenshell Mussels : a review of veterinary trials and future research directions ».

EN PRATIQUE

– Une détection précoce de l’arthrose chez un chat permet une prise en charge plus efficace.

– Des aménagements dans l’environnement de l’animal peuvent lui faciliter sa vie quotidienne, tels que l’ajout de rampes ou de marches pour l’accès aux postes d’observation en hauteur.