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L’andropause

Publié le 13 février 2021
Par Solange Liozon
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Appelé communément andropause, le syndrome de déficit en testostérone lié à l’âge est présent chez 6 à 9 % des hommes de 40 à 70 ans, et affecte jusqu’à 30 % de ceux de plus de 70 ans.

Comment se fait le diagnostic ?

• Avec l’âge, le déclin progressif de la production de testostérone est un phénomène normal et physiologique. Le syndrome de déficit en testostérone (SDT) est défini par un ensemble de signes cliniques et biologiques causés par une baisse progressive de la production d’androgènes, dont la testostérone.

• Les hommes atteints d’un SDT ont des taux de testostérone plus bas que la normale. Ainsi, les tissus de l’organisme normalement stimulés par la testostérone reçoivent de plus petites quantités de cette hormone, ce qui peut provoquer des changements physiques et parfois psychologiques.

• Seule une altération significative de la qualité de vie associée à une symptomatologie fonctionnelle va conduire à une démarche diagnostique. Celle-ci repose sur un dosage du taux de testostéronémie totale (ou taux de testostérone biodisponible ou libre, indicateurs plus précis en cas de pathologies ou de traitements associés). Un deuxième dosage un mois plus tard doit confirmer le diagnostic.

Quels sont les principaux symptômes ?

• Il existe une pluralité de symptômes physiologiques qui ne sont pas tous présents en même temps et n’ont pas tous la même intensité :

– des troubles sexuels constituent un signe d’appel, avec notamment une chute de la libido, une diminution voire la disparition des érections réflexes nocturnes et du réveil, une dysfonction érectile et une éjaculation retardée ;

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– des troubles d’ordre physique tels que sarcopénie, asthénie, ostéoporose et fractures pathologiques, augmentation de la masse grasse, obésité viscérale, recul de la pilosité, bouffées de chaleur ;

– des troubles d’ordre psychologique comme un manque de confiance en soi, une irritabilité, une qualité de sommeil altérée, une dépression ;

• Sur le plan métabolique, l’andropause favorise le risque de diabète de type 2 et de syndrome métabolique. Un lien entre la diminution du taux de testostérone et le développement de maladies cardiovasculaires ou d’une athérosclérose aortique a aussi été rapporté.

Quel est le traitement ?

• Une substitution hormonale en testostérone (sous forme de gel transdermique, de capsules molles ou de solution injectable), en général au moins 6 mois et jusqu’à 2 à 3 ans (pour espérer une amélioration sur tous les types de symptômes), est recommandée lorsque le taux de testostérone totale est inférieur à 8 nmol/l et associé à des manifestations cliniques. Les cancers de la prostate et du sein sont des contre-indications formelles à cette supplémentation.

• La pratique d’une activité physique, l’arrêt du tabac, une consommation limitée d’alcool, une alimentation équilibrée et une réduction du stress permettent de diminuer les symptômes du SDT.

Sources : Campus d’urologie – Collège français des urologues, Item 120 « Andropause », 2014 ; Association française d’urologie (urofrance.org), chapitre 06, « Andropause », L. Alechinsky, S. Drouin ; site de l’endocrinologie, de la diabétologie et des maladies métaboliques (sfendocrino.org), article « Andropause » ; C. Blion, S. Droupy, « Andropause : ce qu’il faut retenir », La Revue du praticien, novembre 2018.

À RETENIR

– Le diagnostic du syndrome de déficit en testostérone lié à l’âge repose sur une confirmation à la fois biologique et clinique.

– Sous réserve des contre-indications et d’une surveillance médicale régulière, un traitement hormonal à la testostérone peut être prescrit.

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