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La santé en France, c’est bien mais peut mieux faire

Publié le 20 janvier 2020
Par Anne-Lise Favier
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Tous les deux ans, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie un panorama de la santé de ses trente-six pays membres(1). Si la France dispose d’un système de santé relativement performant, des points d’amélioration persistent, notamment pour les conduites addictives. La France figure dans le top 10 des pays à l’espérance de vie la plus élevée, avec 82,6 ans, contre 80,7 ans en moyenne, avec toutefois une différence marquée entre les hommes et les femmes : quatrième rang pour les femmes (85,6 ans) et seizième pour les hommes (79,6 ans). Une moyenne qui s’explique sans doute par notre système de soins, l’un des plus performants selon l’OCDE, qui rappelle que les dépenses de santé représentent un peu plus de 11 % du PIB en France, contre moins de 9 % pour l’ensemble des trente-six pays, et un reste à charge de 2 % contre 3 % en moyenne. Ce constat plutôt positif cache toutefois des modes de vie qui augmentent la mortalité évitable.

Des conduites addictives préjudiciables

La France se situe à la quatrième place pour le tabagisme, avec un quart de fumeurs chez les 15 ans et plus. Et sur la troisième marche du podium des pays les plus consommateurs d’alcool, avec 11,7 L par personne par an, contre 8,9 L pour la moyenne. Le tabac conduit, lui, à 21 000 décès du cancer du poumon et à des dizaines de milliers d’autres liés aux maladies cardio-vasculaires et pulmonaires, tandis que l’alcool serait responsable de 8 000 décès directs, sans compter les accidents de la route. La France reste mauvaise élève aussi dans la prescription antibiotique, supérieure de plus de 25 % à la moyenne. Notre pays est en revanche plutôt bien doté en personnels soignants, notamment en infirmières, avec 10,5 infirmières pour 1 000 habitants, une des moyennes les plus hautes. Mais elles se classent en queue de peloton pour leur rémunération, six points sous la moyenne. L’OCDE plaide pour une délégation des tâches pour assurer la permanence des soins face à une démographie médicale vieillissante et insuffisante par rapport aux autres pays. Il y a 3,2 médecins (2,7 en milieu rural) pour 1 000 habitants, là où la moyenne des États membres est à 3,5. Une tendance qui pourrait à court terme aggraver les déserts médicaux, même si l’OCDE concède qu’une large majorité de Français est couverte par l’accès aux soins et que notre pays se place parmi les meilleurs dans ce domaine.

(1) Panorama de la santé 2019 : les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE.

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