La psyché est un outil d’aide en cancéro

« Je viens chercher le traitement de mon mari, qui est en récidive », « Ma femme entre en phase palliative »… Comment accueillir ces phrases lâchées au comptoir ? Comment comprendre ce qui se joue au niveau psychique du côté des patients, des proches et de soi afin d’accompagner cette parole ? Pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients atteints de cancer, Oncoteach propose une formation de deux jours en psycho-oncologie. « Oncoteach est l’organisme de formation professionnelle d’Oncotask, filiale de la Société française et francophone de pharmacie oncologique », explique Sandrine Chauve, directrice d’Oncotask (voir aussi p. 34). Cette formation, dont le nom exact est « L’approche du patient atteint de cancer aux différentes étapes de la maladie – Aspects psychologiques, relationnels, émotionnels et éthiques », débute en novembre. Une première !

L’art de mobiliser ses compétences

La formation est divisée en cinq parties. À sa tête, Angélique Bonnaud, professeure honoraire de psychologie à la faculté de médecine de Nantes (44), psychologue, psychothérapeute et psycho-oncologue, intervenante à l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO), et dirigeante du cabinet Skill Care. Elle a mis à profit ses vingt-cinq années d’expérience pour bâtir un enseignement concret et solide qui débute par la présentation de la psycho-oncologie. « Il s’agit de s’intéresser à la façon dont les patients mobilisent leurs ressources psychiques pour accueillir le diagnostic, puis pour faire face aux traitements et à l’après-cancer ». Cette discipline donne des clés pour améliorer la prise en charge en termes relationnels et communicationnels. La deuxième partie aborde les réactions psychologiques aux différentes étapes de la maladie du patient et de l’aidant pour comprendre ce qui se joue au niveau psychique. « Par exemple, un patient asymptomatique, qui ne se sent pas malade, ne réagira peut-être pas de la même façon que celui qui présente des symptômes et assimile le statut de malade parce que son corps le ressent », précise Angélique Bonnaud.

Quand les émotions se dévoilent

Pour comprendre les réactions psychiques, place aux situations de terrain. Qui ne s’est pas senti démuni face à une personne qui fondait en larmes ou restait mutique alors qu’on croyait avoir bien agi ? Puis, la psychologue aborde les compétences émotionnelles. Il s’agit d’identifier ses émotions, de les déchiffrer, de les exprimer, de les réguler et de savoir comment les utiliser. « Cela permet de mieux comprendre ses réactions et celles de la personne avec qui on interagit », par exemple en cas d’inobservance.

Alternatives et éthique

La formation aborde les thérapies complémentaires sous l’angle de la réflexion éthique. « Si nous, professionnels de santé, n’avons pas connaissance de ce champ des croyances, qui amène les patients à adopter des comportements qui peuvent étonner, on ne peut pas être aidant », argumente Angélique Bonnaud, qui propose d’étayer la réflexion en cancérologie sur les principes éthiques. « Autonomie, bienfaisance, non-malfaisance et justice, chaque officinal pourra mener sa réflexion par rapport à la demande du patient, au fait qu’il recoure à telle thérapie ou décide d’arrêter un traitement. » Cette formation « ouvre à une autre façon de penser la personne malade en cancérologie et de l’aider ».

En pratique

Durée : 14 heures sur deux jours, de 9h30 à 17h30. Lieux et dates : Nantes, les 14 et 15 novembre 2022 ; Lyon, les 7 et 8 mars 2023 ; Paris, les 2 et 3 octobre 2023. Contact : Oncotask-Oncoteach ; Tél. : 06 95 17 63 50 ; contact@oncotask.fr Coût : 1 080 € TTC. Prise en charge Opco-EP : oui