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La photosensibilisation
La photosensibilisation est une réaction disproportionnée aux ultraviolets (UV), le plus souvent en relation avec la prise d’un médicament, pouvant être prévenue par une protection solaire adéquate.
Qu’est-ce que c’est ?
La photosensibilisation est une réaction cutanée excessive aux UV solaires ou artificiels (cabines de bronzage), ou à l’exposition professionnelle à certaines sources lumineuses (soudure à l’arc, lampes d’imprimerie…), d’origine iatrogène le plus souvent.
Il existe deux types de manifestations :
– la phototoxicité : elle apparaît sous forme d’un érythème douloureux, comme un gros coup de soleil disproportionné par rapport à l’intensité de l’exposition aux UV, limité aux zones exposées, apparaissant dans les heures suivant l’exposition. Elle ne relève pas d’un mécanisme immunoallergique, mais résulte d’une diminution de la sensibilité vis-à-vis des UV. Elle disparaît progressivement en quelques jours (avec l’arrêt de la substance responsable et/ou de l’exposition) ;
– la photoallergie : elle se manifeste par des lésions eczématiformes pouvant s’étendre au-delà des zones découvertes et concerner des zones non exposées. Cette réaction, faisant intervenir le système immunitaire, survient plusieurs jours après l’exposition aux UV et régresse lentement en plusieurs semaines.
Ces deux mécanismes ne sont pas antinomiques et beaucoup de médicaments photosensibilisants peuvent être à l’origine des deux réactions.
Quelles sont les principales substances responsables ?
Principaux médicaments photosensibilisants : AINS par voie générale et cutanée (gel de kétoprofène en particulier), cyclines, quinolones, sulfamides, phénothiazines, lamotrigine, amiodarone, diurétiques thiazidiques, fibrates, rétinoïdes, peroxyde de benzoyle (topiques antiacnéiques), sels d’or, vertéporfine (utilisée dans la DMLA), anticancéreux (méthotrexate, fluoro-uracile, certains inhibiteurs de tyrosines kinases)…
Autres substances photosensibilisantes :
– triclosan (dans certains déodorants), octocrylène (filtres solaires), baume du Pérou, certains parfums ;
– furocoumarines contenues principalement dans les ombellifères (céleri, persil, fenouil, aneth, anis, carotte, coriandre…) ;
– photosensibilisants professionnels : anthracènes et benzopyrène présents dans les goudrons.
Comment est porté le diagnostic ?
Il repose sur l’anamnèse et l’analyse sémiologique afin d’exclure d’autres dermatoses, comme un eczéma de contact, une lucite estivale bénigne ou un lupus.
Un bilan photobiologique permet d’explorer une photoallergie en identifiant l’allergène en cause, à l’aide de photopatchs-tests (la substance étudiée est appliquée sur le dos ou l’avant-bras du patient sous un patch et exposée à un niveau défini d’UVA et B).
Quelles peuvent être les complications ?
La phototoxicité peut laisser place à une pigmentation anormale.
Les photoallergies peuvent évoluer sous forme rémanente vers la dermatite actinique chronique (photodermatose chronique et invalidante).
Quelle est la prise en charge ?
La prise en charge repose avant tout sur l’arrêt du médicament responsable. Mais si le traitement est indispensable, il faut éviter toute exposition aux UV et se protéger du soleil.
Un traitement dermocorticoïde est justifié dans les deux types de réaction.
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