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La pharmacie vient en aide aux victimes de violence conjugale

Publié le 27 juin 2022
Par Anne-Charlotte Navarro
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Régulièrement, la presse locale se fait l’écho de femmes mises à l’abri d’un conjoint violent grâce à un SOS lancé à la pharmacie. Par exemple, en mai dernier, une femme enceinte de 36 ans s’est présentée dans une pharmacie alsacienne accompagnée d’un homme et a tendu une ordonnance avec « griffonné dessus “SOS je ne connais pas le chiffre” ». La pharmacienne comprend la référence, appelle la gendarmerie. Le conjoint est alors placé en garde à vue.

Depuis avril 2020, sur le modèle espagnol, la pharmacie est un lieu d’alerte. Les victimes peuvent s’y présenter et indiquer le code « masque 19 » pour obtenir de l’aide. Le préparateur ou le pharmacien doit vite réagir en mettant la femme dans un lieu sûr, back office ou bureau Puis, avec son accord, il appelle le 17 pour que les forces de l’ordre interviennent. Le rôle du professionnel de santé consiste à mettre à l’abri la victime. Une fiche conseil du Cespharm peut être mise à disposition de la clientèle. Depuis le 31 juillet 2020, le professionnel de santé peut également informer le procureur de la République sans l’accord de la victime, en cas de suspicion de violence conjugale sur personne majeure. Et déroger au secret professionnel s’il estime, « en conscience, que ces violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et que celle-ci n’est pas en mesure de se protéger en raison de la contrainte morale résultant de l’emprise exercée par l’auteur des violences » (article 226-14 du code pénal).

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