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La nouvelle classification des emplois en pratique
Les partenaires sociaux ont revalorisé les coefficients et remanié la grille des emplois de préparateurs. En vigueur depuis le 14 novembre 2016, elle s’applique à toutes les officines, syndiquées ou non. Voici ce qui change pour vous en neuf cas.
Tous les cinq ans, les partenaires sociaux doivent se réunir au moins une fois pour examiner la nécessité de réviser les classifications(1). À cela s’ajoute un constat : l’écart de salaire mensuel entre un apprenti et un préparateur débutant s’est peu à peu réduit à une centaine d’euros. Il était donc temps d’ouvrir en 2016 de nouvelles négociations.
Adieu 230, bonjour 250 et 320
L’enjeu était de se concentrer sur la revalorisation des coefficients des préparateurs sans plomber les charges salariales des entreprises. Après d’âpres discussions, les organisations patronales et les syndicats de salariés ont trouvé un compromis. Ils ont augmenté le salaire des préparateurs « junior », c’est-à-dire des premier et deuxième échelons, et en contrepartie, ils ont réduit celui des apprentis. Un accord de branche a été conclu le 7 mars 2016. Il a fallu toutefois attendre la parution au Journal officiel de son arrêté d’extension pour qu’il entre en vigueur le 14 novembre 2016 (lire Porphyre n° 527). À présent, la classification des emplois de préparateurs démarre au coefficient 240. Et deux nouveaux coefficients sont instaurés : le 250 après deux années au coefficient 240 et le 320 après huit années au coefficient 310. Le reste de la grille demeure inchangé.
Pour illustrer et mesurer l’impact de cette nouvelle classification, nous vous proposons neuf cas pratiques pour répondre aux nombreuses questions que vous nous avez posées sur Facebook et par mail…
Cas 1. « Jeune diplômée, j’ai été embauchée en septembre 2016 au coefficient 230. Que va-t-il se passer ? »
Le coefficient 230 n’existe plus et est remplacé par le 240. À compter du 14 novembre 2016, votre employeur a dû répercuter ce coefficient plus avantageux pour calculer votre salaire. Ces 10 points de coefficient génèrent un gain mensuel de 66 € brut, soit environ 51 € net sur la base de 35 heures par semaine.
La règle. Tous les préparateurs embauchés avant le 14 novembre 2016 au coefficient 230 passent au coefficient 240.
Cas 2. « En octobre 2016, je suis passée du coefficient 230 au coefficient 240. »
Justifiant de deux années de pratique professionnelle au premier échelon, anciennement coefficient 230, vous êtes passée automatiquement au deuxième échelon. Avant le 14 novembre 2016, ce deuxième échelon correspondait au coefficient 240, lequel vous a été logiquement attribué. Depuis le 14 novembre 2016, ce deuxième échelon correspond au coefficient 250. Votre employeur doit donc vous faire passer au 250, même si vous n’êtes restée que quelques semaines au coefficient 240.
La règle. Tous les préparateurs au coefficient 240 avant le 14 novembre 2016 passent au coefficient 250.
Cas 3. « En congé maternité depuis trois mois, je suis au coefficient 240. »
Dès votre reprise du travail, votre employeur appliquera le coefficient 250 auquel vous avez droit.
La règle. Votre congé maternité est sans incidence sur votre progression dans la classification (lire notre dossier droit p. 20).
Cas 4. « Je suis au coefficient 260. »
La nouvelle classification n’entraîne aucun changement pour vous puisque les coefficients intermédiaires n’ont pas été modifiés par les partenaires sociaux. Dès que vous justifierez de quatre années de pratique professionnelle au 260, vous passerez au 280.
La règle. La nouvelle classification n’a aucun impact pour les préparateurs dont le coefficient est compris entre 260 et 300 inclus.
Cas 5. « Je suis au coefficient 310. »
Vous avez une nouvelle perspective de progression avec le passage au coefficient 320 dès que vous justifierez de huit années de pratique au coefficient 310.
La règle. La progression par paliers jusqu’au coefficient 320 est automatique, en fonction du nombre d’années de pratique.
Cas 6. « J’ai trouvé un nouveau poste dans une autre pharmacie et je viens de donner ma démission. Je suis au coefficient 240 depuis 2015. »
Votre employeur actuel doit appliquer le coefficient 250 pendant l’exécution de votre préavis. Le fait de démissionner ne vous prive pas de ce coefficient, auquel vous avez droit à compter du 14 novembre 2016. Votre futur employeur devra également vous embaucher au coefficient 250.
La règle. Le changement d’officine, et donc d’employeur, n’a aucune incidence sur la progression dans la classification des emplois. En revanche, la prime d’ancienneté est temporairement perdue.
Cas 7. « En contrat d’apprentissage, je suis en première année de BP. »
Votre contrat ayant été conclu avant le 14 novembre 2016, vous ne subissez aucune diminution de votre rémunération. En première année, vous continuez de percevoir 65 % du coefficient 150, soit 966,60 € brut par mois. Puis, en seconde année, vous toucherez 75 % du coefficient 160, soit 1 118,32 € brut par mois, sur la base de la valeur actuelle du point officinal. À l’issue de votre apprentissage, vous serez directement embauché au coefficient 240.
La règle. Les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation conclus avant le 14 novembre 2016 restent régis par les rémunérations qui étaient en vigueur au moment de leur conclusion. Y compris lors du passage de la première à la seconde année de formation.
Cas 8. « Je suis en terminale et j’ai le projet de me diriger vers une carrière de préparateur… »
En première année de BP, vous percevrez une rémunération égale à 56 % du coefficient 150, soit 832,76 € par mois. Puis, en seconde année, vous gagnerez 67 % du coefficient 160, soit 999,03 €, sur la base de la valeur actuelle du point officinal. Ces montants sont amenés à évoluer ensuite avec le point officinal.
La règle. La rémunération des apprentis est revue à la baisse pour tous les contrats conclus après le 14 novembre 2016. Cela concerne les jeunes qui débuteront leur apprentissage dès la rentrée 2017.
Cas 9. « J’ai rompu mon contrat d’apprentissage à la fin du mois de novembre 2016 car l’ambiance était très tendue à la pharmacie. Heureusement, j’ai trouvé un autre maître d’apprentissage afin de poursuivre mon BP. »
Votre contrat initial rompu, vous repartez sur la base d’un contrat régi par le nouvel accord. Votre rémunération sera donc revue à la baisse. Mais vous gagnerez en sérénité en travaillant dans une bonne ambiance !
La règle. Tout contrat d’apprentissage ou de professionnalisation conclu après la date du 14 novembre 2016 doit se conformer aux rémunérations en vigueur au moment de sa conclusion.
(1) Article L. 2241-7 du Code du travail : « Les organisations liées par une convention de branche ou, à défaut, par des accords professionnels se réunissent, au moins une fois tous les cinq ans, pour examiner la nécessité de réviser les classifications. » La dernière datait toutefois de 2008.
Des contrats aux normes
Ce nouveau plan de carrière concerne les préparateurs nouvellement diplômés et ceux déjà en poste. Le cas échéant, l’employeur doit mettre à jour les contrats de travail par avenant. Cela concerne les préparateurs dont le coefficient est modifié à compter du 14 novembre 2016.
9 échelons de 240 à 330
En rose, ce qui a changé…
1eréchelon
> coefficient 240
Dès l’obtention du diplôme.
2e échelon
> coefficient 250
Après deux années de pratique professionnelle au premier échelon.
3e échelon
> coefficient 260
Après trois années de pratique professionnelle au deuxième échelon.
4e échelon
> coefficient 280
Après quatre années de pratique professionnelle au troisième échelon.
5e échelon
> coefficient 290
Après cinq années de pratique professionnelle au quatrième échelon.
6e échelon
> coefficient 300
Après six années de pratique professionnelle au cinquième échelon.
7e échelon
> coefficient 310
Après sept années de pratique professionnelle au sixième échelon.
8e échelon
> coefficient 320
Après huit années de pratique professionnelle au septième échelon.
9e échelon
> coefficient 330
Il s’agit d’une promotion décidée par l’employeur.
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