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La naturopathie séduit les clients… et vous
Alimentation saine, exercice physique et bonne gestion du stress sont les garants d’une santé préservée. Encore faut-il savoir les manier avec subtilité. C’est le rôle du naturopathe. Un point sur ce métier pour vous informer et, pourquoi pas, ouvrir des perspectives…
Explosion des blogs de healthy food, scandales sur le médicament, malbouffe et ses dérives, troubles fonctionnels plus fréquents… Face à ces événements, à ces évolutions, à ces maux, vos patients sont désormais plus nombreux à se méfier de la chimie, à parler « naturel », à vouloir manger sainement.
De votre côté, vous êtes nombreux à vous former en phytothérapie, en aromathérapie, en soins naturels… Et certains d’entre vous vont plus loin. Rien que sur le réseau social LinkedIn, vous êtes des dizaines à avoir franchi le seuil d’une formation au cycle de praticien naturopathe, et à exercer aujourd’hui les deux métiers, en alternance ou simultanément.
Classée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la troisième médecine traditionnelle après les médecines traditionnelles chinoise et ayurvédique, la naturopathie a été légalisée dans de nombreux pays, comme l’Australie, le Canada anglophone, ou encore dans treize États américains. En Allemagne et dans quasiment tous les cantons suisses, médecine conventionnelle et naturopathie cohabitent sans difficulté. En France, la réglementation est encore absente mais la naturopathie fait déjà son œuvre. En quoi consiste-t-elle exactement ? Quels sont ses effets sur la santé ? Comment s’y former et peut-on l’exercer en officine ? Suivez le guide !
La naturopathie, qu’est-ce que c’est ?
Définition
Selon le Larousse médical, c’est un ensemble de pratiques qui a pour but de permettre à l’organisme de guérir de lui-même. La naturopathie considère que la force vitale de l’organisme lui permet de se défendre et de guérir spontanément. Elle vise à soutenir ces réactions de défense par des moyens exclusivement naturels : diététique, relaxation, massages, thermalisme…
Les fondements
La naturopathie fait partie des thérapies holistiques qui considèrent l’être humain dans son ensemble : corps, esprit, âme. Elle reprend les concepts d’Hippocrate (voir plus loin), que la médecine occidentale a délaissés il y a 150 ans pour se concentrer exclu d’un sivement sur l’aspect mécanique du corps, écartant tout l’impact du psychisme et de l’épanouissement personnel sur la santé.
La naturopathie s’intéresse à la cause profonde des maladies. Elle agit en premier lieu sur l’alimentation, avec rééquilibrage alimentaire, détoxification, alimentation revitalisante…, sur l’exercice physique et la gestion du stress et des émotions, mais elle peut aussi mobiliser transitoirement un panel de sept autres techniques (voir encadré à droite) pour détoxifier, revitaliser, puis stabiliser le fonctionnement de l’organisme.
L’anamnèse
« Quand un client me dit “J’ai mal au ventre tous les jours”, je recherche la cause de ce symptôme en l’interrogeant sur son hygiène de vie, ses habitudes alimentaires, son bien-être émotionnel », explique Céline Devesa, préparatrice et désormais naturopathe à Lyon (69).
Dès la première séance chez le naturopathe, un questionnement d’une heure et demie, appelé anamnèse, permet de dresser un état des lieux de la personne dans son ensemble : physiologie, psychologie, environnement, précédents familiaux, vécu…
Une démarche personnelle
Au-delà de la seule démarche professionnelle, la naturopathie entraîne un changement profond de paradigme – une façon de voi r les choses – chez celui qui s’y intéresse, une nouvelle façon d’appréhender le corps humain, la santé, la vie.
Quels sont les effets sur la santé ?
À titre préventif
En France, le naturopathe agit avant tout sur le plan préventif, pour préserver la santé. Son conseil dépend notamment du terrain du client (constitution, tempérament…), de sa vitalité (petite ou grande énergie, épuisement…), de l’état de fonctionnement de son organi sme au moment de la consultation (état du transit, aspect des selles, petits troubles fonctionnels…), de son mode de vie, de son état psycho-émotionnel, de la saison, etc.
Consulter un professionnel à titre préventif n’est pas vraiment dans la culture française, ni occidentale, à moins d’une inquiétude liée à l’adoption d’un régime particulier, par exemple la crainte d’une carence en protéines dans le cadre de végétalisme. Ceci di t, les mental i tés évoluent, et aujourd’hui, « de plus en plus de personnes qui viennent me voir pour un problème de santé veulent ensuite faire profiter leur conjoint ou leurs enfants de mes conseils, associant ainsi le curatif au préventif », observe Raphaël Perez, naturopathe et coach en ligne basé à Lyon (69).
Le naturopathe et son habit d’éducateur à la prévention de la santé favorisent cette tendance… qui ne sort pas de nulle part ! Les professionnels du sport de haut niveau s’accordent bien à penser qu’une bonne hygiène de vie est nécessaire pour favoriser la bonne santé et/ou accroître la performance. Pourquoi en serait-il autrement chez les personnes lambda ?
À titre curatif
En naturopathie, et selon Hippocrate, médecin grec né 460 ans avant Jésus-Christ et considéré comme le père de la médecine, toute maladie a pour origine un dérèglement des humeurs, ces fluides qui circulent dans le corps : sang, lymphe, bile… La naturopathie considère qu’à l’aide d’outils et de conseils adaptés, le corps a le pouvoir de s’autoréguler. Ce rééquilibrage intérieur prend du temps. Il ne se règle pas subitement par la prise d’une pilule magique. Il faut parfois tâtonner, agir sur plusieurs plans lorsque la cause profonde ne se dessine pas avec évidence : alimentation, gestion du stress, etc. En naturopathie, le malade est acteur de sa guérison. Il doit se discipliner pour adopter les règles d’hygiène nécessaires. En voici quelques exemples.
Maladies et gênes chroniques
Douleurs, crises inflammatoires, intestin irrité et autres soucis liés à l’appareil digestif sont des motifs habituels de consultation. Si le client a vu un médecin, il n’a pas toujours obtenu l’aide qu’il était venu chercher, et pour cause : « Avant que la dégradation de l’intestin ne soit visible, par exemple au cours d’une exploration, il y a plusieurs étapes. Il peut déjà y avoir un déséquilibre, un dérèglement qui génère une douleur ou sensibilité », explique Raphaël Perez.
Dans l’ordre des consultations chez ce naturopathe, viennent ensuite les malades de la thyroïde et les diabétiques. Et les résultats sont satisfaisants : « Dans le cas d’un diabète, si le pancréas n’est pas trop dégradé et que l’état émotionnel de la personne n’est pas trop défavorable, en l’absence de stress important, dans 80 à 90 % des cas, le client sort de sa problématique en trois à six mois », précise Raphaël Perez.
De son côté, Aurel ia Nigrelli-Karolczak, 37 ans, préparatrice et naturopathe à Trets (13) depuis deux ans, rend visite à « de nombreux clients atteints de troubles du sommeil, ou qui se plaignent d’acidité gastrique. » Causes classiques de ces maux ? « La malbouffe, très souvent, mais également le stress et l’anxiété, en particulier sur les troubles de l’intestin. Les gens s’épuisent au travail, rentrent ensuite s’occuper de leur famille, ont une vie très active, en font trop et ne s’écoutent plus. Le corps s’épuise, ce qui se traduit d’abord par quelques symptômes légers, puis par des dérèglements plus graves » explique-t-elle.
Gommer les effets secondaires de la chimie
Les traitements chimiques entraînent leur lot d’effets indésirables. Au comptoir, au fil des ordonnances, « la liste des produits s’allonge, intégrant progressivement de nouveaux médicaments pour gérer ces désagréments », note Céline Devesa.
« Selon la littérature officielle, seuls 1 % des effets secondaires des médicaments sont recensés, et 10 % des effets secondai res majeurs, rappor te Raphaël Perez, formé simultanément aux métiers de pharmacien et de naturopathe, auteur d’une thèse sur le sujet. Aux États-Unis, plus de 150 000 hospitalisations ont lieu tous les ans à cause des effets secondaires des médicaments. Une fois au comptoir, j’ai trouvé intéressant d’observer, avec mon regard annexe, les intérêts et les limites des approches médicamenteuses classiques. Délivrer des immunosuppresseurs sans tenir compte de la fatigue est dommage quand la phyto ou l’aromathérapie peuvent aider. »
De son côté, Céline Devesa reçoit à son cabinet des patientes ayant des problèmes de fertilité, envoyées par des sages-femmes et des gynécologues. « Les inséminations et stimulations ovariennes entraînent des déséquilibres physiologiques. Les drames des fausses-couches ont aussi un impact sur le stress et les émotions. Avec ces clientes, je travaille sur la détoxification, l’hygiène de vie et sur la sphère psycho-émotionnelle afin d’optimiser l’efficacité de leur traitement. » Après trois ou quatre mois de suivi, cer taines tombent même enceinte. Une victoire qui, pour elle, « confirme l’efficacité d’une synergie entre médecine conventionnelle et naturopathie. »
Et le cancer ?
« Un de mes clients atteint de cancer se plaignait de perte de poids, de troubles intestinaux et d’un mal-être physique important après sa chimiothérapie », se souvient Aurelia. Son oncologue lui avait programmé une séance de radiothérapie. La naturopathe l’a accompagné avant, pendant et après le traitement. Au programme, entre autres ? « Une alimentation peu grasse et peu sucrée, un renforcement du microbiote à l’aide de probiotiques, l’éviction des produits laitiers, des sucres raffinés, une consommation réduite de viande rouge, ainsi qu’une complémentation en oméga 3 pour atténuer l’inflammation du corps… Nous avons aussi travaillé sur la gestion du stress et je lui ai conseillé une préparation d’huiles essentielles pour prévenir les brûlures. » Résultat ? Ni brûlures, ni perte de poids à l’issue de la séance.
« Souvent, les personnes atteintes de cancer sont engagées dans un circuit médicamenteux classique, relate Raphaël Perez. Elles souhaitent mieux gérer les récupérations et les effets secondaires. Certaines viennent aussi me voir avant d’envisager un traitement, avec l’accord de leur oncologue. Parfois, grâce à la naturopathie, l’opération qui était prévue trois mois plus tard est annulée par le médecin car elle n’est plus nécessaire. »
La naturopathie aurait-elle le pouvoir de guérir le cancer ? « C’est très aléatoire, met en garde le praticien. D’un point de vue global, nous ne pouvons pas dire qu’elle fait disparaître le cancer. Cela ne veut pas dire que certaines personnes ne vont pas guérir. » Quoi qu’il en soit, un naturopathe sérieux ne conseillera jamais à un patient d’arrêter son traitement de chimiothérapie !
Naturopathie et pharmacie que dit la loi ?
Profession non réglementée
Actuellement, en France, la profession de naturopathe n’est pas réglementée. Les choses pourraient évoluer. Les représentants du métier, comme l’Organisation de la médecine naturelle et de l’éducation sanitaire (l’Omnes, syndicat des naturopathes) et la Fédération française des écoles de naturopathie (Fena), militent ardemment auprès des pouvoirs publics pour obtenir une reconnaissance. Des travaux menés par l’École des hautes études en santé publique (Ehesp) ont abouti, en 2017, à trois recommandations : améliorer les connaissances sur la naturopathie, reconnaître la profession, encadrer la formation et l’exercice du métier.(1) Une agence visant à favoriser les médecines complémentaires bénéfiques et à lutter contre les dérives vient aussi d’être créée.(2) Dans l’attente d’une réglementation, cette situation dessert la profession et suscite parfois la méfiance. Et pour cause, n’importe qui peut se prétendre naturopathe et exercer à sa guise, quelle que soit la formation reçue. L’activité des naturopathes est classée dans les « soins hors d’un cadre réglementé ».
Officinal et naturopathe, pas toujours compatibles
Pharmaciens titulaires
À l’officine, l’Ordre national des pharmaciens se base sur le code de la santé publique. Selon l’article L5125-2, « l’exploitation d’une officine est incompatible avec l’exercice d’une autre profession. » Les activités pratiquées par le pharmacien sont réglementées et la naturopathie n’entre pas dans ce champ. Les titulaires, même formés, ne peuvent pas exercer comme naturopathe, même en dehors de leur officine.
Adjoints et préparateurs
Non concernés par la disposition précitée, ils peuvent exercer comme naturopathe en dehors des murs de l’officine, tout en s’interdisant la pose d’un diagnostic (exercice illégal de la médecine), les massages thérapeutiques (exercice illégal de la profession de kinésithérapeute) et le charlatanisme, interdit par le code de la santé publique et défini par l’Ordre des pharmaciens comme « une pratique consistant à exploiter la crédulité publique et la détresse des patients en faisant passer pour efficace et sans danger un remède ou un procédé illusoire. »
Vigilance sur les produits vendus
Comme le rappelle Alain Delgutte, pharmacien titulaire et conseiller de la section A du conseil central de l’Ordre, « les produits à la vente autorisés en officine sont réglementés ». Partant de là, la commercialisation d’huiles essentielles incluses à la liste ne pose pas de problème. Attention, en revanche, aux préparations. En 2017, le conseil de l’Ordre a condamné un pharmacien à une interdiction d’exercer durant un an, pour avoir préparé et délivré un produit conseillé par un naturopathe. Il a jugé que le pharmacien avait « manqué à son obligation de contribuer à la lutte contre le charlatanisme en réalisant une prescription faite par un naturopathe, non habilité à prescrire des médicaments. »
Du conseil, sans consult’
« Le conseil alimentaire ou sur l’hygiène de vie fait partie du métier de pharmacien », souligne Alain Delgutte, mais quand un patient se présente sans ordonnance, les modalités du conseil sont strictement encadrées. « Le pharmacien le questionne sur ses symptômes, et lui donne un conseil, sans jamais poser de diagnostic et tout en lui précisant d’aller consulter un médecin si les symptômes persistent. » Le code de la santé publique interdit aussi au titulaire de mettre ses locaux à disposition d’une autre profession. Même s’il intervenait comme naturopathe auto-entrepreneur, le préparateur ne pourrait donc pas mener de consultations à la pharmacie.
Des ateliers… dans le cadre
À l’officine, animer un rayon et réaliser des ateliers reste possible, mais toujours dans la limite du cadre posé par le code de la santé publique. À titre d’exemple, « un diététicien salarié peut animer un atelier sur le diabète et conseiller des compléments alimentaires en vente dans l’officine », pointe Alain Delgutte. Par extension, un préparateur naturopathe pourrait mener des ateliers dans les mêmes conditions, tout en mesurant ses conseils pour ne pas basculer dans le diagnostic. Pour éviter toute prise de risque, Alain Delgutte conseille aux préparateurs de contacter l’Ordre régional par le biais de leur titulaire pour exposer leur projet précis. La réponse sera évaluée au cas par cas.
De quelle façon se former ?
Les formations en phytothérapie/aromathérapie ne permettent pas d’exercer comme naturopathe
« Elles forment plutôt à la naturothérapie, qui consiste à remplacer la chimie par des produits naturels pour gommer des symptômes sans forcément agir sur la cause, pointe Nicolas Wirth, naturopathe et rédacteur en chef de la revue grand public Solutions Naturopathie.(1) La naturopathie consiste, au contraire, à identifier la cause des symptômes, tout en prenant en compte les interactions entre les systèmes de l’organisme et en soutenant si besoin les organes saturés : intestin, foie, rein. » Un exemple ? « En présence d’un problème de peau, le naturopathe cherchera la cause du problème. Ainsi, il pourra être amené à drainer l’intestin et le foie à l’aide de plantes cholérétiques et cholagogues, tout en limitant ou en éliminant les aliments problématiques, comme ceux dits mucoproducteurs : produits laitiers, céréales raffinées, graisses saturées, etc. Les problèmes de peau pourront disparaître sans que l’on ait directement agi sur elle. »
Certaines formations en phytothérapie ou en aromathérapie sont abordées sous un angle naturopathique. À ce titre, Nicolas Wirth cite la format ion de Didier Ramiandrasoa (http://didiera.e-monsite.com), ou celle de Christophe Bernard (Althea-Provence). Tout dépend, en fait, du profil et de la sensibilité de la personne qui la monte.
Ces formations ciblées restent cependant insuffisantes pour s’installer comme naturopathe, la phytothérapie et l’aromathérapie n’étant que deux outils au service du soin naturopathique.
Les formations reconnues par l’Omnes ou la Fena sont les meilleures références
Leur coût est élevé, leur durée relativement longue, en général un an à temps plein ou trois ans à temps partiel, et elles s’effectuent en présentiel.
Les formations en ligne peuvent être des alternatives pour les préparateurs
Elles sont intéressantes car les préparateurs disposent déjà d’un bagage solide en anatomie et physiologie. « À condition qu’elles soient bien faites et pas trop courtes, nuance Nicolas Wirth, car toute l’approche du corps humain doit être réenvisagée. » Astrid Le Petit, préparatrice de 34 ans dans l’Indre qui a suivi une formation d’un an reconnue par la Fena, le confirme : « Cette approche était difficile à appréhender au départ. J’ai dû chambouler mes idées, rompre avec les conseils symptomatiques. En naturopathie, on ne parle pas de symptômes mais de relation corps-esprit, de causes, d’individu. Il a fallu se réadapter, envisager les mécanismes différemment pour apprendre à voir l’individu dans sa globalité. »
Les formations continues
Elles sont nécessaires, non seulement pour actualiser ses connaissances « mais aussi pour approfondir sa connaissance des pathologies, soulève Nicolas Wirth. Une bonne formation de naturopathe permet d’assurer la prise en charge des cas généraux, de ne pas être dangereux et d’obtenir des résultats, mais ensuite, il faut suivre des formations spécialisées. » Les adhérents à l’Omnes doivent répondre à une obligation de formation annuelle. « Les enseignements choisis peuvent être dispensés par des médecins ou des naturopathes expérimentés, précise Nicolas Wirth. D’autres s’inscrivent bien dans l’esprit de la naturopathie, comme les formations relevant de la médecine fonctionnelle » (qui aborde le corps dans sa globalité et s’intéresse aux causes sous-jacentes de la maladie, NDLR). L’Omnes relaie des formations qu’elle valide dans le cadre du suivi de la formation continue.
Comment exercer ?
Conseiller client en magasin bio ou au sein d’un laboratoire, encadrement en centre de bien-être ou en cure de jeûne, consultant en entreprise, accompagnement de sportifs…, les façons d’exercer le métier de naturopathe ne manquent pas.
Dans le secteur de la santé, certains hôpitaux ou centres de lutte contre le cancer, tels que l’institut Rafaël à Levallois-Perret (92) et le Centre Ressource à Aix-en-Provence (13), font intervenir des naturopathes pour des consultations individuelles, en groupe addiction, pour une aide à la gestion des effets secondaires des traitements…
Bien sûr, ceux qui le souhaitent monteront leur cabinet. Pour ce faire, Astrid Le Petit s’est rapprochée de la BGE, une association présente dans tout l’Hexagone, qui aide les entrepreneurs à monter leur société : élaboration d’un business plan, accompagnement dans les formalités juridiques, détermination de la cible, aide au choix de l’emplacement, conseils pour communiquer…
Cabinet mobile avec consultations à domicile ou en visioconférence, des solutions existent également pour ceux qui ne souhaitent pas se lancer dans l’ouverture d’un cabinet physique. De son côté, Raphaël Perez a développé un pôle de coaching en ligne et il cherche des naturopathes pour renforcer son équipe… Avis aux amateurs !
Les 10 techniques naturopathiques
Le naturopathe dispose de dix techniques pour accompagner le client vers une meilleure santé.
→ La bromatologie a trait à l’alimentation. C’est l’étude de tous les aspects techniques de l’alimentation humaine, de la récolte ou l’abattage jusqu’à la cuisine et la consommation.
→ La kinésilogie est l’ensemble des différentes formes d’exercices physiques. Attention, ne pas confondre avec la kinésiologie, une pratique considérée comme dérive sectaire…
→ La psychologie.
→ L’hydrologie est l’utilisation de l’eau : bains de pieds activant la circulation, cure thermale, etc.
→ La phytologie est l’utilisation des plantes.
→ La réflexologie consiste en la stimulation des points réflexes situés sur les pieds, le nez, l’oreille…
→ La chirologie est, en naturopathie, l’utilisation des massages manuels non thérapeutiques : shiatsu, drainage lymphatique manuel…
→ L’actinologie est le recours à des rayons lumineux, des couleurs…
→ La magnétologie est une technique énergétique permettant de canaliser l’énergie au profit de la recharge physique et nerveuse, avec utilisation du magnétisme, recours aux aimants…
→ La pneumologie fait appel à des techniques de respiration : oxygénation, respiration ventrale, bol d’air Jacquier…
Travailler en réseau
Naturopathe à Trets (13), Aurelia Nigrelli-Karolczak a rencontré les ostéopathes, l’hypnothérapeute, l’ar t-thérapeute et la réflexologue de sa zone afin de travailler en réseau. Les approches se complètent. Côté médecins, « une ouverture se fait, obser ve Nicolas Wirth, naturopathe et rédacteur en chef de Solutions Naturopathie. Certains sont méfiants car la profession n’est pas reconnue, ce qui est compréhensible, mais les naturopathes bien formés connaissent leurs limites et savent renvoyer la personne vers un professionnel de santé si nécessaire. À partir du moment où l’on respecte la place du médecin, qu’on lui explique ce que l’on fait et en quoi nos rôles sont complémentaires, on est bien considéré. » Nicolas Wirth travaille avec des pharmacies spécialisées. « Nous discutons de l’opportunité de conseiller telle ou telle plante. Nous ne devons parler que des produits dont nous maîtrisons les propriétés. Au moindre doute sur une interaction avec un médicament, nous devons renvoyer le patient vers un pharmacien », ou un préparateur formé. Une place pour chaque pro, et chaque pro à sa place !
Elles ont franchi le cap
“Aurelia Nigrelli-Karolczak, 37 ans, préparatrice et naturopathe à Trets (13).
Mon conseil au comptoir a changé”
« Depuis que je suis naturopathe, je conseille différemment. À l’officine, je dis toujours aux patients que les compléments alimentaires ne suffisent pas s’ils n’adoptent pas une bonne hygiène de vie en parallèle. Je leur glisse aussi quelques conseils : arroser leurs plats d’huile de lin pour les oméga 3, consommer quelques fruits oléagineux riches en acides gras polyinsaturés…, en précisant que, dans les périodes où ils mangent moins bien, ils peuvent se complémenter. Avec l’habitude, en 5-10 minutes, j’arrive à poser les questions qu’il faut pour proposer les bonnes associations et un conseil plus adapté, plus personnalisé. Mais cela reste une béquille et non un conseil complet de naturopathe ! »
Son évolution à l’officine ? « Je suis désormais responsable du rayon naturothérapie – phytothérapie, aromathérapie, compléments alimentaires… –, je gère les commandes et les contacts avec vingt laboratoires. J’ai aussi pu renégocier mon salaire. »
“Astrid Le Petit, 34 ans, préparatrice dans l’Indre (36) et consultante chez Socco Consult, conseil en management.
Je suis davantage à l’écoute”
« Depuis ma formation de naturopathe, je me rends compte que j’ai appris à écouter vraiment le patient au lieu de focaliser mes pensées sur ce que je pourrais lui conseiller. Ma posture a changé. Les cours de psychologie nous apprennent à enfiler l’habit thérapeutique et à instaurer un climat de confiance, tout en gardant la distance nécessaire. »
Son évolution à l’officine ? « Quatre jours par mois, en tant qu’auto-entrepreneuse, j’accompagne des officines qui sollicitent la société de conseil en management Socco Consult. À cette occasion, j’apporte aux équipes des outils concrets pour mieux personnaliser leur conseil, notamment sur la prévention hivernale et le renforcement des défenses immunitaires. »
Les mots interdits
(1) Presses de l’EHESP, Situer les naturopathes dans le système de santé, https://cutt.ly/egtGJc2
(2) Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA), non gouvernementale, initiative de la société civile, des professionnels du terrain et des usagers.
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