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La licence en 2024 pour les préparateurs, possible ?

Publié le 27 septembre 2023
Par Christine Julien
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Une licence pour les préparateurs après le Deust, soit un 2+1, a été actée le 6 septembre dernier entre le président de la Conférence nationale des doyens de pharmacie et les syndicats de titulaires. Sa construction démarrera sous peu.

Une licence pour les préparateurs n’est donc plus une arlésienne ?

Effectivement ! Il y aura bien une licence pour les préparateurs en pharmacie selon un schéma 2+1. Le Deust pour devenir préparateur/technicien en pharmacie existera toujours, « avec un exercice professionnel possible comme actuellement », précise Vincent Lisowski, le nouveau président de la Conférence nationale des doyens (voir Nos experts). Et pour ceux qui le souhaitent, la possibilité de faire une licence après. Ainsi, deux types de préparateurs se côtoieront à l’officine : un technicien – le préparateur actuel – et un technicien supérieur.

Comment seront appelés ces licenciés ?

Plusieurs noms circulent mais, « nous aimerions une appellation qui parle un peu plus aux jeunes. Par exemple, Assistant technique en pharmacie, ou Technicien supérieur en pharmacie. Nous verrons, propose Philippe Denry, du syndicat FSPF. Et Technicien en pharmacie pour les Deust et les BP ».

La licence sera réservée aux Deust ?

Non, des préparateurs avec BP pourront entrer en formation licence, mais à la condition d’avoir validé le Deust par une VAE (validation des acquis de l’expérience, voir p. 6) précisent les experts. Il semble difficile à un diplômé de niveau bac d’accéder à une formation licence bac +3, mais Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, imagine « tout à fait possible que des préparateurs BP expérimentés, en faisant des validations d’acquis professionnels, puissent accéder à l’enseignement de cette licence ». Pour l’instant, la question est en suspens.

Pourquoi pas une licence pour tous ?

Pour plusieurs raisons, certaines terre à terre. Qui dit licence professionnelle, dit enseignement en université, or « les facs n’ont pas les ressources humaines, matérielles et logistiques pour accueillir tous les jeunes en parcours licence », constate le Doyen. Le ministère de l’Enseignement supérieur n’octroiera aucun moyen de plus. « Le frein important concerne la difficulté de faire une formation de 3 ans en apprentissage, avec quelques expériences compliquées et non concluantes, nous a remonté la Direction générale de l’Enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP), ajoute Vincent Lisowski. Et un passage de niveau bac à un niveau bac +3 pour un même diplôme ne s’est quasiment jamais vu dans l’histoire de l’enseignement supérieur. » De plus, la FSPF s’est toujours opposée à une licence pour tous (lire Porphyre n° 595, février 2023).

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Quelles missions pour le licencié ?

Pour Françoise Brion, « nous parlons plutôt d’un même métier mais de deux niveaux de responsabilité » entre un Deust et une licence. « Nouvelles vaccinations, plus d’autonomie sur la dispensation, trods, relais sur des entretiens, préspécialisation en orthopédie ou matériel médical », propose Philippe Denry. Mais « en aucun cas, tenir seul la pharmacie », rappelle Pierre-Olivier Variot.

Comment élaborer cette licence ?

« La première nécessité est de savoir quel est ce futur métier au niveau bac +3, pour la partie officine et hospitalière, car cette licence aura un tronc commun avec les préparateurs hospitaliers », précise le Doyen. « Il faut réfléchir aux missions que l’on va confier à la L3 par rapport à un Deust », valide le président de l’USPO. « Le premier travail à faire est de construire une fiche RNCP nationale », confirment Philippe Denry et Françoise Brion.

Qui va travailler sur ce diplôme ?

L’Enseignement supérieur pilotera la licence avec les doyens, les syndicats de titulaires, mais aussi, selon Vincent Lisowski, « les syndicats de salariés, le nouveau Conseil national professionnel des préparateurs (lire Porphyre n° 602, septembre 2023), éventuellement les associations de préparateurs et des centres de formation ». Une licence pour 2024 est jouable selon les universitaires !

Des points à éclaircir ?

Oui. D’autres bacs +2 pourraient-ils accéder à cette licence ? Sans doute non, « puisque la profession est réglementée », selon Philippe Denry. Quelle rémunération lors de l’alternance et une fois diplômé ? « Trop tôt pour le dire », selon les syndicats. Combien de places ? « Chaque université définira une capacité d’accueil. Et la sélection suppose un conseil pédagogique », explique Françoise Brion.

NOS EXPERTS INTERROGÉS

→ Françoise Brion, professeur émérite, faculté de pharmacie de l’Université Paris Cité.

→ Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

→ Vincent Lisowski, président de la Conférence nationale des doyens de pharmacie, doyen de la faculté de pharmacie de Montpellier (34).

→ Pierre-Olivier Variot, président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Repères

→ Une fiche RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) décrit, pour les diplômes et titres à finalité professionnelle, les activités visées, le secteur d’activité, les éléments de compétences acquis, les modalités d’accès ou encore le niveau d’études.

→ La future licence professionnelle se déroulera en alternance, par la voie de l’apprentissage et en formation continue selon le souhait de la branche officine.

→ La création d’une licence professionnelle à l’officine, crée, de facto, deux niveaux de préparateurs mais aussi une possibilité d’évolution en termes de carrière.