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La cigarette électronique

Publié le 30 mai 2020
Par Solange Liozon
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Aussi appelée e-cigarette ou vapoteuse, la cigarette électronique est fréquemment utilisée dans le sevrage tabagique, bien que son rapport bénéfice-risque soit encore mal connu.

De quoi s’agit-il ?

La cigarette électronique est un dispositif qui produit de la vapeur en échauffant lentement et sans combustion un liquide aromatisé dit « e-liquide ». La vapeur est inhalée par l’utilisateur de la même façon que la fumée de cigarette classique. Le « e-liquide » contient du propylène glycol, de la glycérine végétale, un ou plusieurs arômes et souvent de la nicotine. Pour que les fumeurs puissent se sevrer lentement de la nicotine, plusieurs dosages sont disponibles, de 3 mg/ml à 20 mg/ml de nicotine (taux maximum autorisé).

Que sait-on de sa toxicité ?

• A ce jour, les données manquent encore pour évaluer ses conséquences cliniques et son innocuité à moyen et long termes. La fumée de la e-cigarette contient cependant moins de substances toxiques que la fumée de la cigarette classique qui regroupe environ 4 000 produits chimiques dont certains hautement toxiques comme le monoxyde de carbone, le goudron ou encore l’arsenic.

• En 2019, les cas de toxicité pulmonaire rapportés aux Etats-Unis étaient liés à un détournement d’usage de ces dispositifs électroniques dans un but récréatif (et non de sevrage tabagique). Les e-liquides contenaient des huiles de cannabis ou d’autres produits assimilés avec souvent de l’acétate de vitamine E. Ces substances restent interdites dans les e-liquides en Europe.

Est-elle efficace pour arrêter de fumer ?

• Les scientifiques manquent encore de recul pour conclure avec certitude qu’il s’agit d’un outil efficace et sûr pour aider à arrêter de fumer. Pour autant, la vapoteuse est de plus en plus utilisée dans ce but. Santé publique France a calculé qu’en 7 ans 700 000 fumeurs estimaient avoir arrêté de fumer du tabac grâce à elle. De nombreux utilisateurs continuent cependant de fumer des cigarettes classiques tout en vapotant, ce qui ne permet pas de diminuer le risque lié au tabagisme.

• Les points de vue des instances sanitaires et sociétés savantes restent partagés. En juillet 2019, l’Organisation mondiale de la santé a qualifié la cigarette électronique « d’incontestablement nocive » mais « probablement moins toxique que la cigarette ». La Haute Autorité de santé ne recommande pas la e-cigarette comme un outil de l’arrêt du tabac mais considère que son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et veut s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée. Pour la Société francophone de tabacologie, la vapoteuse peut s’utiliser de façon transitoire dans le sevrage du tabac mais, au-delà de 12 mois après avoir arrêté de fumer, il convient de conseiller de ne plus vapoter.

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Sources : données du Baromètre santé 2017 de Santé publique France ; ameli.fr ; societe-francophone-de-tabacologie.org ; academie-medecine.fr ; recommandations de la Haute Autorité de santé sur l’arrêt de la consommation de tabac (2014).

DEUX (BONS) CONSEILS

– Les substituts nicotiniques et les agonistes partiels de la nicotine (varénicline et bupropion) sont les seuls traitements médicamenteux reconnus pour le sevrage tabagique. Ils sont plus efficaces s’ils sont associés à un accompagnement psychologique par un professionnel.

– Des vapoteurs qui continuent de fumer du tabac ont probablement un sous-dosage en nicotine : les orienter vers un tabacologue.

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