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Indemnisations des familles en vue

Publié le 27 septembre 2016
Par Alexandra Chopard
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« La ministre de la Santé nous a confirmé qu’un fonds d’indemnisation serait définitivement voté en décembre », a révélé Marine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) sur France Bleu Roussillon. Nous, ce sont les familles concernées par les effets tératogènes des spécialités à base d’acide valproïque et dérivés, valproate de sodium et valpromide : Dépakine et Micropakine dans l’épilepsie, Depakote et Dépamide dans le trouble bipolaire, et génériques. L’indemnisation reposerait sur des fonds publics en attendant l’implication des laboratoires. Les effets malformatifs de l’acide valproïque et dérivés sont connus depuis les années 1980 et les risques de troubles neuro-développementaux, identifiés depuis 1994. Il a fallu attendre 2011 pour que le résumé des caractéristiques produit (RCP) précise « Ne doit pas être utilisé pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer, sauf en cas de réelle nécessité » ! Plus de 14 000 grossesses ont été exposées à ces médicaments de 2007 à 2014(1). Et « près de 50 000 enfants depuis cinquante ans », avance Marine Martin, la Dépakine ayant été commercialisée en 1967. Depuis janvier 2016, la prescription initiale de ces médicaments est réservée aux neurologues, psychiatres et pédiatres. Ils doivent faire signer un accord de soins aux femmes en âge de procréer et les revoir tous les ans. La délivrance se fait sur présentation de l’accord et de la prescription initiale en cas de renouvellement. « Depuis, je n’ai pas vu passer beaucoup d’accords de soins, note un pharmacien de Saône-et-Loire. Et quid des femmes ménopausées, pour lesquelles l’accord n’a théoriquement pas lieu d’être ? Et comment s’assurer de la ménopause ? » La vigilance reste donc de mise.

(1) Exposition à l’acide valproïque et ses dérivés au cours de la grossesse en France de 2007 à 2014 : une étude observationnelle sur les données du Sniiram (Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie), août 2016.

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