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Hypotension orthostatique : des conseils qui tombent bien

Publié le 9 juillet 2022
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Encore appelée hypotension posturale, elle est caractérisée par une diminution brutale de la pression artérielle lors du passage en position debout susceptible d’entraîner une chute.

Qui sont les personnes les plus à risque ?

• Les sujets âgés (16 % des plus de 65 ans), les patients souffrant d’hypertension artérielle, de diabète, de la maladie de Parkinson, de troubles cognitifs, de dénutrition ou de déshydratation, sont particulièrement à risque.

• L’hypotension orthostatique ou posturale a le plus souvent une cause iatrogène. Les médicaments les plus incriminés sont : les antihypertenseurs, les psychotropes (neuroleptiques, antidépresseurs), les antiparkinsoniens, les vasodilatateurs (dérivés nitrés, ?-bloquants, inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, etc.), les anticholinergiques, les opiacés, les dérivés atropiniques ou sympatholytiques (collyres), les cytotoxiques (vincristine).

• Si une origine iatrogène est suspectée, il convient de revoir le traitement avec l’accord du médecin : arrêt, changement de classe, de dose ou d’horaire de prise.

Que faire en cas de survenue de symptômes ?

• Il est indispensable que le patient sache reconnaître les symptômes de l’hypotension orthostatique : vertiges, troubles visuels, bourdonnements, syncope… pouvant conduire à une perte d’équilibre et à une chute.

• Le premier réflexe est de ne pas rester debout. Trois positions permettent d’éviter les chutes tout en augmentant le retour veineux : allongée en surélevant les jambes, accroupie le buste en avant (comme pour lacer ses chaussures) ou bien assise la tête entre les jambes.

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• Par ailleurs, il est recommandé d’activer le système sympathique afin d’augmenter la pression artérielle en buvant un grand verre d’eau et au moyen de mesures de contraction isométrique (serrer fortement une petite balle dans sa main ou agripper ses deux mains devant le sternum et les tirer vigoureusement).

Comment la prévenir ?

• Il convient d’agir sur les circonstances de survenue, c’est-à-dire se lever doucement, en plusieurs temps, et surélever la tête de lit de 10°.

• Concernant l’alimentation : éviter les repas trop copieux, boire au moins 1,5 l d’eau par jour (la déshydratation entraîne une hypovolémie responsable d’hypotension orthostatique), augmenter sa ration de sel si l’état cardiovasculaire le permet. A noter : l’hypotension orthostatique postprandiale peut être prévenue par la prise de 400 ml d’eau avant le repas.

• Attention aux facteurs vasodilatateurs (alcool, accumulation de chaleur dans un lieu ou dans un bain chaud) qui abaissent la pression artérielle.

• L’hypotension orthostatique étant associée à une diminution du retour veineux, ce dernier sera favorisé via le port de chaussettes de contention le jour, la pratique d’une activité physique (la contraction des mollets, en comprimant les veines profondes, facilite le retour du sang vers le cœur) et l’éviction des stations debout prolongées immobiles (elles entraînent une stagnation du sang dans les membres inférieurs liée à la gravité).

Sources : « Le risque de chute – Focus sur l’hypotension orthostatique », observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique (Omedit) Centre-Val de Loire ; Société française d’hypertension artérielle (SFHTA) ; Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) ; European Federation of Autonomic Societies (Efas).