Gaffe aux effets cutanés avec l’allopurinol

La persistance d’effets indésirables cutanés graves sous allopurinol (Zyloric) a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à rappeler les règles de bon usage et à modifier le résumé des caractéristiques du produit (RCP) au mois de février. Cet inhibiteur de la xanthine oxydase est notamment indiqué dans le traitement des hyperuricémies symptomatiques et de la goutte. Commercialisé depuis plus de quarante ans, l’allopurinol est la première cause de toxidermies bulleuses graves en Europe et l’un des premiers pourvoyeurs de syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse.

Outre le respect des indications, l’ANSM rappelle d’augmenter progressivement les posologies lors de l’instauration du traitement : débuter à 100 mg par jour et monter tous les un à deux mois jusqu’à la dose efficace. Et d’arrêter immédiatement le traitement en cas de survenue d’éruption cutanée ou d’autres syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse (Dress).

Ces toxidermies surviennent le plus souvent dans les deux mois qui suivent l’instauration du traitement. Ces réactions cutanées incluent syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson, nécrolyses épidermiques toxiques, caractérisées par une destruction brutale de la couche superficielle de la peau et des muqueuses. Le Dress, qui survient deux à six semaines après une prise médicamenteuse, est une éruption fébrile pouvant associer un œdème du visage et des extrémités, une éruption cutanée rouge généralisée, des polyadénopathies et une atteinte viscérale. Le pronostic vital peut être engagé. Soyez vigilant au comptoir. Pour plus d’informations sur ces syndromes, consulter le site www.dermatosebulleuse.fr.