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Femmes, je vous aide !

Publié le 23 mars 2023
Par Christine Julien
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Violence et maltraitance. Accueillir la parole des femmes violentées par leur conjoint sans être démuni et les orienter au mieux est l’objectif de la formation en distanciel proposée par LearnyLib.

En 2021, 208 000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées par les services de sécurité. Les violences faites aux femmes sont une terrible réalité. Dans l’urgence de la Covid, en 2020, les officinaux ont été sollicités pour aider les victimes grâce au code « Masque 19 », sans être formés. Nombre de femmes maltraitées sous l’emprise d’un conjoint violent n’osent se confier (voir aussi Les mots pour, p. 28). « Une agression sans injonction au silence n’existe pas ! L’extrême étant “Si tu parles, je te tue”. Il n’y a pas trop de place dans la vie pour parler des violences subies. Des femmes n’attendent qu’une chose : qu’on leur tende la perche pour en parler, explique Mathilde Delespine, sage-femme à la Maison des femmes au CHU de Rennes (35). L’officine est l’un des endroits pour le faire ». Cette spécialiste des violences faites aux femmes a conçu la formation « Violence et maltraitance : comment les détecter et agir ? », proposée par LearnyLib en e-learning.

Une boussole émotionnelle

Cette formation donne aux professionnels de terrain « des clés pour accueillir la parole d’une femme victime de violence conjugale, lui donner le minimum d’informations et l’orienter vers le spécialiste de la question, sans faire d’impair, sans être soi-même déstabilisé ou démuni, et sans que cela désorganise sa journée de travail », précise Mathilde Delespine.

Le déroulé, sur près de sept heures, est concis et dense. Dans la partie 1, outre l’épidémiologie glaçante, les types de violences et de stratégies de l’agresseur, la formatrice intercale exemples et conseils. Son expérience est un atout indéniable, permettant d’être plus à l’aise avec la problématique. Recevoir alors le discours d’une femme à l’officine sera certes difficile mais plus audible et pertinent, sachant que « la violence est un facteur de risque majeur pour la santé ». L’aspect juridique et légal est traité dans la partie 2, avec les signalements ou la rédaction de documents. « Le pharmacien ou le préparateur peut recueillir par écrit le témoignage de la femme, qui sera un appui pour elle en cas de dépôt de plainte ».

Aller vers elles

L’officinal doit savoir répondre aux femmes qui révèlent spontanément des faits, mais il peut s’inscrire dans le repérage systématique des signaux d’appel, même faibles. Et tendre une perche pour ne pas laisser la femme se débrouiller seule. C’est le thème de la partie 3. Il saura aussi l’orienter. La partie 4 aborde les outils de la stratégie de soins et du travail en réseau. « On ne va pas demander à tous les pharmaciens et préparateurs de devenir des spécialistes du sujet. Juste de connaître les bons “tuyaux” pour orienter les femmes ». Au moins le 3919 et les associations locales.

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Coup de pouce

La formation a été tournée en studio professionnel, où Mathilde délivre le contenu face caméra. Son exposé est découpé en portions de 5 à 20 minutes, où s’intercalent vidéos, cas cliniques commentés, revue de la littérature, QCM et séances d’entraînement. Des PDF téléchargeables synthétisent les indispensables. Un forum est aussi mis à disposition pour échanger avec la formatrice et les autres apprenants. Gros avantage, la formation est disponible sans limite de temps. Mieux vaut la débuter au plus vite afin d’être paré pour « donner à ces femmes le petit coup de pouce qui va faire la différence ».

En pratique

Durée : 14 heures. Dates : aucune. Deux mois pour la finir et accès illimité ensuite. Lieu : en distanciel (vidéo enregistrée). Contact : Edwige Mugica, Tél. : 06 50 97 80 11 ; edwige.mugica@learnylib.com ; learnylib.com Coût : 200 €. Prise en charge Opco-EP : oui.