Fast & curious

Bercée par les dires de sa grand-mère maternelle qui a travaillé en pharmacie, Emma savait qu’elle choisirait une carrière officinale : « Elle n’était ni pharmacienne, ni préparatrice, mais elle faisait l’éloge de ce milieu. Surtout du contact avec les patients. » Déterminée, elle quitte la filière générale en première pour un bac STL (sciences et technologies de laboratoire) plus indiqué pour préparer son futur BP. Elle intègre le CFA de Nantes (44) et fait son apprentissage dans une pharmacie à 10 minutes à pied de chez elle. Dès le début, Emma, qui a toujours préféré la pratique à la théorie, affectionne le préparatoire. Elle est bien tombée. Sa pharmacie fait « des préparations pour les officines aux alentours ». Loin de se cantonner au préparatoire, Emma s’essaye à toutes les missions du métier et s’épanouit.

Sans perdre de temps

Le métier lui plaît mais elle est lasse des plaintes de ses collègues et camarades de BP sur « un salaire qui n’évolue pas, et l’absence d’avenir professionnel réjouissant ». Emma ne veut pas se laisser enfermer et avant même d’obtenir son BP, elle réfléchit à son avenir. Le préparatoire est son dada, pourquoi ne pas passer à l’échelle supérieure dans l’industrie ? Elle se renseigne sur Internet, contacte des écoles. Emma ne s’impose pas de limites géographiques car « il faut être mobile pour ne pas passer à côté d’une opportunité ». Célibataire, elle décide de privilégier sa carrière et de se déplacer au gré des études ou des postes intéressants. Alors qu’elle a obtenu son BP et un CDI, l’Institut des métiers et des technologies des industries pharmaceutiques et cosmétiques (IMT) de Tours (37), qu’elle a sollicité, reprend contact. Après des tests de niveau et un entretien individuel, sa candidature pour le diplôme de technicien supérieur en pharmacie et cosmétique est retenue. Elle démissionne de l’officine un an après avoir signé son CDI et commence sa nouvelle formation en alternance dans la société Pharméal à Monts (37). Pendant 2 ans, elle occupe le poste de technicienne assurance qualité dans cette entreprise sous-traitante de médicaments et de compléments alimentaires. Pour prouver qu’elle a fait le bon choix et parce qu’elle prend goût à ce nouveau travail, Emma redouble d’efforts. Toutes les heures passées sur ses cours portent leurs fruits. Elle termine major de promo en 2016.

Poste sans frontières

Avant de se retrouver sur le marché du travail, Emma anticipe encore et veut compléter sa formation : « Je voulais parfaire mon anglais technique. C’est important en industrie car on peut être confronté au marché international ». S’ensuit un stage de 9 mois comme technicienne en laboratoire de recherche à Stockholm en Suède grâce au programme Erasmus +.

De retour, Emma pose ses valises à Lyon chez Boiron. « Je suis technicienne supérieure en assurance qualité. Je gère les réclamations des pharmaciens pour Boiron France et les filiales à l’étranger. Mon travail consiste à investiguer auprès des services, de la production au contrôle qualité, et à proposer des actions pour que l’incident ne se reproduise pas. » Satisfaite du chemin parcouru, Emma ne se repose pas sur ses lauriers. « Boiron est une entreprise familiale que j’aime beaucoup et qui offre des possibilités d’évolution, mais je n’hésiterai pas à changer d’entreprise ou à reprendre une formation si j’en sens le besoin ».

Emma Gendron

Âge : 29 ans.

Formation : BP, diplôme de technicien supérieur en pharmacie et cosmétique industrielles à l’IMT de Tours en 2016.

Lieu d’exercice : Messimy (69).

Ce qui la motive : garantir qu’un médicament est sûr, efficace et de bonne qualité, de sa conception jusqu’à son utilisation.

Si vous étiez une titulaire ?

Je prendrais en compte les besoins et les souhaits de chaque patient, en lui accordant s’il le souhaite des entrevues individuelles et personnalisées.

Si vous étiez une cliente ?

J’aurais besoin d’être écoutée et conseillée.

Si vous étiez un médicament ?

Un médicament efficace sans effet indésirable.