Dis-moi quel est ton risque

Chaque ordonnance raconte une histoire. Un substitut nicotinique, un hypolipémiant ou un diurétique évoque un patient fumeur, sujet au cholestérol ou à l’hypertension… Une personne potentiellement exposée à l’accident cardio-vasculaire, « deuxième cause de mortalité en France » rappelle Olivia Audurier, pharmacienne et formatrice chez Cap officine.

La loi HPST(1) a ouvert la voie à de nouvelles missions. Pour Olivia Audurier, cette loi est « une preuve de confiance de la part des pouvoirs publics. Si l’officinal ne la saisit pas, cette chance ne se présentera pas deux fois ». C’est pourquoi Cap officine a mis en place une journée de formation dédiée au « dépistage et à la prévention du risque cardio-vasculaire à l’officine ».

« Officine tout risque »

L’objectif n’est pas de remplacer le médecin, mais « de développer une complémentarité avec lui », précise Olivia Audurier. Proposer un « dépistage diabète » au commercial en hypercholestérolémie qui mange au restaurant tous les midis est un premier pas vers une consultation médicale. Comme le rappelle Olivia Audurier, « les officines sont désormais autorisées à utiliser les tests capillaires glycémiques(2) ». Prise de tension, tests de cholestérol ou de dépendance à la nicotine sont également utiles pour évaluer le risque cardio-vasculaire. « Nous commençons par une matinée de rappel des pathologies et des traitements de la sphère cardio-vasculaire, rassure Olivia Audurier. Un rappel indispensable pour cerner aisément les profils et adapter son discours, avant d’étudier « les facteurs de risque, modifiables ou non ».

Les actions de prévention débouchent souvent sur un conseil hygiéno-diététique, voire une vente associée adaptée. De quoi nourrir le chiffre d’affaires. De même, la prévention vise à instaurer une relation de fidélisation de ces personnes, « une clientèle à gros potentiel » pointe la formatrice. Le patient « sain » a aussi son histoire. Engager la discussion, poser les bonnes questions pour suggérer une action de prévention ou de dépistage adaptée fait partie des techniques de communication enseignées.

Je mesure, donc j’évalue

Glycémie, pression artérielle…, l’après-midi est dédié à la manipulation des tests. « On se pique joyeusement », plaisante Olivia Audurier, mais en respectant les précautions d’usage. L’interprétation des résultats est simple, mais sans empiéter sur le diagnostic. Des chiffres un poil élevés de pression artérielle incitent à poser quelques questions comme « Avez-vous fait du sport avant de venir ? ». Selon les cas, il conviendra de faire revenir la personne pour un deuxième test ou de l’orienter vers un médecin, notamment en cas d’antécédents. L’automesure tensionnelle à domicile est aussi expliquée. Fagerström et autres tests éprouvés, affichettes pour communiquer, coupons de rendez-vous, fiche patient pour comparer les données dans le temps…, tous les outils auxquels les stagiaires ont été formés leur seront distribués. De la pratique directement applicable sur le terrain. Garantie sans risque.

(1) Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST).

(2) Arrêté du 11 juin 2013.

En pratique

Durée : 1 journée. Dates et lieux : Tarbes, 7 nov. ; Albi, 21 nov. ; Montpellier, 5 déc. ; Pau, 17 déc. ; Agen, 7 janv. 2014 ; Toulouse 4 ou 25 fév. 2014 ; Bordeaux 20 fév. 2014. Contact : Cap officine, Sylvie Caubet, 05 61 41 60 48 ou 06 24 61 69 28 ; mail : sylvie.caubet@capofficine.fr. Inscription en ligne : www.capofficine.fr > Prise en charge et inscriptions Coût : 270 € (OPCA-PL possible).