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Des patients chroniques fort coûteux

Publié le 29 novembre 2014
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Une association de dirigeants de laboratoires de taille moyenne (Crip) a commandé une enquête à IMS Health sur l’observance vue du côté des officines (voir encadré). Les résultats, présentés le 12 novembre et portant sur six pathologies chroniques, sont alarmants. À peine 52 % des patients sont observants dans les traitements de l’ostéoporose, 44 % dans l’hypercholestérolémie, 40 % dans l’hypertension artérielle, 37 % dans le diabète de type 2, 36 % dans l’insuffisance cardiaque et 13 % pour les traitements de fond de l’asthme.

Cette photographie est toutefois encore loin de la réalité puisque le ratio ne mesure pas les médicaments restés dans l’armoire à pharmacie. « L’avantage néanmoins de ce type de mesure est qu’il permet de faire des comparaisons entre les pathologies et les pays, et de mesurer l’évolution de l’observance dans le temps, souligne l’économiste Claude Le Pen. De plus, cette étude vient conforter les données des études internationales ».

Une inobservance évaluée à 9 milliards

Pour attirer l’attention des pouvoirs publics, les auteurs de l’étude ont calculé le coût de cette inobservance pour la société. Pour chaque pathologie, ils ont pris la complication la plus importante, par exemple l’AVC pour l’hypertension artérielle ou la fracture pour l’ostéoporose, et ont multiplié son coût par le risque qu’elle se produise en cas de non-observance et par le taux de patients inobservants. Les résultats sont impressionnants, avec une addition globale de 9 milliards d’euros : 4,4 milliards pour l’hypertension artérielle, 1,59 pour l’insuffisance cardiaque, 1,46 pour le diabète de type 2, 1,38 pour l’hypercholestérolémie, 281 millions pour l’ostéoporose et 207 millions pour l’asthme. Pour y remédier, Denis Delval, président du Crip, estime que « le levier de l’officine est énorme. L’amélioration de l’observance pourrait être intégrée à leurs nouvelles missions ». Voire, pourquoi pas, faire partie des critères de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) puisque c’est au comptoir qu’il est le plus simple de mesurer l’évolution de l’observance des patients.

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