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Consulter à distance, c’est presque comme au cabinet

Publié le 28 septembre 2018
Par Magali Clausener
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Les téléconsultations sont désormais remboursées. L’Assurance maladie prévoit que les pharmaciens puissent aider les patients. La profession a entamé les négociations.

C’est fait. Depuis le 15 septembre 2018, la téléconsultation est généralisée et remboursée par l’Assurance maladie. Concrètement, tous les médecins peuvent proposer à leurs patients de réaliser une consultation à distance, mais sa prise en charge par la Sécurité sociale est à certaines conditions. Elle doit s’inscrire dans le parcours de soins coordonné. En clair, le « médecin téléconsultant » est soit le médecin traitant, soit un spécialiste vers lequel il a orienté le patient. À noter que les praticiens hospitaliers peuvent aussi proposer des téléconsultations externes. Dans tous les cas, c’est le médecin qui décide de sa pertinence, non le patient. Enfin, elle doit se dérouler par liaison vidéo et grâce à une solution sécurisée pour protéger les données médicales. L’Assurance maladie estime que « les outils de communication vidéo existants sur le marché (exemple Skype, FaceTime…) apparaissent suffisamment sécurisés pour l’échange vidéo avec le patient lorsqu’il est connu », mais pas pour l’échange de documents médicaux.

Le médecin envoie un lien au patient à son domicile pour se connecter via Internet sur un s i te ou une application, avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipé d’une webcam. S’il n’en a pas ou si son état de santé le nécessite, il peut se rendre dans un lieu qui dispose d’une cabine de téléconsultation ou d’un chariot de téléconsultation : maison de santé pluridisciplinaire, pharmacie… Il peut aussi se faire aider par un professionnel de santé, une infirmière ou un pharmacien.

Et si les pharmaciens s’équipaient ?

Les modalités sont identiques à celles d’une consultation en face-à-face, à la seule différence que la Carte Vitale ne sera pas utilisée à distance : tarif entre 23 et 58,50 € selon la spécialité et le secteur d’exercice du médecin, dépassements d’honoraires autorisés pour le secteur 2 et remboursement du reste à charge par les mutuelles. Le patient règle par virement, chèque ou paiement en ligne si le médecin le propose.

Les pharmaciens ont un rôle à jouer dans le développement de la télémédecine en proposant des solutions de téléconsultation à proximité des patients. Dès le 12 septembre, les syndicats de titulaires et l’Assurance maladie entamaient des négociations pour encadrer cette activité et fixer l’aide financière pour équiper et rémunérer cet accompagnement : programmation de la téléconsultation, aide du patient, échange avec le médecin. Déjà, plusieurs sociétés telles que Direct Medica, Visiomed… proposent cabines ou solutions mobiles de téléconsultation aux pharmaciens. Lucien Bennatan, président du groupe PHR, leur recommande de ne pas se précipiter. Un conseil d’autant plus valable que les négociations avec l’Assurance maladie portent aussi sur un socle d’outils et d’objets connectés afin de réaliser certaines mesures.

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