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Colite pseudomembraneuse à Clostridium difficile
Clostridium difficile est une entérobactérie responsable de 15 à 25 % des diarrhées post-antibiotiques et de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses.
Qu’est-ce que Clostridium difficile ?
Il s’agit d’une bactérie à Gram positif anaérobie stricte sporulée dont certaines souches pathogènes produisent des toxines agressives pour la muqueuse intestinale. La contamination se fait par ingestion de spores très résistantes présentes dans l’environnement ou l’alimentation. Ces spores peuvent « germiner » dans l’intestin grêle et envahir le colon.
Quels symptômes entraîne C. difficile ?
Les tableaux cliniques sont de sévérité variable :
– La diarrhée post-antibiotique simple associe plus de 3 selles non moulées par jour, sans colite ni glaires ni sang. Une fièvre modérée peut être associée, mais l’état général reste bon.
– Plus bruyante, la colite pseudomembraneuse à C. difficile associe une diarrhée liquide abondante (plus de 7 selles par jour) non sanglante à une fièvre et à des douleurs abdominales. La présence de pseudomembranes est visible en endoscopie au niveau du rectum et du colon. C’est la principale cause de diarrhée nosocomiale mais le nombre de cas communautaires augmente.
– La colite fulminante et le mégacôlon toxique sont les principales complications, rares mais graves, nécessitant une prise en charge urgente.
Quels sont les facteurs favorisants ?
• Dans 80 % des cas, la maladie fait suite à une antibiothérapie récente qui va déséquilibrer le microbiote intestinal. Une antibiothérapie inférieure à 3 mois augmente par 10 le risque de survenue de colite à C. difficile. Elle survient généralement entre 48 et 72 heures après le début de l’antibiothérapie, parfois jusqu’à plusieurs semaines après.
• Un traitement par chimiothérapie ou inhibiteurs de la pompe à protons et l’utilisation de lavements et de laxatifs peuvent participer à une dysbiose favorisant la survenue d’une colite à C. difficile.
• Un âge supérieur à 65 ans, une maladie chronique associée (cancer, insuffisance rénale, immunodépression, etc.), une hospitalisation récente et un antécédent d’infection à C. difficile sont d’autres facteurs de risque.
Comment est diagnostiquée la maladie ?
La Société européenne de microbiologie recommande d’avoir l’association d’un tableau clinique évocateur ainsi que la preuve microbiologique de la présence d’une souche de C. difficile productrice de toxines.
Quelle est la prise en charge ?
• Elle dépend de la sévérité des signes cliniques et des comorbidités associées. Le traitement général repose sur l’arrêt de tout médicament ralentisseur du transit et, si cela est possible, sur l’arrêt de l’antibiotique en cause ou son remplacement par un autre moins à risque.
• Lorsqu’une antibiothérapie est nécessaire, la vancomycine ou la fidaxomicine per os, disponibles à l’hôpital, sont indiquées en première intention pendant 10 jours. Le métronidazole oral est utilisé uniquement en cas de contre-indication.
• Un traitement chirurgical sera nécessaire en cas de complications graves.
EN PRATIQUE
– Rappeler aux patients l’importance du lavage des mains et du nettoyage des surfaces à l’eau de Javel, indispensables pour éliminer les spores.
– Penser à rechercher la présence de C. difficile devant toute diarrhée secondaire à un traitement antibiotique pour poser rapidement un diagnostic.
– Participer à l’éducation des patients à un usage raisonné des antibiotiques.
Sources : base de données publique des médicaments ; Seksik P. « Colite à Clostridium difficile : quelle prise en charge en 2019 ? », 2019, Post’U ; Eckert C. et coll. « Colite à Clostridium difficile », La Revue du praticien, 2015 n° 65 ; Gié O. et coll. « Prise en charge de la colite à Clostridium difficile », Revue médicale suisse, 2014 ; Barbut F. et coll. « Microbiote intestinal : le modèle de l’infection à Clostrioides difficile », La Revue du praticien, 2019, n° 69 ; fiche « Infections à Clostridium difficile », inrs.fr.
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