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- “Un traitement naturel contre le rhume ?”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Quels sont vos symptômes ? Fièvre, nez bouché, qui coule, maux de tête, toux… ? » et « Depuis quand évoluentils ? » orientent la prise en charge et le choix du produit.
Rechercher certains critères
Selon le cas : « Pas de maladies particulières, asthme, immunodépression… ou d’allergies connues ? », « Pas de grossesse en cours ? », « Est-ce pour un enfant ? De quel âge ? » identifient des contre-indications à l’emploi de certains composants.
2 J’évalue
D’origine virale et d’évolution spontanément favorable en quelques jours, une rhinopharyngite relève d’un traitement symptomatique. Un avis médical est nécessaire en cas de fièvre persistant plus de deux jours, de difficultés respiratoires, de céphalées importantes ou d’immunodépression favorisant le risque de surinfection bactérienne. Idem en cas d’aggravation des symptômes après cinq jours d’automédication ou de leur persistance après dix jours.
3 Je passe en revue
Associés à l’hygiène nasale, des produits naturels aident à atténuer l’inconfort.
Voie locale
• Hygiène nasale. Facilitant la désobstruction rhinopharyngée en éliminant l’excès de mucus et les débris inflammatoires, un produit d’hygiène nasale contribue à rétablir la clairance mucociliaire et potentialise l’action des traitements locaux associés. Une solution hypertonique à l’action décongestionnante est indiquée en cas de sensation de nez bouché. Si les sécrétions sont épaisses et difficiles à décoller, une formule intégrant un agent fluidifiant tel le polysorbate 80 convient (lire Porphyre n° 590, septembre 2022).
En pratique. Dès la naissance selon les formules et la force de pulvérisation du spray. Tête inclinée sur le côté, pulvériser dans la narine supérieure en laissant s’écouler la solution et moucher.
• Effet « barrière ». Ces solutions hypertoniques à base d’extraits d’algues ou encore de polyols renferment des composants qui tapissent la muqueuse nasale et visent à piéger les virus afin de limiter leur prolifération. Certaines renferment des huiles essentielles (HE) à visée décongestionnante. Exemples : Nécyrane DM, Phytosun arôms Stop Virus, Humer Stop Virus Rhume Grippe… En pratique. Dès 1 an selon les formules. Attendre dix minutes avant de se moucher.
• Décongestionnant et anti-infectieux. Des huiles essentielles complètent et visent à potentialiser la désobstruction rhinopharyngée : menthe poivrée, eucalyptus radié, ravintsara, arbre à thé, niaouli, pin sylvestre en particulier.
→ Sprays. Des solutions hypertoniques renferment des huiles essentielles. Exemples : Spray nasal So Aroma, Spray décongestionnant Phytosun arôms ou Aromaforce, ProRhinel Extra Eucalyptus, Phytovex Nez très bouché, Spray Stop’Rub, Spray nasal aux essences Naturactive, Sterimar Sinusite Nez très bouché… Elles peuvent servir à l’hygiène nasale et être suivies d’un mouchage ; prévoir une seconde pulvérisation qui prolonge l’action du produit.
→ Inhalations humides. Pénétrant plus profondément l’arbre respiratoire, elles sont privilégiées en cas de symptômes gênants et/ou de toux associée. Faire une à trois fois par jour des inhalations de cinq minutes à l’aide d’un bol inhaleur pour prévenir toute brûlure des yeux et du visage et en évitant de sortir dans l’heure qui suit car les muqueuses dilatées par la chaleur sont sensibles et irritables. Exemples : Vicks Vaporub, Calyptol Inhalant, Capsules inhalation Aromaforce…
→ Inhalations sèches. Moins contraignantes, elles sont une alternative en journée sous la forme d’inhaleurs prêts à l’emploi (Vicks Inhaler, Inhaleur Resp’OK Puressentiel…), à respirer après pulvérisation sur un mouchoir ou l’oreiller (Calyplantes, Climarome, Puressentiel Spray aérien Resp’OK…) ou application sur la poitrine pour les baumes respiratoires (Vicks Vaporub, Puressentiel Respiratoire Baume, Baume pectoral Pranarôm…). Ces derniers sont susceptibles d’exercer une action générale par passage transcutané des HE.
→ En pratique. Contre-indiquées en cas d’antécédents de convulsion et de grossesse. Les inhalations humides le sont aussi avant 12 ans, en cas d’asthme car risque de bronchoconstriction. S’utilisent cinq jours maximum. Sprays et inhalations sèches sont proposés dès 6 ou 7 ans, voire avant pour certains sprays.
• Anti-inflammatoire. L’extrait breveté de cyclamen en pulvérisation nasale dans Phytosun arôms Spray nasal Sinusite exerce une action anti-inflammatoire et fluidifiante. En pratique. Dès 5 ans, en pulvérisation avant le coucher 7 à 14 jours. Contre-indication : allergie aux primulacées (cyclamen, primevère…).
• Action mécanique. Des bandelettes nasales posées sur les ailes du nez facilitent le passage de l’air. Exemples : Breathe Right, Quies, Nozoair… En pratique. S’utilisent surtout la nuit en cas de congestion nasale. Certaines conviennent aux enfants : Quies (3 ans), Breathe Right (5 ans)…
Voie générale
• Action immunomodulatrice. Les parties aériennes de l’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) sont d’un usage bien établi dans le traitement du rhume(1). Elle diminue la durée et l’intensité des symptômes (médicament HumexPhyto Rhume). Les autres parties de la plante, E. pallida et E. angustifolia s’emploient sur la base d’un usage traditionnel et souvent associées à andrographis, astragale, pélargonium, thym, saule… Exemples : dans Actirub, Neutra’Rub, Flash’Rub, Efirub Jour Nuit, No Rub’Flash, Stop’Rub… En pratique. Dès 12 ans, dix jours maximum. Contre-indiquées en cas de déficit immunitaire. Prudence chez les atopiques (réactions d’hypersensibilité sévères).
• Action anti-infectieuse.
→ Le pélargonium (Pelargonium sidoides ou P. reniforme) dispose d’un usage traditionnel reconnu pour diminuer les symptômes du rhume (médicament Belivair Rhume…). Ses propriétés antivirales et mucolytiques sont intéressantes en cas de toux. Dans les compléments alimentaires, il est souvent associé à d’autres plantes. Exemples : Flash’Rub 1ers signes, Duo Flash Confort Respiratoire, Phytovex Nez Gorge, FortéRub 1ers signes Jour Nuit… En pratique. Dès 6 ans, une semaine maximum. À éviter en cas d’atteinte hépatique (cas d’hépatotoxicité).
→ Le sureau noir (Sambucus nigra) est traditionnellement utilisé pour soulager les symptômes du rhume. Exemples : dans Dual Nez Gorge aux essences, Neutra’Rub, Sanogem Frissons gummies, FortéRub 1ers signes Jour Nuit… En pratique. Dès 12 ans en général.
→ Huiles essentielles. Aux propriétés anti-infectieuses et décongestionnantes (thym, eucalyptus, menthe poivrée, pin sylvestre, ravintsara, niaouli…), elles sont associées entre elles (GAE Capsules aux essences, Aromadoses Nez & Gorge, Aromaforce Capsules Nez-Gorge, SOS Aroma Capsules Confort respiratoire, Léro Eucalyptol Nez et Gorge, Puressentiel Respiratoire Comprimés Sinus Express…) et/ou à des plantes (Dual Nez Gorge aux essences, Duo Flash Confort respiratoire, Stop’Rub, Respi’rub Flash Santarome…). Sinufix, médicament associant HE de citron, thym et menthe poivrée est indiqué dans le traitement symptomatique du rhume de l’adulte. En pratique. Pas avant 12, 15 ou 18 ans. Antécédents de convulsion, grossesse, troubles hépatiques ou des voies biliaires pour Sinufix les contre-indiquent.
• Autres composants.
→ Extraits de plantes. Sinuphyl est un médicament associant des extraits de gentiane, de fleur de primevère, d’oseille crépue, de fleur de sureau et de verveine, anti-inflammatoires et expectorants. Une étude clinique en double aveugle versus placebo chez 386 adultes montre une atténuation significative des symptômes de la sinusite après 7 jours(2). En pratique. Réservé à l’adulte, contre-indiqué en cas d’ulcère gastroduodénal. Possibles nausées, diarrhées, douleurs abdominales, allergie et vertiges.
→ Andrographis et astragale. Utilisées en médecine traditionnelle chinoise en prévention et traitement des infections des voies aériennes supérieures. Exemples : dans Actirub, Flash’Rub 1ers signes, Stop’Rub, Phytovex Nez-Gorge, Granions Nez-Gorge… En pratique. Troubles digestifs et réactions d’hypersensibilité possibles avec l’andrographis.
→ Extraits de noix de cyprès et de thym. Leurs propriétés antivirales, anti-infectieuse, anti-inflammatoires et/ou décongestionnantes sont mises à profit dans certaines formules.
→ Saule, reine-des-prés. Proposés en association avec d’autres composants pour leur action fébrifuge. En pratique. Contre-indiqués en cas d’allergie aux salicylés et, pour le saule, en cas d’ulcère gastrique, d’atteintes hépatiques ou rénales sévères.
4 Je choisis
Selon les symptômes
• Légers, modérés : voie locale et/ou voie générale.
• Gênants : voie locale et systémique.
Selon le profil du patient
• Avant 12 ans : pas d’inhalation humide ni d’échinacées notamment.
• Grossesse, allaitement : hygiène nasale, bandelettes nasales.
• Terrain immunodéprimé ou atopique : pas d’échinacées.
• Atteinte hépatique : pas de pélargonium.
• Asthme : prudence avec les huiles essentielles. Déconseiller les inhalations.
5 J’explique
Un rhume est bénin. Mais, mal pris en charge, il peut entraîner des infections bactériennes (otite, sinusite, bronchite). L’hygiène nasale est la base. Fièvre et/ ou maux de tête sont soulagés par du paracétamol. Plantes et/ou HE peuvent améliorer les symptômes et aider l’organisme à mieux se défendre.
6 Je conseille
• Les plantes sont d’autant plus efficaces qu’elles sont prises dès les premiers signes, notamment les échinacées. Pas plus de cinq à sept jours de prise pour les HE. Rincer l’embout à l’eau chaude et au savon après chaque usage d’un spray nasal, surtout s’il est partagé !
• S’hydrater aide à fluidifier les sécrétions. Maintenir 18-19 °C dans la chambre pour ne pas assécher la muqueuse nasale. Dormir tête surélevée si nez bouché.
• Renforcer les gestes barrières : lavage des mains, toux dans le pli du coude, masque… Aérer régulièrement les pièces et éviter tout contact avec des personnes fragiles : âgées, bébés, immunodéprimées.
(1) EMA : Agence européenne des médicaments.
(2) Clinical efficacy of a dry extract of ve herbal drugs in acute viral rhinosinusitis, Rhinology 2012.
Le contexte
Inflammation aiguë d’origine virale des voies aériennes supérieures, le rhume, ou rhinopharyngite, est une infection bénigne qui guérit en général en une à deux semaines. La contamination se fait par l’inhalation de gouttelettes contenant le virus dans l’air ambiant (toux, éternuement…) ou par manuportage (contact main à main ou via des objets contaminés, poignées, téléphone)…
→ Symptômes : congestion nasale, rhinorrhée, éternuements ; et/ ou toux, mal de gorge, fièvre modérée (< 38,5 °C), céphalées. Un écoulement nasal épais et purulent n’est pas un signe d’aggravation mais l’évolution normale du rhume.
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