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Pascal B., 51 ans, a été opéré d’un ptérygion

Publié le 26 avril 2021
Par Nathalie Belin
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Mr B., 51 ans, vient d’être opéré sous anesthésie générale d’un ptérygion, une lésion bénigne de la conjonctive de l’œil. Son épouse vient récupérer les médicaments prescrits en post-opératoire par l’ophtalmologiste.

Ce que je dois savoir

Législation

Vismed est un dispositif médical dont la prescription doit émaner d’un ophtalmologiste. Le tarif LPP est de 10,22 €, avec un prix limite de vente de 12,78 €. Le dépassement à faire payer au client est encadré (12,78 – 10,22 = 2,56 €).

Contexte

C’est quoi ?

• Le ptérygion est une excroissance de la conjonctive, la membrane superficielle tapissant le blanc de l’œil et l’intérieur des paupières. Il apparaît le plus souvent dans le coin interne de l’œil et peut progresser lentement jusqu’à envahir la cornée, partie antérieure bombée du globe oculaire qui transmet la lumière au cristallin et à la rétine.

• Cette lésion bénigne peut être asymptomatique et n’induire qu’une gêne esthétique, avec un épaississement blanc-rosé dans le coin de l’œil. Elle peut aussi se manifester par un larmoiement, un prurit et, en cas d’atteinte de la cornée, une baisse de l’acuité visuelle. Très souvent, les deux yeux sont atteints, à des degrés divers.

• Son origine est mal connue. La principale cause identifiée est l’exposition aux rayons ultraviolets (UV). Sa prévalence est bien plus importante dans les régions équatoriales et subtropicales que dans les zones tempérées.

Quelle prise en charge ?

• Elle repose sur la surveillance et dépend surtout de la taille du ptérygion, de sa vitesse d’évolution et de la gêne ressentie. Les substituts lacrymaux limitent l’inflammation et l’irritation.

• Le traitement chirurgical est indiqué en cas de troubles visuels, si l’évolution du ptérygion est rapide et/ou s’il induit une gêne esthétique. L’intervention est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie locale ou générale, selon le souhait du patient, mais aussi l’étendue du ptérygion.

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Objectifs

Le traitement post-chirurgical vise à prévenir le risque infectieux et la réaction inflammatoire qui peut compromettre la bonne cicatrisation Il a également pour but d’accélérer la cicatrisation et de limiter l’irritation oculaire consécutive à l’acte chirurgical.

Médicaments

Azithromycine 1,5 % (Azyter)

Collyre antibiotique renfermant de l’azithromycine, un macrolide qui inhibe la synthèse protéique bactérienne. Il est indiqué notamment pour le traitement curatif local bactérien des conjonctivites bactériennes purulentes.

Dexaméthasone, néomycine (Chibro-Cadron)

Ce collyre qui associe un anti-inflammatoire stéroïdien, la dexaméthasone, et un antibiotique, la néomycine (aminoside), est indiqué dans les suites de la chirurgie ophtalmique et dans les infections dues à des germes sensibles à la néomycine avec composante anti-inflammatoire.

Rétinol 250 UI/g (Vitamine A Dulcis pommade)

La vitamine A est un traitement d’appoint pour favoriser la cicatrisation de la cornée.

Acide borique et borate de sodium (Dacudoses)

Solution antiseptique pour lavage ophtalmique à base d’acide borique.

Dispositif médical

Hyaluronate de sodium (Vismed Gel Multi)

Solution hydrogel stérile à base de hyaluronate de sodium, polymère aux propriétés élastiques et de rétention d’eau. Ce substitut lacrymal, qui forme un film stable à la surface de l’œil, vise à lubrifier la surface oculaire et à restaurer le film lacrymal.

Repérer les dif cultés

• Modalités d’application des collyres : ordre d’utilisation et précautions à respecter pour éviter toute interaction médicamenteuse.

• Recommandations de bon sens et d’hygiène pour limiter le risque infectieux post-opératoire.

Ce que je dis à sa femme

J’ouvre le dialogue

« Le médecin a-t-il donné des consignes pour les jours qui viennent ? » et « Quand est prévue la prochaine visite ? » font le point sur l’intervention, les conseils donnés et sur le suivi. « Le médecin a-t-il expliqué comment mettre les collyres ? » recherche les explications données afin de les relayer et les clarifier.

J’explique le traitement

Mécanismes d’action

• Azyter et Chibro-Cadron. Ces collyres antibiotiques préviennent le risque d’infection post-opératoire. Chibro-Cadron contient aussi un anti-inflammatoire qui limite une réaction inflammatoire excessive suite à l’opération et pourrait compromettre la cicatrisation.

• La vitamine A a montré son efficacité dans la cicatrisation des lésions de la cornée, et en pommade pour une lubrification durable.

• Vismed Gel Multi pallie la déficience du film lacrymal naturel, qui peut avoir été altéré par l’intervention, et soulage l’inconfort post-opératoire comme des irritations…

• La solution de lavage oculaire Dacudoses est utile pour nettoyer l’œil le matin en cas de paupières collées par la pommade ophtalmique appliquée le soir.

Modes d’administration

• Collyres et pommade. Se laver les mains. Tirer doucement la paupière inférieure vers le bas et instiller sans toucher l’œil avec l’embout de l’unidose ou le flacon. Attendre 30 secondes entre chaque collyre, en terminant par le plus visqueux, pommade ou Vismed Gel Multi.

• Azyter. 1 unidose traite un œil. La jeter après. La boîte de 6 permet trois jours de traitement.

• Chibro-Cadron. À utiliser à partir du quatrième jour. Un flacon ouvert se garde quinze jours.

• Vitamine A pommade. Appliquer l’équivalent d’un grain de riz au coucher. Se conserve quinze jours après ouverture.

• Vismed Gel Multi. À utiliser en journée en cas d’irritation ou de gêne oculaire, aussi souvent que nécessaire mais au moins dix minutes après l’antibiotique. Cligner des paupières pour bien répartir le gel sur la surface oculaire. Le flacon se garde trois mois après ouverture.

• Dacudoses. Instiller abondamment dans l’œil et s’aider d’une compresse stérile pour éliminer les résidus de pommade ou les sécrétions. Jeter chaque unidose après usage.

Effets indésirables

• Azyter et Chibro-Cadron : possibles picotements et brûlures transitoires après l’instillation. Le corticoïde dans Chibro-Cadron peut favoriser une hypertension oculaire en usage prolongé. Possibles réactions allergiques.

• Vitamine A et Vismed Gel Multi : troubles passagers de la vision, parfois irritations pour le substitut lacrymal, nécessitant d’en changer.

• Dacudoses : gêne passagère, allergie.

J’accompagne

Traitement

• Les instillations paraissent contraignantes mais elles évitent des complications infectieuses et optimisent la cicatrisation.

• Il est normal que l’œil reste rouge quelque temps. En cas de gonflement, de douleurs ou de sécrétions jaunâtres, contacter le médecin.

• Respecter les rendez-vous post-opératoires.

Vie quotidienne

• Ne pas frotter ou toucher l’œil opéré. Éviter le contact de l’œil avec l’eau sous la douche.

• Les premiers jours, nettoyer le visage avec un gant passé à distance de l’œil. Pour les femmes, pas de maquillage jusqu’à guérison complète.

Ventes associées

Des compresses stériles pour le lavage oculaire, une coque de protection oculaire (couvre-œil Pharmax, Benedetti…) pour protéger l’œil la nuit et/ou en extérieur quand il vente.

Prescription

Dr O., ophtalmologiste.

Pascal B., 51 ans, 75 kg.

Dans l’œil gauche :

• Azyter

1 goutte matin et soir pendant 3 jours.

Puis relais par :

• Chibro-Cadron 1 goutte 3 fois par jour pendant 1 mois.

• Vitamine A pommade ophtalmique 1 application le soir au coucher pendant 1 semaine.

• Vismed Gel Multi 1 goutte 3 fois par jour si sensation de brûlure, grain de sable ou larmoiement pendant 3 mois.

• Dacudoses Si besoin, avant instillation des collyres.

La femme du patient me demande

« J’ai lu que des récidives sont possibles, est-ce vrai ? »

Effectivement, un ptérygion peut récidiver. Toutefois, les gestes opératoires sont de plus en plus ns et précis et visent à minimiser ce risque. Il est important que votre mari protège bien ses yeux de la lumière avec des lunettes de soleil catégorie 3, voire 4 lorsque nécessaire, et/ou en utilisant un chapeau ou une casquette avec une bonne visière. Qu’il n’hésite pas aussi à recourir aux lubri ants oculaires dès qu’il en ressent le besoin car la sécheresse oculaire pourrait être un facteur de risque d’apparition d’un ptérygion.