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« Mon rhume des foins revient ! »

Publié le 1 mai 2007
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20 % des patients souffrant de rhinite allergique ne consultent pas leur médecin. L’officine peut leur venir en aide.

Rhinite allergique

Autrefois baptisée « rhume des foins », car classiquement déclenchée par les foins fraîchement coupés, la rhinite allergique se manifeste par des picotements de la muqueuse nasale, des éternuements, un écoulement nasal clair et abondant associé à une obstruction nasale plus ou moins gênante. Bien souvent les yeux sont également atteints : démangeaisons, rougeur, larmoiement. Tous ces signes sont liés à une réaction allergique déclenchée par l’exposition à un allergène bien précis : pollen d’arbre (février-avril), de graminée (avril-juillet) ou d’herbacée (juillet-août), poussière, moisissures, acariens, poils d’animaux, farine… Ils disparaissent lorsque l’exposition à l’allergène cesse.

Limiter l’exposition

L’idéal serait de ne pas s’exposer à l’allergène responsable ou au moins de limiter l’exposition. Une fois l’allergène détecté, et selon les cas, il faut :

– éviter les promenades à la campagne, dans les parcs ou les forêts à la période de pollinisation de l’allergène (voir calendrier pollinique par région sur ) ;

– éviter le contact avec les chats ou les chiens ou se séparer de l’animal. Cette mesure n’est pas immédiatement efficace car il peut rester des poils allergisants pendant un ou deux ans ;

– éviter les maisons peu habitées, lutter contre les acariens.

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Traitement général

Les symptômes sont dus en grande partie à la libération d’histamine par les mastocytes (cellules sanguines sensibilisées par un premier contact avec l’élément allergisant). Déclenchés à chaque nouveau contact avec l’allergène, ils s’atténuent avec l’administration d’un antihistaminique H1.

Les anti-H1 de première génération, type méquitazine (non listés), entraînent une somnolence et sont contre-indiqués en cas de glaucome par fermeture de l’angle et d’adénome prostatique.

Les anti-H1 de deuxième génération sont mieux tolérés. Seule la cétirizine, autrefois sur liste II, est en vente libre si le conditionnement ne dépasse pas une semaine de traitement.

La cétirizine peut être associée à un vasoconstricteur (pseudo-éphédrine) qui soulage l’obstruction nasale, mais possède des effets indésirables et des contre-indications (voir tableau). Cette association ne doit pas être administrée plus de cinq jours, à la différence d’un traitement par antihistaminique H1 seul qui peut être poursuivi au-delà d’une semaine si nécessaire.

Traitement local

Il commence systématiquement par un nettoyage des fosses nasales avec du sérum physiologique ou un soluté d’eau de mer, qui élimine physiquement les allergènes en contact avec la muqueuse nasale. Les solutés hypertoniques décongestionnent davantage la muqueuse en cas de nez bouché. Localement, le choix s’effectue entre :

un antihistaminique local : seule l’azélastine est disponible en conseil ;

un antidégranulant, qui s’oppose à la libération des granules d’histamine (cromoglycate de sodium, acide N-acétylaspartylglutamique). Bien tolérés, ils n’agissent que quelques heures ;

un corticoïde local, qui réduit l’inflammation et l’hyperréactivité de la muqueuse. Seule la béclométasone est délistée. Ne pas conseiller en cas d’herpès nasal, oculaire ou labial (bouton de fièvre).

Si les symptômes allergiques concernent également les yeux, associer un collyre antiallergique à base de cromoglycate de sodium. •