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Levée de boucliers en France contre le retrait programmé du Di-Antalvic

Publié le 11 juillet 2009
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L’Agence européenne du médicament a émis fin juin un avis défavorable au maintien sur le marché des spécialités associant dextropropoxyphène et paracétamol. Cet avis s’appuie sur un nombre important de décès liés à des surdosages accidentels ou volontaires au Royaume Uni et en Suède. S’il est confirmé par la Commission européenne, le retrait des médicaments débutera dans le mois suivant la décision. L’Afssaps devra s’exécuter même si cette mesure ne lui paraît pas justifiée. « Dans les conditions normales d’utilisation et sur la base des données recueillies en France, les associations dextropropoxyphène-paracétamol présentent un profil de sécurité d’emploi acceptable, précise Jean Marimbert, directeur général de l’Afssaps. Le nombre de décès par intoxications aiguës est bien inférieur au regard de la population française et estimé à 65 par an (soit 2 % des décès par intoxication médicamenteuse). Il n’y a aucune urgence de santé publique à ce retrait. »

Encore plus de risques avec le tramadol !

Le Di-Antalvic et ses génériques sont pris par 8 millions de patients (65 millions de boîte par an). Ils seront retirés petit à petit sur un an, ce qui permettra à un groupe d’experts d’émettre de nouvelles recommandations sur la prise en charge de la douleur. L’Afssaps s’inquiète des possibilités de report sur le tramadol, un antalgique (palier II) dont le profil de risque est statistiquement supérieur à celui du dextropropoxyphène. Elle n’exclut pas la possibilité de pouvoir autoriser un accès encadré à la prescription du dextropropoxyphène pour les patients chez qui les autres antalgiques de niveau I et/ou II sont contre-indiqués, déconseillés ou pour lesquels il existe un échappement thérapeutique. De son côté, l’Académie de médecine demande une analyse approfondie des conséquences du retrait de cette association avant toute décision hâtive.

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