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Les bas et chaussettes antithrombose dits ATE
Les bas et chaussettes antithrombose se distinguent de la compression classique par certaines caractéristiques et leurs indications. La délivrance nécessite un soin particulier pour répondre à leur objectif de prévention de la thrombose veineuse.
Définition
Dispositifs médicaux de classe I, les bas et chaussettes « ATE », pour « antithrombo-embolique », sont des orthèses de compression des membres inférieurs indiquées en prévention de la thrombose veineuse dans un contexte chirurgical ou médical qui impose un alitement. Aucune donnée ne démontrant leur efficacité contre la survenue d’une embolie pulmonaire, la Haute autorité de santé (HAS) recommande de remplacer « ATE » par « antithrombose »
Description
• Généralités. Ces orthèses, élastiques en deux sens, sont fabriquées sur métier circulaire avec des fils textiles, en général de polyamide et polyester, combinés à des fils d’élasthanne.
→ Ils sont similaires aux bas de compression « classiques » mais de couleur blanche afin que leur finalité soit facilement identifiable, et à pieds ouverts ou munis d’une fenêtre d’inspection pour faciliter les soins et l’examen des tissus cutanés.
Les modèles sont mixtes.
→ La présence d’un talon est obligatoire.
→ Ils se déclinent en une seule classe de compression correspondant à une classe II soit une pression exercée à la cheville de l’ordre de 15 à 20 mm Hg, progressivement dégressive jusqu’à une pression au mollet de 50 à 80 % de celle exercée à la cheville.
→ Le fabricant doit proposer au minimum 4 tailles et 3 hauteurs de chaussettes, afin de s’adapter à la majorité des morphologies.
• Particularités.
→ Certains bas ont une bande auto-fixante siliconée ou une bande ceinture pour la tenue.
→ Les modèles ne contiennent pas de fils métalliques susceptibles d’interférer avec un champ magnétique (Clinic Thuasne…) lors des interventions. Certains peuvent dissiper les charges électrostatiques qui pourraient interférer avec l’utilisation du matériel chirurgical électrique : Actys ATH, Varisoft ATE…
→ Certaines gammes ont un code couleur pour repérer le taillage : bordure colorée au niveau du pied pour Actys ATH, Clinic Thuasne, bordure colorée sur le haut pour Varisoft…
Mode d’action
Ces orthèses agissent par effet mécanique de la compression ; les fibres élastiques assurent une pression sur le membre inférieur qui s’oppose à la stase et à l’hyperpression veineuse et facilite le retour veineux vers le cœur. La pression standardisée est maximale à la cheville puis dégressive en remontant vers le mollet et quasi nulle au niveau de la cuisse, d’où l’efficacité identique du bas et du mi-bas. Cette force de pression reste constante au repos, donc dans les situations d’alitement où elles sont indiquées.
Indications
Ces orthèses sont indiquées en complément du traitement anticoagulant ou seules dans la prévention des thromboses veineuses lors de situations à risque impliquant notamment un alitement dans un contexte :
→ chirurgical : en pré et/ou postopératoire en cas d’intervention à haut risque thrombo-embolique, notamment viscérale, orthopédique…
→ médical : infection avec fièvre prolongée, cancer à risque de thrombose, insuffisance cardiaque…
L’efficacité compressive d’un bas et d’une chaussette est identique, mais la HAS recommande les chaussettes en raison d’un risque moindre de pose incorrecte et d’effet garrot
Principaux modèles
• Les bas cuisses couvrent une partie du pied, le talon, le mollet et la mi-cuisse. Exemples : Radiante ATH 2 (BSN-Radiante-Essity), Actys ATH 3 (Innothéra), Varisoft ATE (Cizeta Medicali), Bas cuisses anti-stase Clinic C2 (Thuasne), Mediven 20 Elegance Post-Op (Medi), Bas anti-thrombose (Sigvaris), Veinax Bas ATE, Venapure Bas avec ceinture anti-thrombose (Enovis)…
• Les « bas jarrets », chaussettes ou mi-bas couvrent une partie du pied, le talon, le mollet jusqu’au creux poplité. Exemples : Actys ATH Mixte (Innothéra), Varisoft ATE 1 (Cizeta Medicali), Chaussettes Anti-stase Clinic C2 4 (Thuasne), Mediven 20 Elegance Post-Op 5 (Medi France), Chaussettes Anti-Thrombose, (Sigvaris)…
Délivrance
• Prise de mesures. Mesurer la circonférence de la cheville au-dessus de la malléole au plus fin, voire du mollet au plus fort et de la cuisse, le matin ou après un repos de vingt minutes, jambes surélevées. Pour choisir la hauteur, mesurer du sol au creux poplité ou à l’entrejambe. La pointure maximale peut être mentionnée pour déterminer la taille. En cas d’anatomie hors norme, utiliser des chaussettes de compression « classiques » de classe II (15-20 mm Hg)
• Essayage systématique même si l’orthèse est mise en place par des soignants à l’hôpital, pour vérifier la taille et expliquer la pose si le patient est amené à la faire. Retourner l’orthèse sur le pied, enfiler le pied puis dérouler lentement sur le membre. Lisser à la main pour éviter les plis. Éviter bagues, ongles trop longs et corps gras pour ne pas endommager les fibres.
• Le port est bilatéral, continu, jour et nuit. La durée varie selon l’indication et le risque individuel ; tant que persiste le risque de thrombose, environ 7 à 10 jours en cas de faible risque, et jusqu’à 7 semaines en cas de chirurgie à haut risque. Ces dispositifs sont gardés en cas de réintroduction progressive de la marche, excepté pour les patients habituellement sous compression plus forte qui sera reprise après l’alitement.
• Entretien. Laver à la main à l’eau tiède ou, selon le fabricant, à la machine à 40 °C en délicat, sans eau de javel ni adoucissant. Bien rincer à l’eau claire ; essorer sans torsions ; sécher à plat. Ne pas repasser ni laver à sec.
Législation
• Prescription par médecin, sage-femme pour les femmes et, dans le cadre d’un renouvellement à l’identique, par les infirmiers ; souvent de deux paires pour permettre un port continu.
• Prise en charge à la LPP en prévention de la thrombose veineuse dans un contexte médical (hors AVC) ou chirurgical, en cas de risque thromboembolique identifié :
→ pendant toute la durée du risque thromboembolique chez les patients n’ayant pas par ailleurs d’indication de traitement compressif de plus forte pression ;
→ uniquement pendant la période d’alitement – ensuite, reprise du traitement compressif habituel – chez les patients ayant par ailleurs une indication de traitement compressif de plus forte pression.
• Inscription à la LPP. Au titre II, section D « Orthèses élastiques de contention des membres inférieurs », catégorie élastique en deux sens, bas jarrets ou bas cuisses.
• Tarif LPP.
→ Bas cuisse, code 201.D01.8 ; tarif LPP : 14,89 € l’unité, soit 29,78 € la paire.
→ Bas jarret, code 201.D01.2 ; tarif LPP : 11, 20 € l’unité, soit 22,40 € la paire.
Pas de prix limite de vente, donc dépassement à faire payer possible. Pas de substitution possible si la prescription est sous nom de marque, sauf accord du prescripteur.
(1) La compression médicale en prévention de la thrombose veineuse, HAS 2010.
Mémento de la délivrance
→ Pas de substitution possible si la prescription est sous nom de marque, sauf accord du prescripteur.
→ Modèles mixtes.
→ Taille selon le ou les circonférences et hauteur du membre inférieur ; moins de risque d’effet garrot avec les chaussettes.
→ Mise en place hospitalière le plus souvent.
→ Port jour et nuit, durée variable selon sévérité du risque.
→ Entretien identique aux orthèses « classiques » de compression.
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