Les bandes à allongement court

Description

• Dispositif médical de classe 1, les bandes à allongement court sont des bandes textiles 100 % coton ou en viscose, polyester et/ou polyamide, de largeur variable. Contenant peu d’élasthanne, elles sont peu élastiques, et ont un ou deux sens selon le modèle.

• L’allongement maximal à l’étirement est compris entre 10 et 100 % par rapport à la longueur de la bande non étirée.

• Amovibles et réutilisables, elles sont munies de lisières tissées pour résister à l’effilochage au lavage, et parfois d’attaches individuelles.

• Certaines présentent un étalonnage matérialisé par des repères de pose rectangulaires, des traits de recouvrement sur leur face externe ou des picots antiglisse en silicone.

Principe

• Comme toute bande de compression, elles exercent une pression extravasculaire sur le membre pour améliorer le retour veineux, réduire un excès de liquide interstitiel, c’est-à-dire l’œdème, et favoriser l’oxygénation tissulaire.

• Contrairement aux bandes à allongement long, plus élastiques, elles créent principalement des pics de pression lors des mouvements des membres. Elles ont donc surtout une action de contention, de type passif, en s’opposant à l’augmentation de volume des muscles au cours de l’effort. Au repos, la pression exercée est basse, ce qui permet leur port 24 heures sur 24.

Indications

Les bandes à allongement court sont indiquées pour réduire rapidement un œdème, par exemple en phase de réduction du lymphœdème, en prévention après sclérothérapie ou chirurgie des varices, et dans les stades avancés de la maladie veineuse chronique : œdème chronique, eczéma veineux, hypodermite veineuse, ulcère évolutif ou cicatrisé lors des stades C3 à C6 de la classification CEAP (voir Info+).

Classification

Pour ces bandes, il n’y a pas de classes de compression comme pour les orthèses (bas, chaussettes…). La force de compression dépend de l’étirement à la pose, du coefficient d’allongement et du nombre de couches superposées.

• Bandes à allongement court.

→ Sèches : non imprégnées ni adhésives, de différentes longueurs, en moyenne 4 ou 5 mètres, et largeurs de 3 à 15 cm, selon la partie de membre à couvrir. Exemples : à allongement « très court », inférieur ou égal à 70 %, Cizeta Press 35 avec ou sans picots (Cizeta Medicali)… ou allongement « court », environ 90 %, Comprilan (BSN-Radiante), PütterFlex (Hartmann), Rosidal K (Lohmann & Rauscher), Biflexideal (Thuasne), Cizeta Press 90…

→ À l’oxyde de zinc : imprégnées d’oxyde de zinc à action anti-infectieuse et cicatrisante, indiquées en traumatologie et phlébologie. Exemple : Varolast Plus (Hartmann).

• Systèmes multicouches. Les bandes à allongement court sont présentes dans les systèmes multicouches composés d’au moins deux bandes de compression de même nature ou de types différents, posées en couches successives. Ils sont recommandés en première intention par la Haute Autorité de santé en cas d’ulcère de jambe. Exemples : Coban 2 (3M) avec deux bandes à allongement court + une bande de confort en mousse côté peau + une bande cohésive élastique, K2 et Urgo K2 Latex Free (Urgo), avec une bande à allongement court + une bande cohésive à allongement long, Kit Biflex (Thuasne) avec deux bandes à allongement court, dont une est molletonnée pour protéger la peau, Rosidal Sys (Lohmann & Rauscher), avec bandes à allongement court Rosidal K + tubulaire jersey + bande de rembourrage en mousse + sparadrap.

• Dispositifs préformés. Constitués de bandes à allongement court, ces bandages préformés s’enfilent comme un vêtement, se conforment à la morphologie et s’ajustent par bandes autoagrippantes pour favoriser l’auto-bandage pour le patient. Exemples : la gamme Jobst Far – rowWrap (BSN-Radiante) est disponible en deux niveaux de compression, avec Lite à 20-30 mm de Hg pour œdème chronique, lymphœdème léger à modéré… et Strong à 30-40 mm de Hg pour œdème chronique, lymphœdème modéré à sévère, pour les mollets, cuisses, genoux, pieds, mains et bras.

Accessoires

Plus ou moins présents dans les kits multicouches, certains produits sont associés aux bandes :

→ une bande en mousse dans Tensoban, Omniprotect… ;

→ un bandage tubulaire en jersey pour la protection de la peau ;

→ un capitonnage par bande ou dispositif mobilisateur type Comprifoam, Mobiderm… pour une meilleure répartition de la pression en cas d’œdème dysmorphique par exemple ;

→ des coussinets pour protéger une protubérance osseuse dans Jobst Foam… ;

→ du ruban adhésif pour tenir la bande en place dans Leukotape…

Pose

• Réalisation. La pose d’une bande est réalisée par un professionnel formé et entraîné : kinésithérapeute, infirmier ou médecin. Le protocole et le nombre de couches dépendent de l’indication, de sa sévérité et de son stade. La pose peut être enseignée au patient pour un autobandage à domicile.

• Mise en place. La peau sèche doit être hydratée avant la pose. Le bandage débute toujours de l’extrémité du membre doigts/orteils, avec une pression dégressive en remontant. Le recouvrement doit être régulier.

• Durée du port. En général, 24 heures sur 24. Elles restent en place plusieurs jours.

Contre-indications

Les mêmes que pour toute de bande de compression : artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), micro-angiopathies diabétiques, neuropathies périphériques, thrombose septique, dermatose suintante.

Entretien

Les bandes sont lavables la main ou à la machine à 40 °C sans détergent ni eau de Javel. Sécher à plat, pas de sèche-linge. Renouveler tous les trois mois pour conserver l’efficacité.

Réglementation

• Prescription. Par un médecin ou un kinésithérapeute. Attention : les infirmiers n’ont pas le droit de prescription sur ces bandes !

• Délivrance. Pas de substitution du modèle prescrit en nom de marque.

• Inscription à la LPP. Certains produits sont inscrits sur la liste des produits et des prestations (LPP) et en nom de marque au Titre 1 > Chapitre 3 > Section 2 : matériels de contention et de compression vasculaires.

• Prise en charge. Seule est prise en charge l’indication « Traitement de l’ulcère d’origine veineuse ou à composante veineuse prédominante (stade C6 de l’insuffisance veineuse chronique) avec un indice de pression systolique supérieur à 0,8 ».

• Tarifs.

→ Paragraphe 4 : bandes de compression veineuse à allongement court. Lohmann & Rauscher Rosidal K est la seule prise en charge. Tous les tarifs LPP des différentes dimensions sont des prix limites de vente (PLV), donc pas de dépassement à faire payer au patient.

→ Paragraphe 5 : système compressif multicouche. Sont inscrits en nom de marque : Thuasne Kit Biflex, Lohmann & Rauscher Rosidal Sys, Urgo K2, Urgo K2 Latex Free et 3M Coban 2. Il existe un prix limite de vente supérieur au tarif LPP. Vous pouvez faire payer un supplément au patient mais il sera limité au PLV.

Info +

→ La classification CEAP permet de déterminer le stade de l’insuffisance veineuse selon des critères Cliniques, Étiologiques, Anatomiques et Pathophysiologiques, avec différents niveaux. Exemples, C0 = aucune varice, C3 = œdème.

Mémento de la délivrance

→ Respect strict du type de produit prescrit.

→ Pas de substitution possible.

→ Indiquer les conseils d’entretien.

→ Prise en charge de certains modèles dans l’ulcère de jambe.

→ Prix de vente limite au public identique ou non au tarif LPP.