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Les bandelettes pour dépistage des infections urinaires
Les bandelettes réactives sont les outils de détection, voire de diagnostic des infections urinaires. La qualité de résultat dépend des bonnes pratiques d’usage et d’interprétation, à maîtriser pour le dépistage à l’officine autorisé depuis le 30 novembre 2023.
Définition
Les bandelettes urinaires réactives sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DMDIV) à usage unique destinés à révéler par réaction colorimétrique certains paramètres biologiques ou éléments dans les urines dont la présence ou la concentration peut refléter un dysfonctionnement ou un état pathologique.
Description
Les bandelettes se présentent sous forme de languettes de papier absorbant et/ou de plastique avec, à leur extrémité, une zone réactive comprenant dans des zones distinctes des réactifs chimiques spécifiques d’un paramètre.
Principe
• Paramètres. Les bandelettes destinées au dépistage des infections urinaires détectent a minima une augmentation de leucocytes urinaires au-delà du seuil physiologique appelée leucocyturie, signe d’inflammation, et/ou la présence anormale de nitrites provenant de la transformation des nitrates alimentaires par certaines bactéries comme les entérobactéries, telle Escherichia coli retrouvée dans 80 % des infections urinaires ; les nitrites témoignent d’une bactériurie. Certaines détectent des paramètres complémentaires (voir classification).
• Réactions colorimétriques.
→ Chaque réactif chimique est spécifique d’un paramètre ; les nitrites sont mis en évidence par l’activité des enzymes nitrates réductases, les leucocytes par l’activité des leucocytes réductases.
→ Les réactions chimiques se produisent en présence de l’urine. Elles sont couplées à une réaction colorimétrique visible à l’œil nu. Cette réaction se produit au-delà d’un seuil de détection de l’élément dans les urines et peut donner un résultat qualitatif – présence ou non d’un paramètre – et/ou semi-quantitatif – intensité de la coloration selon la concentration.
→ La lecture se fait par zones, en comparaison à une échelle colorimétrique fournie. Le délai de lecture, fonction du temps de réaction chimique, peut différer pour chaque paramètre.
• Performances.
→ Pour les leucocytes, les bandelettes dépistent un taux supérieur au seuil physiologique, donc > 10 000/ml ou 10 leucocytes/ L, signe d’une leucocyturie. Ce test a une très bonne sensibilité, supérieure à 90 %, soit la probabilité que le test soit positif s’il y a une infection urinaire. Il y a donc peu de risque de faux négatif. En revanche, sa spécificité est moins bonne, c’est-à-dire, la probabilité que le test soit négatif en l’absence d’infection urinaire, et donc risque de faux positif, car une leucocyturie peut signer d’autres origines inflammatoires.
→ Pour les nitrites, le seuil de détection varie entre 0,3 et 1 mg/l. Le test a une très bonne spécificité (> 95 %, peu de faux positifs), mais une sensibilité médiocre (risque de faux négatifs), notamment parce que l’alimentation doit comporter des nitrates et l’infection doit être due à une bactérie capable de transformer ces nitrates. La production de nitrites nécessite que les urines stagnent de 4 heures au moins dans la vessie, sinon elles sont diluées.
Classification
• Les bandelettes à 2 paramètres détectent les nitrites et une leucocyturie. Exemples : Combur 2 Test LN (Roche Diagnostics), Urial (AEXXDIS), Uritest 2 1 (Siemens Healthcare Diagnostics), Cysti’Test (AAZ-LMB, usage professionnel)…
• Les bandelettes à 4 paramètres : en plus des nitrites et leucocytes, détection de la présence d’hématies et de protéines en faveur d’une infection urinaire tels Autotest Infection urinaire Biosynex ou Phronésia ; ou de glucose pour le dépistage conjoint d’une hyperglycémie tel Uritest 4 (Siemens Healthcare Diagnostics).
• Les bandelettes multiparamètre, souvent à usage professionnel, détectent d’autres paramètres pour le dépistage ou le suivi d’autres troubles métaboliques : glucose et corps cétoniques (diabète), bilirubine et urobilinogène (troubles hépatiques), pH, densité, protéinurie et hématurie (dysfonctionnements rénaux)…
Exemples : Multistix 8SG 2 et 10 SG 3 (Siemens Healthcare Diagnostics), Combur 10 (Roche Diagnostics), Uritop + (Biosynex)…
Indications
• Dépistage. Les bandelettes urinaires sont des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour dépister des infections avant de réaliser éventuellement un examen cytobactériologique des urines (ECBU) en présence de signes évocateurs. Elles sont aussi utilisées pour le dépistage systématique des infections urinaires chez la femme enceinte, mensuel à partir du 4e mois de grossesse et en autodépistage/ surveillance en cas de cystites récidivantes.
• Diagnostic. Hors critères de gravité, une bandelette positive aux leucocytes et nitrites suffit pour diagnostiquer une cystite aiguë simple. Elles sont utilisées dans ce cadre pour le dépistage de la cystite aiguë simple à l’officine.
Lecture
• Se référer à l’échelle colorimétrique sous un éclairage suffisant, en comparant les blocs couleur correspondants.
• Utiliser un chronomètre pour respecter un délai pouvant varier ; en général 2 minutes pour les leucocytes et 1 minute pour les nitrites.
• La bandelette est positive si l’un ou les deux paramètres sont positifs : l’infection urinaire est probable. Si les deux paramètres sont négatifs, il n’y a probablement pas d’infection.
Limites
• Les faux positifs sont favorisés pour les leucocytes par la prise de certains antibiotiques comme l’acide clavulanique ou la contamination des urines par des sécrétions vaginales ; pour les nitrites par des apports alimentaires importants en nitrates (légumes verts, betterave…), une longue exposition de la bandelette à l’air, une hématurie associée.
• Les faux négatifs sont favorisés pour les leucocytes par une glycosurie ou protéinurie associée, des urines très concentrées, un régime riche en vitamine C, des antibiotiques (céphalosporine, tétracyclines…) ; pour les nitrites, par une urine diluée, bactéries non dotées de nitrate réductase (streptocoques, staphylocoques…), vitamine C, pH acide.
• Faux positifs ou négatifs possibles si date de péremption dépassée, mauvaise conservation des bandelettes, temps de lecture inadéquat.
Mode d’emploi
• Faire le test sur des urines fraîchement émises, si possible 4 heures au moins après les urines précédentes et sans avoir beaucoup bu pour éviter leur dilution, l’idéal étant celles du matin.
• Uriner un premier jet dans les toilettes, stopper puis recueillir de l’urine dans un récipient propre, sans traces d’antiseptique. Sortir une bandelette sans toucher la zone réactive et la plonger dans l’urine préalablement homogénéisée par des mouvements de rotation pendant 1 seconde. On peut uriner directement sur la zone réactive durant 1 à 2 secondes.
• Égoutter la bandelette en la tapotant sur le bord du récipient et/ou en passant la tranche et non la zone réactive sur un papier absorbant..
• Avec un chrono, attendre le temps de lecture préconisé, 2 minutes pour les leucocytes et 1 minute pour les nitrites. Jeter la bandelette.
Conservation
Dans leur flacon d’origine, dans un endroit sec à température selon indications du fabricant. Refermer le flacon tout de suite après usage.
Législation
• Prescription : facultative.
• Prise en charge : non. Dans le cadre du dépistage de la cystite aiguë simple à l’officine, le prix de la bandelette (1 €) est compris dans la rémunération de 6 € avec une prise en charge à 70 % par l’Assurance maladie.
• Prix public : libre.
Mémento de la délivrance
→ Adapter le choix de la bandelette au nombre de paramètres à tester.
→ Nitrites et leucocytes suffisent pour le diagnostic d’une cystite aiguë simple.
→ En autodépistage, les bandelettes ne dispensent pas d’un suivi médical régulier.
→ Rechercher les critères de risques de faux positifs ou faux négatifs.
→ Réaliser sur des urines concentrées, idéalement le matin.
→ Respecter les temps de lecture selon les paramètres.
→ Pas de prise en charge hors cadre de la détection d’une infection urinaire simple à l’officine.
→ Respecter les conditions de conservation.
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