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- “Je voudrais un tensiomètre”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Est-ce votre médecin qui vous le recommande ? » et, si oui, « Que vous a-t-il dit ? » guident les conseils : s’agit-il d’une surveillance de traitement, pour confirmer un diagnostic d’hypertension artérielle, ou détecter un effet blouse blanche ? Si la demande est spontanée, rechercher la raison pour orienter le cas échéant vers un avis médical : « Êtes-vous hypertendu ( e) ? » et/ou « Quel âge avez-vous ? », « Êtes-vous suivi (e) pour une maladie particulière : diabète, cholestérol… ? », « À quand remonte votre dernière consultation médicale ? »
Rechercher certains critères
« Souffrez-vous de troubles du rythme ? », « Avez-vous déjà employé un autotensiomètre ? » et, si oui, « Son utilisation vous a-t- elle posé des problèmes particuliers, telles la pose du brassard, la lecture des résultats…? » orientent vers un produit adapté.
2 J’évalue
Encouragez l’automesure tensionnelle car son intérêt est bien établi (voir contexte). Elle a cependant des limites pouvant la faire déconseiller à certains patients : anxieux ou obsessionnels car source d’angoisse supplémentaire/injustifiée, avec une arythmie car la fiabilité des mesures n’est pas assurée et avec les enfants car les appareils ne sont pas validés chez eux. Dans tous les cas, l’interprétation des résultats se fait en concertation avec le médecin.
3 Je passe en revue
Deux types d’appareils sont reconnus et validés par les autorités de santé : les tensiomètres de poignet, ou radiaux, et les tensiomètres de bras, ou huméraux. Les tensiomètres au doigt n’ont pas prouvé leur fiabilité et ne peuvent en aucun cas être recommandés.
Fonctionnement
Les autotensiomètres déterminent la pression artérielle selon la méthode oscillométrique. Celle-ci mesure les oscillations de la pression exercée par le sang au niveau de l’artère lors du dégonflage du brassard, ou parfois lors du gonflage. Ces oscillations sont enregistrées par des capteurs positionnés sur le brassard, poignet ou bras. À noter : Tensoval Duo Control de Hartmann combine cette méthode à la mesure auscultatoire, qui consiste à mesurer les sons émis par les turbulences du sang grâce à de petits microphones dans le brassard. Cet appareil met aussi en avant une fiabilité de la mesure en cas d’arythmie validée par des études.
Deux types d’appareils
• Tensiomètres de poignet. Le « bracelet », de 120 à 220 mm, convient en général au plus grand nombre de patients. L’appareil se positionne cadran sur la face interne du poignet. Avantages : taille réduite, transport facile, mise en place rapide. Inconvénients : erreurs possibles lors de la prise de mesure liées à des mouvements ou à un mauvais positionnement du poignet, notamment plus bas ou plus haut que le cœur.
• Tensiomètres de bras. Le brassard est disponible en plusieurs tailles (S, M, L). Certains modèles couvrent deux tailles, le plus souvent M et L, soit entre 22 et 42 cm. Avantages : grand écran et touches larges, moins d’erreurs de mesure que les tensiomètres de poignet. Inconvénients : plus encombrant qu’un modèle pour poignet, brassard plus difficile à enfiler et à positionner correctement pour les personnes seules, difficulté à capter l’artère chez les personnes fortes.
Caractéristiques communes
En plus des valeurs tensionnelles, tensiomètres de poignet ou de bras indiquent les pulsations cardiaques et possèdent un ou plusieurs jeux de mémoire pour plusieurs utilisateurs. Beaucoup signalent une arythmie et, dans cette situation, recommandent de répéter la mesure.
Options
• Moyenne : certains modèles réalisent la moyenne des trois dernières mesures (Exacto poignet 0081 N et bras 0075 N de Biosynex, modèles Omron…) et/ou distinguent la moyenne des mesures du matin de celles du soir : Tensoval Duo Control bras (Hartmann), Tensonic bras ou poignet (Spengler)… La technologie MAM, pour mesure artérielle moyenne, consiste à calculer la moyenne de trois mesures prises automatiquement à quelques secondes d’intervalle : Microlife, Exacto M200 bras (Biosynex), MyTensio Bewell Connect (Visiomed) bras ou poignet…
• Affichage colorimétrique. Il est effectué le plus souvent selon une échelle de couleurs de l’OMS qui alerte notamment (couleur orange) en cas de valeurs supérieures à 140/90 mmHg : modèles Exacto, Tensonic (Spengler) bras ou poignet, Torm (Cooper) bras ou poignet, Veroval (Hartmann) bras ou poignet… Quelques appareils proposent un affichage colorimétrique selon la valeur seuil définie en automesure, soit 135/85 mmHg : Microlife BP A6 BT bras, MyTensio Bewell Connect (Visiomed)…
• Fonction vocale (tensiomètre parlant) : TensioFlash KD-795 (Visiomed) bras ou poignet…
• Capteurs de mouvement : Omron RS3 et RS6 poignet, Omron M3 Comfort bras…
• Capteurs de mauvais positionnement de l’appareil : Beurer BC 85 poignet, Omron RS3 et RS6 poignet…
• Appareils connectés : via un câble Internet (Tensoval Duo Control de Hartmann, Microlife BPA 200 AFIB bras, Exacto M200 bras de Biosynex…) ou Bluetooth (Microlife BP A6 BT bras, Veroval de Hartmann bras ou poignet, modèles Beurer, Omron…). Ils permettent de transmettre facilement les résultats au médecin, sous la forme de fichiers Word ou Excel.
Fiabilité
Les autotensiomètres sont des dispositifs médicaux de classe IIa. Ils doivent répondre, sur les plans de l’innocuité et de la fiabilité, à des normes européennes avec marquage CE. Le fabricant peut aussi recourir à des normes françaises répondant à des exigences complémentaires sur la précision des mesures (normes NF 1060). Les deux types de tensiomètres, poignet ou bras, répondant à ces normes offrent une fiabilité comparable lorsque les modalités d’emploi sont respectées (voir J’explique).
Remboursement
Certaines mutuelles peuvent prendre en charge tout ou une partie du prix de l’appareil. Dans le cadre du diagnostic de l’hypertension artérielle, un médecin peut prêter quelques jours à un patient un autotensiomètre de bras offert par l’Assurance maladie, sur demande du praticien.
4 Je choisis
Les experts préfèrent les tensiomètres de bras car ils exposent à moins d’erreurs de mesures liées à un mauvais positionnement de l’appareil. Certains critères propres aux patients guident également le choix.
• Utilisation régulière, en déplacement : modèle poignet, pratique et rapide d’utilisation mais rappeler les modalités.
• À domicile : un tensiomètre de bras bien positionné induit moins de risques d’erreurs de mesure.
• Tremblements du poignet (Parkinson…) : préférer un tensiomètre de bras.
• Personnes âgées : l’un ou l’autre selon les difficultés d’enfilage du brassard bras pour une personne seule, de tremblements et/ou de compréhension du positionnement d’un tensiomètre de poignet.
• Personnes fortes ou obèses : préférer un appareil poignet car les artères du poignet, très proches de la surface de la peau, sont mieux repérées par les capteurs que celles au niveau du bras.
• Ressources : les appareils sont plus ou moins onéreux selon les options.
• Aisance : les modèles connectés Bluetooth s’adressent aux personnes à l’aise avec un tensiomètre classique et les objets connectés. Cela a un intérêt si un suivi très rapproché est nécessaire pour l’envoi rapide de données au médecin.
5 J’explique
• Une mesure isolée n’est absolument pas représentative. Pour autant, il n’est pas indiqué de le faire tous les jours, voire plusieurs fois par jour, sauf recommandation contraire du prescripteur.
• Répéter deux et idéalement trois fois une mesure à quelques minutes d’intervalle et en retenir la moyenne est recommandé car cela limite les risques d’erreurs liés, par exemple, à un mouvement du bras, une toux ou à une distraction ayant pu faire varier temporairement la tension. Trois mesures successives le matin à jeun, avant la prise des médicaments, puis trois le soir entre le repas et le coucher, durant trois jours consécutifs, sont un bon reflet de la tension artérielle d’un individu.
6 Je conseille
• Au début, mesurer côtés droit et gauche pour s’assurer de la similitude des résultats. En cas de différence, utiliser le membre indiquant la valeur la plus élevée.
• S’asseoir et se reposer cinq minutes avant la mesure, ne pas bouger ni parler durant celle-ci et bien positionner le brassard de bras ou de poignet à hauteur du cœur : avant-bras sur une table pour un tensiomètre de bras ; main ramenée sur l’épaule opposée pour un appareil de poignet.
• Noter les résultats sur une fiche de relevé de mesures (sur www.cespharm.fr). Ils doivent être interprétés par le médecin. En aucun cas le patient ne doit modifier de lui-même son traitement.
• Si le patient souhaite interpréter ses résultats, il peut utiliser l’algorithme HyResult disponible sur www.hy-result.com, onglet « Vos mesures ». Développé avec l’unité d’hypertension artérielle de l’hôpital européen Georges-Pompidou de Paris, cet outil analyse les valeurs entrées manuellement (valeurs du matin et du soir sur trois jours par exemple) et donne des conseils (consultation du médecin…) en fonction de paramètres préalablement enregistrés (âge, sexe, poids, traitements, tabac…).
Le contexte
Parce que la tension varie d’un jour à l’autre et dans la journée, des mesures répétées la « reflètent » mieux qu’une mesure isolée au cabinet médical.
L’automesure tensionnelle est notamment recommandée :
→ pour confirmer le diagnostic d’une hypertension artérielle (HTA), en éliminant notamment un effet blouse blanche, et/ou pour détecter une HTA masquée (tension normale au cabinet médical mais trop élevée au domicile) ;
→ pour suivre l’efficacité d’un traitement à son instauration ou sa modification ;
→ pour améliorer l’observance, le patient devenant acteur de son suivi.
Le seuil définissant une HTA est fixé à 135/85 mmHg en automesure et à 140/90 mmHg au cabinet médical car celles réalisées dans un environnement calme doivent être plus basses que celles prises par le médecin.
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