- Accueil ›
- Préparateurs ›
- Délivrance ›
- « Je voudrais un solaire pour la famille »
« Je voudrais un solaire pour la famille »
Les produits solaires diffèrent par le facteur de protection solaire (SPF) et par le type de photoprotecteurs, filtres organiques ou écran minéral. Quelques questions suffisent à établir le profil de l’utilisateur et à l’orienter vers un solaire adapté.
La demande
La protection solaire
Les produits de protection solaire sont des cosmétiques destinés à protéger des effets nuisibles des rayonnements ultraviolets du soleil, les UVA, à l’origine du cancer et du vieillissement de la peau, et les UVB, à l’origine des coups de soleil et également impliqués dans l’apparition de cancers.
Deux types de filtres
Les photoprotecteurs empêchent les rayons UV de pénétrer au niveau de la peau. Ils sont classés en deux familles, les filtres organiques – ou chimiques – et les filtres minéraux. Il faut associer plusieurs photoprotecteurs pour répondre à des critères précis de spectre d’action et de facteur de protection solaire ou Sun Protection Factor (SPF). Certains photoprotecteurs sont aussi utilisés pour stabiliser les autres.
• Spectre d’action. Les solaires doivent offrir une couverture UVA et UVB dans des proportions définies. La protection UVA doit être équivalente à au moins un tiers du SPF indiqué sur le produit. Elle doit couvrir les UVA les plus longs (longueur d’onde critique minimale de 370 nm).
• Le facteur SPF reflète la protection vis-à-vis des UVB. Un solaire doit avoir au minimum un SPF 6, et jusqu’à 50 +.
La démarche
L’exposition solaire non protégée est la principale cause de cancers cutanés. Elle est particulièrement néfaste chez l’enfant et l’adolescent. La protection vestimentaire est la première mesure à mettre en place. Les produits de protection viennent en complément.
L’interrogatoire
« À qui est destiné le produit de protection solaire ? Adulte, enfant, femme enceinte ? » cible le type de produit. « Votre peau est-elle réactive ? », « Avez-vous déjà eu des réactions d’intolérance ou d’allergie à un produit solaire ou à un médicament ? » recherche un antécédent d’intolérance à un gel de kétoprofène et une lucite estivale bénigne. « Suivez-vous un traitement particulier ? » vérifie l’absence de prise de médicaments photosensibilisants. Selon le cas : « Bronzez-vous facilement ? », « Où allez-vous partir en vacances ? » ou « Prévoyez-vous des activités nautiques, sportives, des baignades ? » oriente vers l’indice de protection et/ou un produit spécifique résistant à l’eau et à la sueur.
L’offre
Selon les filtres
• Organiques. Ce sont des molécules réactives qui absorbent les UV. Le Tinosorb M est classé « à part ». Il s’agit d’une grosse molécule photostable qui forme un maillage sur la surface cutanée, empêchant le passage des UV. Il ne traverse pas la barrière cutanée. Précautions : hormis le Tinosorb M, bien toléré, les filtres organiques peuvent être responsables d’allergies. Les plus fréquemment en cause sont l’octocrylène et l’oxybenzone, qui peuvent être responsables de réactions allergiques croisées avec le kétoprofène, le butyl-méthoxydibenzoyle-méthane et moins souvent les cinnamates. Exemples : Sunific (Lierac), Bariésun (Uriage, sauf Crème minérale), Galénic, Polysianes, Photoderm (Bioderma), Soleil Biafine, Anthelios XL (La Roche-Posay), Capital Soleil (Vichy), Roc Soleil Protexion +.
• Filtres minéraux. Ce sont des molécules inertes qui réfléchissent les UV. Le dioxyde de titane (Titanium dioxyde) est le seul écran minéral reconnu photoprotecteur. Il est souvent associé à l’oxyde de zinc, un écran minéral également, mais qui ne figure pas à ce jour sur la liste des photoprotecteurs. Ils sont souvent utilisés sous la forme de nanoparticules pour éviter l’effet blanc lié à leur pouvoir couvrant et améliorer la texture du produit. Précautions : ils sont bien tolérés – pas de réactions allergiques rapportées –, mais l’ex-Afssaps a émis des recommandations en raison d’un manque de données sur leur absorption cutanée et par voie aérienne : ne pas appliquer un produit renfermant des nanoparticules sur une peau lésée ou à la suite d’érythèmes solaires ; ne pas vaporiser ces formules en spray aérosol sur le visage et/ou dans une pièce fermée. En 2013, les fabricants devront indiquer la présence de nanoparticules dans les ingrédients. Exemples : Mustela Crème minérale Spécial intolérances 50 +, Crème minérale Bariésun 50 + (Uriage), solaires Kibio, Avène gamme blanche.
• Mixtes. L’association de filtres organiques et minéraux permet généralement de diminuer la quantité de filtres organiques employés. Exemples : Mustela Spray protecteur 50 + (et version crème), solaires Sunpass, Avène gamme orange, solaires Polaar.
Protection variable
Les solaires offrent une protection qui s’échelonne d’un SPF 6 à SPF 50+. Le choix est fonction du phototype et des conditions d’exposition. Plus la peau est claire et/ou plus l’ensoleillement est intense, plus la protection doit être élevée.
Galénique adaptée
Les formes crème sont adaptées au visage. Les sprays et les textures lait ou gel, très fluides et faciles à étaler, conviennent mieux au corps car il est difficile d’en appliquer une quantité suffisante au niveau du visage. Enfin, les sticks ciblent les zones particulièrement exposées : nez, pommettes, menton.
Choix du produit
Type de filtres
• Pour enfants, peaux intolérantes ou allergiques, femmes enceintes et peaux pathologiques en général, préférer les écrans minéraux, les plus adaptés aux peaux fragilisées.
• En cas d’antécédents d’allergie au kétoprofène, éviter l’octocrylène ou l’oxybenzone.
Certaines références proposent une protection UVA élevée en cas d’allergie ou de peaux photosensibles (vitiligo, médicaments) : Photoderm LEB, Photoderm Sensitive (Bioderma), Anthelios XL Fluide extrême 50 + (La Roche-Posay)…
Indice de protection
• Pour les enfants. SPF d’au moins 30, résistant à l’eau.
• Autres cas. Antécédents d’allergie, de lucite estivale bénigne, femmes enceintes à risque de « masque de grossesse », prise de médicaments photosensibilisants, conditions d’exposition extrême (montagne, mer, tropiques) : opter pour un SPF 50 + et, selon le cas, résistant à l’eau.
Vie quotidienne
• Les limites. Pas de produits solaires chez les moins de 6 mois (immaturité cutanée) et pas d’exposition solaire directe avant l’âge de 2 ans.
• Par tout temps. Se protéger même si le ciel est couvert car le rayonnement UV traverse les nuages.
• Protéger les yeux, surtout ceux des enfants, plus perméables à la lumière que ceux des adultes. Les UV sont responsables de kératites ou d’inflammation à court terme, de cataracte ou de DMLA à long terme. Porter des lunettes catégorie 3.
• Une quantité et un moment. Appliquer l’équivalent de 6 cuillères à café pour le corps moyen d’un adulte, 20 minutes avant l’exposition, puis toutes les 2 heures ou après chaque bain ou transpiration excessive. Ne pas réduire la quantité ni la fréquence sous prétexte d’un indice de protection élevé.
• Avec médicaments photosensibilisants (voir encadré) : éviter l’exposition solaire ou bien se protéger. Associer vêtements et solaire SPF 50 + durant le traitement et plusieurs jours après son arrêt selon le délai d’élimination du médicament.
Les médicaments photosensibilisants
Les photosensibilisations sont des réactions exagérées aux ultraviolets, naturels ou artificiels, à types de brûlures, d’urticaire, d’eczéma…
Principaux médicaments photosensibilisants : psoralènes, certains antibiotiques (cyclines, fluoroquinolones, sulfamides), vertéporfine (indiqué dans la DMLA), certains antifongiques (griséofulvine, terbinafine), des antiviraux (ribavirine…), AINS par voie orale et en application locale (kétoprofène notamment), antidépresseurs imipraminiques et inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, certains IEC et inhibiteurs calciques, phénothiazines, millepertuis, antiacnéiques (isotrétinoïne, trétinoïne, adapalène, peroxyde de benzoyle)…
- Formation à la vaccination : pas de DPC pour les préparateurs en 2025
- [VIDÉO] De la grossesse à la naissance : un accompagnement en officine personnalisé proposé par Amandine Greco, préparatrice
- [VIDÉO] Accompagnement post-natal en officine : les papas aussi !
- Entretiens pharmaceutiques en oncologie : tous concernés !
- Coqueluche : « Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »
![Prendre en charge la sécheresse oculaire au comptoir](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/iStock-2148553304-680x320.jpg)
![Comment prendre en charge le syndrome génito-urinaire de la ménopause ?](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/01/iStock-1207125626-680x320.jpg)