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- “Je voudrais un lavage de nez SVP !”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Est-ce pour une raison particulière telle que rhume, allergie, rhinite chronique, sécheresse nasale ? » et, selon le cas, « Est-ce que le nez coule ? Est bouché ? », guident le choix du produit.« Est-ce pour vous, ou un enfant ? De quel âge ? » orientent vers une galénique adaptée.
Rechercher certains critères
S’il s’agit d’un problème infectieux : « Êtesvous sujet à des infections à répétition ? » affine le choix. « Savez-vous comment procéder ? » vérifie la bonne utilisation.
2 J’évalue
La muqueuse nasale est la première ligne de défense de l’appareil respiratoire. Le mouchage ou les éternuements contribuent à évacuer le mucus créé en excès et les « agresseurs » présents. Un produit d’hygiène nasale est utile pour :
→ aider au mouchage, en cas de rhume chez le nourrisson notamment (voir Contexte). Il élimine les débris muqueux responsables de l’inflammation locale, « ce qui, potentiellement, diminue le risque de surinfection bactérienne pouvant conduire à une sinusite ou à une otite moyenne aiguë », indique le Pr Nicolas Leboulanger, ORL pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris ;
→ limiter la toux chez les nourrissons, due à l’accumulation de mucus dans les voies aériennes ;
→ potentialiser l’action d’un traitement nasal ;
→ faciliter l’évacuation des poussières et des allergènes ;
→ hydrater la muqueuse et rétablir le fonctionnement mucociliaire en cas de sécheresse nasale, rhinite chronique ou après une chirurgie des polypes nasaux.
3 Je passe en revue
Solutions d’hygiène nasale
• Sérum physiologique. Il est composé d’eau purifiée et de chlorure de sodium à une concentration de 0,9 %, ce qui le rend isotonique, c’est-à-dire ayant la même concentration en ions (= osmolarité) que les fluides de l’organisme. Pour qui ? Essentiellement les nourrissons durant leurs premiers mois de vie.
• Eau de mer. Des données in vitro montrent que ses composés ioniques tels que potassium, magnésium, bicarbonates, cuivre, zinc… favorisent la cicatrisation de la muqueuse et les battements mucociliaires. Les solutions d’hygiène nasale sont obtenues à partir :
→ d’eau de mer diluée et rendue isotonique, soit 9 g/l en sels, ou hypertonique, en général 22 g/l de sels. Les solutions peuvent être enrichies en oligoéléments : cuivre à visée anti-infectieuse, manganèse traditionnellement utilisé dans les allergies, soufre aux propriétés anti-inflammatoires dans la gamme Stérimar… ;
→ d’eau de mer non diluée mais désalinisée par électrodialyse, conservant ainsi sa richesse en minéraux et en oligoéléments. Exemples : gammes Physiomer, Marimer, Humer…
→ Iso- ou hypertonique ? Les solutions hypertoniques induisent par effet osmotique une sortie d’eau des cellules, ce qui favorise une décongestion de la muqueuse. Plus agressives, elles ne sont justifiées que sur une courte période. Pour qui ? Dès la naissance pour certaines références. En général, les solutions hypertoniques sont réservées aux plus de 2 mois, 3 ans ou davantage.
• Solutions pluricomposées.
→ Certains produits d’hygiène nasale sont à base d’eau thermale isotonique, riche en minéraux et oligoéléments qui lui sont propres. Exemples : Spray nasal Uriage, RhinoTherm, dans Humer Hygiène du nez quotidienne (eau de mer isotonique + eau thermale des Pyrénées)… Ou à base d’eau purifiée et de sel de l’Himalaya renfermant de nombreux minéraux et oligoéléments dans la gamme Rhinolaya. Pour qui ? Nourrissons, enfants ou adultes selon les formules.
→ La solution pour pulvérisation nasale ou buccale Actisoufre est un médicament indiqué en cas de rhinite ou rhinopharyngite chronique pour nourrissons, enfants ou adultes, associant soufre et extrait de levure Saccharomyces cerevisiae riche en oligoéléments et vitamines.
Composants spécifiques
• Agents fluidifiants. Le polysorbate 80 fluidifie les sécrétions et aide à décrocher les mucosités épaisses. Exemples : dans Septinasal, associé à du cuivre et des extraits de thym dans une solution de sérum physiologique ; Marimer Rhinopharyngite sinusite aiguë associé au chlorure de benzalkonium dans de l’eau de mer hypertonique ; gamme ProRhinel Nez bouché-Nez qui coule, en association au chlorure de benzalkonium dans une solution de sérum physiologique. Pour qui ? Selon les formules, dès la naissance.
• Agents hydratants. Des extraits d’aloe vera, de calendula ou d’algue marine apportent une action hydratante et apaisante. Exemples : Marimer Rituel d’hydratation, ProRhinel Eau de mer à l’aloe vera, Puressentiel Spray hydratant au calendula bio…
Galéniques
• Les unidoses, qui permettent de contrôler la pression et le volume utilisé, et certains sprays assurant une microdiffusion douce sont indiqués dès la naissance. Exemples : Marimer Baby unidoses ou spray, Physiomer Baby unidoses, Stérimar Hygiène du nez bébé… Dès 1 mois : Physiomer Baby spray…
• Les sprays à diffusion douce conviennent dès 2 ou 3 ans, parfois davantage. Ceux assurant des diffusions plus toniques sont réservés aux plus de 15 ans. Exemples : Physiomer Jet dynamique, ProRhinel Jet tonique…
• Les dispositifs d’irrigation nasale diffusent un volume de solution important (200 à 300 ml). Ils comportent un dispositif et des solutions salines. Ils sont recommandés en post-opératoire, pour les rhinites chroniques, sinusites quand les produits classiques sont insuffisants. Exemples : Respimer Netiflow, Rhinicur, Rhino Horn…
4 Je choisis
Selon les symptômes
• Irritation, sécheresse nasale, nez qui coule : solution isotonique, éventuellement enrichie en agents hydratants.
• Congestion nasale : solution hypertonique durant quelques jours ou, en cas d’échec, irrigation nasale.
• Mucosités importantes ou croûtes : référence avec un agent fluidifiant ou un spray assurant une diffusion tonique.
• Inflammation chronique : solution enrichie en soufre et/ou en manganèse en cas d’allergie, ou irrigation nasale.
Selon les patients
• Bébé de moins de 3 mois : dosettes de sérum physiologique, sauf recommandations médicales particulières.
• Bébé de plus de 3 mois : dosettes ou spray à microdiffusion douce.
• Enfants et adultes : dosettes, ou spray à la force de diffusion adaptée à l’âge. Pour le Dr Michèle Berlioz-Baudoin, pédiatre allergologue, membre de la Société française de pédiatrie (SFP), « avant 1 ou 2 ans, toute autre solution que le sérum physiologique ne devrait s’utiliser que sur recommandation médicale ».
5 J’explique
• Se moucher quand les mucosités s’accumulent est indispensable pour le confort. Cela ventile aussi l’oreille moyenne. Renifler repousse les mucosités et obstrue l’orifice de la trompe d’Eustache qui communique avec l’oreille moyenne, ce qui favorise les otites moyennes aiguës.
• Un produit d’hygiène nasale n’est pas forcément utile au quotidien en l’absence de pathologie ORL. Il l’est en revanche chez les nourrissons en cas d’obstruction nasale ou de toux, et constitue, chez les plus grands, une aide au mouchage.
6 Je conseille
Lavage nasal en pratique
• Techniques.
→ Chez le nourrisson. L’enfant est allongé tête maintenue sur le côté pour éviter une fausse-route. La solution est instillée dans la narine supérieure et ressort par l’autre. Laver une seule narine peut suffire. Expliquer la technique en s’aidant des fiches du site pediasante.net. Un mouche-bébé est utile mais en douceur ; une aspiration excessive peut entraîner une dépression délétère pour le bon fonctionnement des voies aériennes.
→ Dès 1 ou 2 ans, l’enfant peut apprendre à souffler par le nez pour se moucher. Le lavage se pratique comme chez l’adulte, assis ou debout, tête inclinée sur le côté. Pulvériser le produit dans la narine supérieure. Après mouchage, renouveler l’opération de l’autre côté.
• Fréquence. Plusieurs fois par jour chez les nourrissons, en particulier avant les repas et le coucher. Aussi souvent que nécessaire chez l’enfant et l’adulte pour un bon confort, et avant l’emploi d’un traitement local.
Surveiller les signes d’alerte
• Chez le nourrisson de moins de 3 mois, toute fièvre supérieure à 38 °C nécessite un avis médical. De même si l’enfant a du mal à s’alimenter ou a une respiration sifflante.
• L’évolution d’un écoulement clair vers une rhinorrhée purulente, jaunâtre, n’est pas forcément un signe de surinfection bactérienne mais l’expulsion de « déchets » liés à l’inflammation de la muqueuse.
Nos remerciements au Pr Leboulanger, ORL pédiatrique et chirurgien cervico-facial à l’hôpital Necker-Enfants malades, et au Dr Berlioz-Baudoin, pédiatre allergologue, de la Société française de pédiatrie (SFP).
Le contexte
Outre leur rôle olfactif, les fosses nasales réchauffent, humidifient et filtrent l’air inspiré. Leur fonction de défense du carrefour rhinopharyngé repose sur :
→ un épithélium mucociliaire : sous l’action des cils vibratiles, la couche superficielle de mucus glisse vers le pharynx, entraînant les poussières et les agents pathogènes qui s’y trouvent piégés ;
→ une anatomie qui augmente la surface de l’épithélium : des cornets, replis osseux recouverts de muqueuse, et des méats, « portes d’entrée » vers les sinus ;
→ une vascularisation importante associée à des structures au rôle clé dans l’immunité : végétations adénoïdes, amygdales palatines, tissus lymphoïdes associés aux muqueuses.
Les fosses nasales communiquent avec le pharynx, les sinus et l’oreille moyenne via la trompe d’Eustache, pouvant être atteints en cas de rhinopharyngite.
Causes. Une infiammation liée à un rhume, poussières …, et une sécheresse de la muqueuse nasale favorisée par le chauffage, la climatisation…, altèrent les mouvements mucociliaires, ce qui peut favoriser des surinfections bactériennes.
Attention ! Un bébé de moins de 3 mois ne respire que par le nez. En cas d’encombrement rhinopharyngé, il est exposé à une détresse respiratoire et à des difficultés pour s’alimenter.
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