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« Je voudrais soigner mon rhume avec des médecines naturelles »
Le rhume est bénin, mais incommodant. Des solutions alternatives peuvent améliorer le confort et écourter les symptômes.
La plainte
Affection contagieuse très répandue, notamment en hiver, le rhume est une infection virale des voies respiratoires supérieures ou rhinopharyngite. Obstruction nasale, éternuement, puis rhinorrhée, fièvre et toux sont les principaux symptômes, avec parfois des maux de gorge. Fièvre et écoulement purulent ne sont pas synonymes d’infection bactérienne. Un rhume se résout le plus souvent spontanément en 7 à 10 jours et n’entraîne pas de complications. En cas de surinfection bactérienne par « colonisation » secondaire de la muqueuse des voies respiratoires, les symptômes persistent plusieurs semaines.
La prise en charge
Seul le rhume bénin, d’apparition récente et chez un adulte en bonne santé, est pris en charge à l’officine. Préconisez une consultation médicale en cas de symptômes présents depuis plus d’une semaine, de fièvre très élevée (> 38,5 °C), de douleurs au niveau des oreilles ou du visage. De même, en cas de terrain asthmatique et bronchitique pour lesquels une gêne respiratoire nécessite de consulter, ou de fièvre persistante chez un diabétique.
L’interrogatoire
« Avez-vous une forte fièvre ? Des douleurs musculaires ? Le nez bouché ? » évaluent l’état général et ciblent le conseil. « Depuis quand avez-vous ce rhume ? » et « Avez-vous des douleurs aux oreilles ou au niveau du visage ? » trient prise en charge officinale et médicale. « Êtes-vous asthmatique ? Faites-vous des bronchites à répétition ? » identifie un terrain à risque. « Avez-vous déjà pris quelque chose ? » prévient toute iatrogénie.
La démarche
Les produits proposés vont augmenter le confort, voire raccourcir la durée des symptômes. Sans amélioration après cinq jours, préconisez une consultation médicale. Avertissez un diabétique d’un éventuel déséquilibre de sa glycémie comme pour toute maladie intercurrente (qui survient au cours d’une autre).
Les solutions symptomatiques
Décongestionner les muqueuses
• Les huiles essentielles. Via un traitement local, elles luttent contre la congestion des voies aériennes supérieures et donnent l’impression de mieux respirer. De nombreuses spécialités associent des huiles essentielles. Exemples : Lavande (Lavandula angustifolia est anti-infectieuse et anti-inflammatoire) ; thym (Thymus vulgaris est anti-infectieux et immunostimulant) ; menthe poivrée (Mentha piperita est décongestionnant nasal en inhalation) ; eucalyptus (Eucalyptus radiata est décongestionnant et anti-infectieux ; Eucalyptus globulus est anti-inflammatoire, expectorant, mucolytique) ; niaouli (Melaleuca quinquenervia est antiseptique respiratoire et anti-inflammatoire).
Les spécialités : gouttes nasales (spray nasal Aromaforce, Euvanol) ; bâtonnets imprégnés (Vicks Inhaler, Humex tampon pour inhalation) ; solutions pour inhalation (Balsofumine, Aromasol, Dolirhume aux huiles essentielles, Euvanol inhalation, Calyptol inhalant, Myrtine inhalante) ; pommade (Vicks Vaporub).
En pratique : verser la solution ou la pommade dans un inhalateur, ou un bol d’eau bouillante ; respirer doucement et profondément les vapeurs. Rester au chaud dans l’heure qui suit.
• Phytothérapie. Certaines plantes en gélules (Elusanes, Arkogélules…) ou en infusion, sont traditionnellement utilisées pour leur action anti-inflammatoire, antiseptique et décongestionnante sur les voies respiratoires supérieures, voire fluidifiante des sécrétions :
Eucalyptus globulus (feuilles) ; Pinus sylvestris (bourgeons), décongestionnant ; Thymus vulgaris (thym, parties aériennes).
En pratique : verser l’eau bouillante sur la partie de plante utilisée : 5 g/l de thym, 20 g/l pour pin et eucalyptus ; laisser en contact 5 (thym) à 15 minutes (pin, eucalyptus), puis filtrer. Boire 250 à 500 ml par jour.
Contre l’écoulement nasal
Coryzalia contient les principales souches contre l’écoulement nasal. Y ajouter la souche la plus spécifique en fonction des symptômes observés, en moyenne dilution, de 5 à 9 CH.
– Allium cepa : en cas d’écoulement nasal et d’irritation au niveau des ailes du nez.
– Nux vomica : quand le nez est bouché et qu’il y a un écoulement nasal non irritant, suite à une exposition à un courant d’air.
– Hydrastis et Kalium bichromicum en association : en cas d’écoulement purulent, avec présence de croûtes dans le nez.
Répéter très souvent la prise lors des deux premiers jours, puis espacer selon amélioration.
Soulager les irritations
Un protecteur cutané (Baume des Pyrénées, Homéoplasmine, vaseline) autour des ailes du nez adoucit et calme les irritations dues aux mouchages fréquents.
Stimuler les défenses immunitaires
L’échinacée diminue légèrement la durée et l’intensité des symptômes du rhume. En pratique : dès les premiers symptômes, prendre par voie orale de l’Echinacea purpurea (parties aériennes) 6 à 9 ml de suc de plante en deux à quatre prises par jour ou en gélules (racine, dans Elusanes et Arkogélules), ou 25 gouttes de teinture de racine d’Echinacea pallida, cinq fois par jour. Les plantes riches en vitamine C (acérola, cynorrhodon) ont aussi une action dans les défenses immunitaires.
Adoucir la gorge
Stimuler la production salivaire lubrifie et calme les muqueuses enflammées. Sucer des pastilles à base de plantes adoucissantes, (érysimum dans Euphon), homéopathiques (Homéogène 9), en aromathérapie (Aromaforce) ou des bonbons sans sucre ou au miel.
Hygiène de vie
• Laver les fosses nasales avec du sérum physiologique humidifie, voire dégage les voies respiratoires.
• Limiter la transmission par le lavage fréquent des mains et l’usage de mouchoirs en papier.
• Lutter contre la sécheresse de l’air ambiant (humidificateur…) évite le dessèchement des sécrétions pour un meilleur confort respiratoire. Chauffage à 19 ?°C max. Se dévêtir si fièvre.
• Boire chaud ou froid (eau, tisane…) lubrifie les muqueuses et calme l’inflammation.
• Éloigner les fumées. Tabac et atmosphères enfumées aggravent et génèrent les récidives de rhinopharyngites.
Bon usage des huiles essentielles
• Un avis médical est nécessaire chez la femme enceinte ou allaitante, l’enfant de moins de 3 ans et celui de moins de 7 ans pour la voie orale. Idem en cas d’antécédent d’épilepsie ou de convulsions.
• Pour les formes à apposer sur la peau, conseillez au préalable une application au niveau du pli du coude pour s’assurer de l’absence d’allergie cutanée.
• Bien se laver les mains après utilisation pour éviter tout contact avec les yeux et les muqueuses.
Le chémotype, c’est quoi ?
– Le « CT » ou chémotype permet de définir la ou les molécule(s) majoritaire(s) biochimiquement active(s) d’une huile essentielle d’une même plante aromatique.
– Deux chémotypes d’une même huile essentielle peuvent avoir deux activités différentes, voire deux toxicités opposées. Ainsi, Thymus vulgaris CT thujanol, huile essentielle non toxique, est stimulante et régénératrice des hépatocytes, tandis que Thymus vulgaris CT thymol est hépatotoxique et caustique cutanée.
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