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“Je voudrais quelque chose contre les aphtes”
1 Je questionne
Identifier les symptômes
« Où se situe la lésion ? » et « Est-elle plutôt creusée, jaune, entourée d’un halo rouge ? » permet de vérifier qu’il s’agit bien d’une ulcération et non d’une vésicule. « Est-elle douloureuse ? », se demande systématiquement en cas d’aphte.
Évaluer la gravité
« Avez-vous un ou plusieurs aphtes ? », « Est-il ou sont-ils de taille supérieure à 1 cm ? », « En souffrez-vous de façon récurrente ? Si oui, à quelle fréquence ? ».
Écarter d’autres causes
« Avez-vous de la fièvre, une baisse d’appétit ou des ganglions ? », « En avez-vous parfois ailleurs ? », « Prenez-vous des médicaments ? » écartent une aphtose « complexe », signe parfois de maladies (voir encadré) ou d’une cause médicamenteuse.
2 J’évalue
Seul l’aphte banal de la muqueuse buccale (60 à 80 % des cas), isolé ou de nombre inférieur à trois, est du ressort officinal. Consulter si : la lésion n’est pas une ulcération (voir encadré) ; les aphtes sont nombreux et/ou de taille > 1 cm ; ils récidivent souvent (moins de trois mois entre les poussées) ; non douloureux ou associés à une fièvre, une adénopathie, ou une localisation génitale ; en cas de prise de médicaments favorisant leur survenue : AINS, immunosuppresseurs, captopril, ramipril, nicorandil, isotrétinoïne, proguanil.
3 Je passe en revue
Les traitements, locaux, visent à soulager la douleur. Ils peuvent accélérer la cicatrisation et éviter les surinfections.
Les actifs allopathiques
Les spécialités proposées peuvent associer différents actifs.
→ Des antiseptiques/antibactériens : ils préviennent les surinfections bactériennes et mycosiques comme l’acide salicylique, la chlorhexidine en bain de bouche (Paroex, Hextril, Eludril…) gel ou comprimés, des composés aromatiques (lévomenthol, vératrol, résorcinol), le lysozyme (polypeptide enzymatique à action antibactérienne).
→ Des antalgiques ou anesthésiques : ils sont destinés à réduire la douleur comme le salicylate de choline, la bêta-escine (aussi anti-œdémateux grâce à ses propriétés toniques et protectrices de la microcirculation capillaire), les plantes calmantes (valériane, camomille…), le chlorobutanol. Un remède de « grand-mère » consiste à faire un bain de bouche en diluant un sachet à 500 mg ou 1 g d’aspirine, antalgique et anti-inflammatoire, dans un verre d’eau.
Les anesthésiques locaux, lidocaïne ou tétracaïne, soulagent vite, mais de façon transitoire ; ils sont présents dans des spécialités spécifiques (voir tableau), et dans les pastilles ou collutoires d’indication mixte maux de gorge et aphtes, associés à un antiseptique (Doli Mal de gorge, Drill sans sucre…).
→ Des cicatrisants : la vitamine B6 (chlorhydrate de pyridoxine) dont la carence est incriminée dans l’apparition de lésions buccales, ou l’extrait sec de rhubarbe.
Les filmogènes
Ils forment un film protecteur isolant, apaisant – antalgique au contact des aliments – et réparateur en favorisant la régénération cellulaire, donc la cicatrisation. En gels, sprays ou bains de bouche, ils contiennent surtout de l’acide hyaluronique ou des dérivés cellulosiques qui forment un film souple au contact de la salive. Ils sont actifs plusieurs heures.
En homéo
→ En unitaire : Borax 5 CH à raison de 5 granules 2 à 3 fois par jour, notamment lorsque les vésicules sont rouges, très douloureuses et siègent sur la langue ou sur la face interne des joues, et/ou Cantharis 5 CH à la même posologie, en particulier en cas de sensations très intenses.
→ En spécialités : des comprimés sublinguaux (Aftosium, Homeoaftyl) dès 6 ans.
4 Je choisis
Selon l’âge
Les aphtes sont plus fréquents à l’adolescence et chez l’adulte jeune. Chez l’enfant, nombre de produits ne sont pas indiqués avant 6, voire 7 ans en raison de dérivés terpéniques potentiellement convulsivants (menthol, lévomenthol…), d’alcool, d’anesthésiques locaux ou de galénique (bain de bouche, comprimés à sucer…). Flogencyl peut néanmoins s’utiliser dès 30 mois, certains filmogènes sans alcool dès 3 ans, Borostyrol gel dès 36 mois, Dologel sans limite d’âge.
Selon les contre-indications
Pas d’acide salicylique en cas d’antécédent d’hypersensibilité. Éviter les anesthésiques chez la femme enceinte et les dérivés terpéniques chez celle qui allaite.
Selon l’efficacité
Aucun produit n’a montré une supériorité d’efficacité. Conseiller un anesthésique local en cas de douleur intense, une solution filmogène si la douleur est liée à un frottement ou à des aliments acides.
Selon la galénique
Les comprimés sublinguaux ou à sucer et les bains de bouche ont une action globale sur la cavité buccale ; les sprays, crèmes, gels, solutions ont une action plus locale. Les deux types peuvent s’associer.
5 J’explique
L’aphte isolé est très courant et généralement bénin. Son apparition peut être favorisée par certains aliments, un stress, la période menstruelle, des pathologies dentaires. Il guérit en huit à dix jours. Le traitement soulage la douleur et favorise la cicatrisation. S’il ne guérit pas dans ce délai, si d’autres aphtes apparaissent ou de la fièvre ou des ganglions, consulter. Idem en cas de poussées récurrentes.
6 Je conseille
Suivre le mode d’emploi
Respecter le nombre d’applications ou de prises (4 à 5 en général). Se laver les mains avant et après application avec un coton-tige et masser quelques secondes.
Pas d’anesthésiant juste avant un repas (fausse route possible) ; attention aussi au risque de morsure de la langue ou de la lèvre après.
Effets indésirables
Ne pas dépasser cinq jours de traitement (risque de déséquilibre de la flore locale).
En cas d’ irritation locale, arrêter. L’alcool et certaines substances peuvent positiver un contrôle antidopage.
Prévenir les récidives
Repérer et éviter les aliments favorisants : gruyère, noix, chocolat, aliments acides… ; éviter les traumatismes locaux favorisant les lésions : prothèse non adaptée, brosse à dents trop dure… et les dentifrices avec du laurylsulfate de sodium, surfactant incriminé dans la survenue d’aphtes.Les carences en vitamines C et B, en fer, en zinc, en folates, étant des facteurs favorisants possibles, ne pas négliger les cures de compléments si besoin.
Le contexte
L’aphte « banal » est une ulcération non indurée douloureuse, peu profonde, de taille < 10 mm apparaissant le plus souvent au niveau de la muqueuse buccale, labiale ou linguale après une phase de brûlures et de picotements. Son contour est arrondi, régulier, le fond jaunâtre creusé en cupule, bordé d’un liséré rouge.
Une aphtose consiste en l’apparition récurrente et/ou invalidante d’un ou plusieurs aphtes : aphtose buccale récidivante (moins de trois mois entre les poussées), miliaire (confluence de plusieurs dizaines d’aphtes de 1 à 2 mm au niveau du palais), géante (aphtes de 1 à 5 cm, le plus souvent au niveau des amygdales), bipolaire (aphtes également au niveau génital). Elle peut être une manifestation de maladies générales : cœliaque, Crohn, VIH, neutropénies, Behçet (aphtes buccaux, génitaux et inflammation oculaire)…
Diagnostic différentiel : herpès/varicelle/zona (lésions vésiculeuses), carcinome (lésion indurée, indolore), infections bactériennes d’origine dentaire ou chancre syphilitique (persistantes, adénopathies parallèles), mycose (réseau blanchâtre).
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