- Accueil ›
- Préparateurs ›
- Délivrance ›
- « Je voudrais préparer ma peau au soleil »
« Je voudrais préparer ma peau au soleil »
Les compléments alimentaires à base de caroténoïdes revendiquent préparer la peau aux expositions solaires. Leurs limites et leur utilisation sont à expliquer au comptoir.
La demande au comptoir
Mieux bronzer
Les compléments alimentaires qui renferment des caroténoïdes sont proposés pour aider la peau à mieux se défendre en cas d’exposition aux UV. En particulier, associés à une protection solaire adaptée, ils atténuent les manifestations de la lucite estivale bénigne. Ils sont également souvent demandés pour intensifier le hâle du bronzage et/ou le rendre plus uniforme.
Description
Les caroténoïdes sont des pigments végétaux liposolubles apportés par notre alimentation. Ils sont à l’origine de la coloration allant de jaune orangé à rouge de nombreux fruits et légumes (carotte, tomate, pastèque, piment rouge, certaines algues…). Ils sont également présents dans les légumes verts à feuilles (épinards, laitue, brocoli…), mais leur coloration est masquée par la chlorophylle. Parmi les caroténoïdes, on trouve le bêta-carotène, source de vitamine A, et d’autres pigments (lycopène, lutéine, zéaxanthine…) qui ne sont pas transformés en vitamine A dans l’organisme.
Propriétés
L’effet photoprotecteur des caroténoïdes est lié à leurs propriétés antioxydantes (action principale). En se liant aux molécules d’oxygène et aux radicaux libres générés lors d’une exposition solaire, ils limitent la sensibilité de la peau aux effets des UV. Ces actions concernent les effets à court terme des UV (coup de soleil), pas les effets à long terme (vieillissement cutané, risque de cancer de la peau). Ils semblent diminuer la réaction immuno-allergique survenant en cas de lucite estivale bénigne.
Cibler la prise en charge
Des études ont montré une augmentation de l’incidence du cancer du poumon et des cancers digestifs chez des fumeurs prenant de fortes doses de bêta-carotène (20 à 30 mg/jour). Les fumeurs et les ex-fumeurs doivent éviter la prise de ces compléments alimentaires. Par ailleurs, ceux-ci sont déconseillés chez la femme enceinte et l’enfant.
L’interrogatoire
« Avez-vous déjà utilisé ces produits ? » cible la fréquence d’utilisation, les conseils de prise à donner. « Le prenez-vous pour une raison particulière ? » évalue la réaction de la peau face au soleil (peau claire rougissant rapidement, apparition d’une lucite estivale bénigne…). « Est-ce que vous fumez ? » et « Êtes-vous en enceinte ? » ciblent les précautions d’emploi.
« Avez-vous une protection solaire adaptée ? » rappelle les limites de ces produits.
Expliquer la démarche
Les « préparateurs solaires » n’arrêtent pas les UV ! Ils aident la peau à mieux se défendre, mais ils n’empêchent pas l’apparition d’un coup de soleil ou d’une lucite estivale bénigne s’ils sont utilisés sans protection solaire cutanée associée. Comme tout complément alimentaire, ils doivent être utilisés de façon raisonnable et ponctuelle (voir ci-contre).
L’offre
Dans les « préparateurs solaires », les caroténoïdes agissent en synergie avec d’autres antioxydants qui leur sont associés (vitamine C, E, sélénium). Des actifs hydratants et nourrissants (huiles de bourrache, d’argan, de sésame…) sont souvent présents pour préserver la peau du dessèchement. La dose journalière en caroténoïdes de ces compléments alimentaires est généralement de 4,8 mg, soit 100 % des AJR (apports journaliers recommandés).
Exemples de produits : Phytobronz préparateur solaire, Vitalfan solaire, Glisodine solaire, Doriance solaire, Oenobiol solaire, Innéov solaire…
Conseils
Durée de prise
Débuter 15 jours à 1 mois avant l’exposition solaire. Poursuivre toute la durée de l’exposition et éventuellement au retour pour prolonger le bronzage.
Mesures associées
L’exposition solaire doit toujours être très progressive, associée à une protection solaire adaptée aux conditions d’ensoleillement et au type de peau. Éviter de s’exposer entre 11 heures et 15 heures en France. En cas d’apparition de la lucite estivale bénigne, cesser les expositions solaires et privilégier une protection vestimentaire.
La lucite estivale bénigne
La lucite estivale bénigne est une photodermatose qui touche essentiellement les femmes jeunes (20 à 35 ans). L’éruption débute 1 à 3 jours après la première exposition solaire (au niveau du décolleté, des avant-bras…), elle s’accompagne d’une rougeur et de démangeaisons. Elle disparaît avec l’apparition du bronzage. La lucite estivale bénigne se renouvelle, voire s’aggrave, les années suivantes.
L’avis de l’expertDr Khaled Ezzedine, département de dermatologie, Hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux
Porphyre : L’étude Suvimax a montré qu’une supplémentation en antioxydants est associée à une augmentation du risque de mélanome chez les femmes supplémentées. Que faut-il en penser ?
« Cet effet a été mis en évidence chez des femmes ayant été supplémentées pendant huit ans*. Cela n’est donc pas extrapolable à des prises ponctuelles de ces compléments alimentaires chez des sujets en bonne santé. Toutefois, on peut en tirer certaines recommandations. Ces associations d’antioxydants agiraient en empêchant la mort cellulaire : il est donc raisonnable de les déconseiller aux individus pour lesquels il existe un autre facteur de risque de cancer, comme c’est le cas pour les fumeurs ou ex-fumeurs, ou encore ceux qui ont des antécédents de cancers personnels ou familiaux de la peau et même d’autres cancers. Cela ne remet pas en cause une alimentation naturellement riche en fruits et légumes (donc en piments caroténoïdes) qui, elle, n’est pas liée à une augmentation du risque de cancer (le bêta-carotène est alors associé à d’autres composants, dont les fibres, les polyphénols).
Dans les autres situations, il faut insister sur le fait que l’on ne doit jamais prendre ces compléments alimentaires au long cours (maximum 2 à 3 mois 1 fois dans l’année) ni en même temps que d’autres compléments alimentaires renfermant des antioxydants. »
* L’étude Suvimax, qui a duré près de huit ans, a mis en évidence un risque 4 fois plus élevé d’apparition d’un cancer de la peau chez des femmes ayant reçu une supplémentation en antioxydants (120 mg de vitamine C, 30 mg de vitamine E, 6 mg de bêta-carotène, 100 µg de sélénium, 20 mg de zinc).
- Formation à la vaccination : pas de DPC pour les préparateurs en 2025
- [VIDÉO] De la grossesse à la naissance : un accompagnement en officine personnalisé proposé par Amandine Greco, préparatrice
- [VIDÉO] Accompagnement post-natal en officine : les papas aussi !
- Entretiens pharmaceutiques en oncologie : tous concernés !
- Coqueluche : « Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »
![Prendre en charge la sécheresse oculaire au comptoir](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/iStock-2148553304-680x320.jpg)
![Comment prendre en charge le syndrome génito-urinaire de la ménopause ?](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/01/iStock-1207125626-680x320.jpg)