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« Je voudrais éviter de me faire piquer »
Le choix du répulsif cutané dépend de l’utilisateur et du risque couru. En zones tropicales, il faut y associer d’autres mesures de protection.
La plainte
Les « nuisibles »
Les arthropodes regroupent quatre classes d’invertébrés : les crustacés, les myriapodes (mille-pattes…), les arachnides (araignées, acariens telles les tiques…) et les insectes (moustiques, taons, mouches, poux). Les insectes et les arachnides sont les principaux « nuisibles » montrés du doigt par les clients.
Lésions et transmission
Les principales nuisances sont la gêne, l’inflammation des piqûres ou morsures, les conséquences allergiques ou dermatologiques, et le risque vectoriel. Certaines bestioles dites « vecteurs » peuvent transmettre un agent pathogène d’un vertébré à un autre : virus (dengue, fièvre jaune, chikungunya…), bactéries (borréliose de Lyme, peste…), protozoaire (paludisme, maladie du sommeil…) ou métazoaires (filariose…).
Les lieux à risque
• En zones tempérées ( Amérique du Nord, Europe). Les piqûres provoquent surtout un inconfort. Le risque de transmission de la maladie de Lyme par les tiques est élevé dans certaines régions (Alsace, Puy-de-Dôme, Creuse, Lorraine, Cantal, Haute-Savoie et l’Ain).
• En zones tropicales (Asie, Amérique, Océanie, Afrique). Les moustiques peuvent transmettre des maladies graves : paludisme (moustiques du genre anophèles), dengue et chikungunya (moustiques du genre aedes). Des moustiques sévissent en été dans certaines régions d’Amérique du Nord et les pays limitrophes du cercle polaire.
Les répulsifs
Un répulsif ne tue pas en général, mais provoque un mouvement de retrait de l’arthropode en modifiant sa perception olfactive. Les répulsifs, comme les insecticides, sont des biocides (destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre par une action chimique ou biologique).
Cibler la prise en charge
L’usage d’un répulsif ne dispense pas d’une consultation médicale(1) avant un voyage dans une zone à risque afin de faire un point sur l’ensemble des mesures de protection (vaccins, chimioprophylaxie…).
L’interrogatoire
Identifiez les risques : « Pour quelle raison voulez-vous un répulsif ? » et « Où partez-vous ? » Ciblez d’éventuelles restrictions dans le choix d’un produit : « À qui est destiné le répulsif ? », « Avez-vous de l’ asthme ou une autre pathologie pulmonaire ? », « Êtes-vous enceinte ? »
La démarche
Un répulsif cutané éloigne et limite le risque de piqûre ou de morsure sans le supprimer. Il s’utilise avec d’autres moyens de protection (moustiquaire, vêtements couvrants…). Certains produits revendiquent une action contre les hyménoptères (abeilles, guêpes), mais ne sont pas retenus par les recommandations de 2010(2).
Les répulsifs
Les molécules
• Le DEET (diéthyl-toluamide). Répulsif cutané de référence, son efficacité est démontrée à l’égard des principaux moustiques vecteurs d’infections, sa toxicité est bien documentée (irritation cutanée), et ses effets neurotoxiques (convulsions) rares lors d’un bon usage. Il peut dégrader les objets en plastiques, le verre (montre…).
• Le KBR 3023 ou icaridine. D’efficacité comparable à celle du DEET, son recul d’utilisation est moindre.
• L’IR 3535. Considéré souvent comme un peu moins efficace que le DEET ou l’icaridine, il semble moins irritant.
• Le citriodiol. Le recul d’utilisation est moindre pour cet actif de synthèse (dérivé de l’eucalyptus Corymbia citriodora ou géraniol).
Pour un même laboratoire, les références « zone tropicale » et « zone tempérée » se distinguent par leur composition (beaucoup privilégient le DEET ou l’icaridine en zone tropicale). Sur le packaging figure souvent la liste des insectes contre lesquels le répulsif agit.
Les concentrations
Elles conditionnent l’efficacité. Les concentrations les plus faibles sont employées chez l’enfant (action répulsive moindre) et dans certains produits pour zone tempérée.
Les critères du choix
Le lieu
• En zone tempérée. Choisir un produit bien toléré (IR 3535) et suffisamment dosé.
• En zone à risque. Privilégier le DEET et l’icaridine en doses suffisantes tout en respectant les limites d’âge. Contre les anophèles, la concentration minimale efficace du DEET est de 30 %.
L’utilisateur
• Nourrissons. Dans les zones à risque, utiliser les répulsifs dès l’âge de 6 mois en respectant certaines concentrations (voir tableau). Chez les moins de 30 mois, en l’absence de risque de contracter une maladie grave, déconseiller l’emploi et orienter vers d’autres moyens (moustiquaire, vêtements…).
• Grossesse. Dans les zones à risque, les répulsifs peuvent être utilisés à certaines concentrations (voir tableau). Les protections mécaniques (vêtements et/ou moustiquaire imprégnée) sont préférables dans les autres cas. Pas de restriction durant l’allaitement.
• Asthme et pathologie pulmonaire. Éviter les pulvérisations (sprays) et les fumigènes. Utiliser des vêtements ou des moustiquaires préimprégnées.
• Antécédents de convulsions. DEET et citriodiol contre-indiqués.
Le mode d’emploi
Appliquer
– Respecter les consignes du fabricant et celles liées à l’âge.
– Sur une peau saine découverte (inutile sous les vêtements).
– Renouveler l’application avant la fin de la durée d’efficacité du produit (de 6 à 10 heures).
– Ni sur les muqueuses, ni sur le contour de l’œil, ni sur les mains des enfants.
– Attendre 20 minutes avant d’appliquer le répulsif sur une protection solaire.
– Bannir les répulsifs sur des seins allaitants. Se laver les mains avant la mise au sein.
S’adapter
• Les moustiques. Le genre anophèles (paludisme) pique entre le coucher et le lever du soleil. Le genre aedes (dengue et chikungunya) pique le jour. En cas de transpiration ou de baignade, renouveler plus fréquemment les applications.
• Les tiques. Utiliser des vêtements imprégnés et des répulsifs sur les zones découvertes. Inspecter le corps après la ballade. Retirer vite la tique.
Soulager
En cas de piqûre à risque de surinfection par grattage, recommander un antihistaminique associé à un dermocorticoïde en cas de prurit important.
(1) Centres de vaccination internationale sur www.medecine-voyage.fr
(2) Recommandations de bonne pratique sur la protection personnelle antivectorielle, 2010, Société de Médecine des Voyages, Société française de parasitologie.
Les autres armes
Les diffuseurs électriques (tablettes, liquides) sont utiles dans l’habitat, mais leur action répulsive diminue au-delà de 21 m2. Les huiles essentielles (citronnelle, lavande), peu efficaces, exposent à des risques d’allergie et de photosensibilisation : les bracelets anti-insectes (Parakito…), les patchs (Moustifluid), utiles en zone tempérée (rayon d’action d’un mètre), sont insuffisants en zone à risque.
Ne jamais les mettre directement au contact de la peau des jeunes enfants.
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