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Je voudrais essayer le préservatif féminin Je questionne
1 Je questionne
Rechercher les habitudes de contraception
« Acceptez-vous que nous abordions le sujet de votre contraception ? » Si oui, « Qu’utilisez-vous habituellement ? » et « Pouvez-vous me dire pourquoi cela ne vous convient plus ? » permettent d’évaluer les motifs et l’adéquation de la demande.
Préciser les besoins
« Quelle protection attendez-vous : éviter une grossesse, la transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) ou les deux ? » et « Souhaitez-vous l’employer seul ou en association à un autre mode de contraception ? » permettent, si l’utilisatrice le désire, d’informer quant à l’efficacité, la conduite à tenir en cas d’accident… « Avez-vous déjà recouru à un préservatif masculin ou féminin ? » et « Utilisez-vous un lubrifiant ? » affinent le niveau du conseil.
2 J’évalue
Le conseil sur les méthodes contraceptives non soumises à prescription médicale obligatoire est du ressort de l’officine à condition qu’il soit non intrusif et réponde à une demande. Les préconisations d’emploi devraient par contre être systématiques, a fortiori lors d’une première utilisation.
– Le préservatif féminin peut être indiqué chez toutes celles qui désirent maîtriser leur fécondité et/ou se protéger des IST, parturientes et ménopausées comprises. Il peut être utilisé en double protection conjointement à un autre mode contraceptif, sauf préservatif masculin, diaphragme et cape cervicale.
– Une consultation médicale doit être conseillée si la personne évoque un risque de grossesse (hors champ de la contraception d’urgence), d’IST ou si son comportement semble à risque (changement fréquent de mode contraceptif, mésusage, recours récurrent à des contraceptifs d’urgence, défaut de compréhension ou d’observance…). De même, chez les femmes hystérectomisées ou avec anomalies anatomiques (utérus rétro- ou anterversé) qui peuvent gêner l’utilisation de cette méthode.
3 Je passe en revue
Le préservatif féminin
– Caractéristiques : cette méthode contraceptive dite « barrière » empêche la rencontre entre ovule et spermatozoïdes. C’est une gaine fermée à une extrémité, destinée à couvrir le col de l’utérus et à tapisser le vagin. L’anneau interne se positionne à l’intérieur du vagin, contre le col de l’utérus. L’anneau extérieur, plus grand et plus mince, reste à l’extérieur de façon à recouvrir les organes génitaux externes ainsi que la base du pénis pendant l’acte sexuel.
La gaine est en nitrile, un polymère synthétique sans latex, prélubrifiée au diméthicone (silicone inerte). Ses dimensions sont de 163-183 mm de longueur (préservatif masculin : 180 mm en moyenne + 15 mm de réservoir, et meilleure élasticité), 76-83 mm de largeur et 65-85 µm d’épaisseur.
– Indications : la protection des rapports vaginaux. Son efficacité n’a pas été testée pour des rapports anaux.
– Efficacité : selon l’OMS, le taux de grossesse lors de la première année est estimé à 5 % en utilisation optimale et à 21 % en utilisation courante (prenant en compte les erreurs de manipulation). Ces taux sont respectivement de 2 % et de 15 % pour le préservatif masculin.
– Avantages : composé de nitrile, sans odeur, non allergisant, plus solide que le latex (moins de risques de déchirure) ; plus résistant aux hautes températures et à l’humidité (pas de conditions particulières de conservation) ; meilleure retransmission de la chaleur interne ; protège les organes sexuels internes et externes des IST ; utilisable avec tout lubrifiant intime ; se met jusqu’à 8 heures avant le rapport (pas d’interruption des préliminaires) ; retrait immédiat non obligatoire (poursuite de l’intimité sexuelle) ; pas de prescription médicale obligatoire ; utilisable au cours des menstruations.
– Inconvénients : non remboursé ; entraînement nécessaire pour une utilisation correcte ; bruit éventuel lors des rapports ; gêne possible en cas d’anatomie utérine particulière ; prix (plus onéreux que le préservatif masculin).
Les lubrifiants compatibles
Le nitrile, plus résistant que le latex, est compatible avec tout type de lubrifiant :
– à base de silicones comme la diméthicone (exemple : Bartoline Simple) ;
– à base d’eau, dits « aqueux », plus ou moins associée à des glycols ou à l’acide hyaluronique, aux propriétés hydratantes (exemples : Durex Play gel ou massage, gels lubrifiants Hydralin, K-Y Jelly, Manix Classic, Effect ou Natural, Sensilube, So Sexy…) ;
– à base d’huile ou de produits huileux (paraffine, vaseline, huiles de massage intime…) : non utilisables avec les préservatifs au latex.
4 Je choisis
Femidom FC2, fraîchement rebaptisé So Sexy, est le seul modèle distribué en France, en taille unique, et exclusivement par le laboratoire Terpan.
5 J’explique
Respecter le mode d’utilisation
L’efficacité est très dépendante des manipulations et du bon usage. Il est important de s’entraîner pour se familiariser avec la méthode, l’insertion devenant plus aisée avec la pratique. L’adhésion du partenaire est nécessaire. Si un homme souhaite l’employer comme préservatif (sans l’anneau intérieur), il n’y a aucune garantie d’efficacité ; mieux vaut donc s’abstenir.
La double protection est importante
Les préservatifs sont les seules méthodes qui permettent une protection contre les IST, mais elles ne sont pas les plus efficaces en termes de contraception (risques de rupture, de déplacement…). Si une grossesse n’est absolument pas envisageable, il est recommandé d’adopter en parallèle une méthode jugée très efficace (pilule, patch, implant, DIU). À noter : son utilisation est possible en même temps qu’un anneau vaginal mais les manipulations augmentent le risque d’expulsion de l’anneau. L’anneau peut être retiré au moment du rapport puis remis en place après avoir été rincé à l’eau froide ou tiède dans un délai de trois heures maximum.
6 Je conseille
La mise en place
– Avant le rapport : le mettre en place juste avant un rapport ou jusqu’à huit heures avant (voir schémas ci-dessus). Vérifier sur l’emballage la date d’expiration et se laver les mains avant de l’ouvrir. Si la pose a lieu en avance et que la partie externe est gênante, elle peut être poussée vers l’entrée du vagin et ressortie au moment du rapport.
– Pendant le rapport (voir schémas) : si le pénis pousse l’anneau extérieur dans le vagin, il faut retirer le préservatif et en replacer un autre.
– Après le rapport : le retrait immédiat du pénis n’est pas nécessaire, ni celui du préservatif (voir schémas).
Le préservatif n’est pas réutilisable ni lavable, un nouveau doit être employé lors de chaque rapport.
À noter : les consignes de mise en place, parfois difficiles à exprimer au comptoir, sont disponibles en images sur la notice et en vidéo sur le site d’information et de promotion du préservatif féminin, réalisé par l’association Sida Info Service, www.lepreservatif-feminin.fr, ou encore sur le site www.terpan.fr.
Au quotidien
– Seul ! Ne pas employer conjointement avec un préservatif masculin.
– La toilette intime habituelle : elle peut être poursuivie, sauf en cas d’utilisation conjointe d’un spermicide inactivé par les savons ; se laver alors à l’eau claire avant, et jusqu’à huit heures après le rapport.
– L’éventuel bruit de « frottement » : il peut être limité en ajoutant un lubrifiant supplémentaire à l’intérieur ou à l’extérieur du préservatif, ou directement sur le pénis, et en insérant le préservatif quelques minutes avant le rapport sexuel pour une meilleure adhésion aux parois du vagin.
– Si l’anneau interne occasionne une gêne : ressortir le préservatif et le repositionner correctement.
– S’il se déchire (situation rare) : si un autre mode de contraception efficace n’est pas associé, prendre le plus tôt possible une contraception d’urgence. Si le délai est dépassé et/ou qu’un risque d’IST est possible, consulter rapidement un médecin ou un centre de planification familiale.
Le contexte
La petite histoire. Le premier préservatif féminin, appelé « Le pratique », a été inventé en 1908. Abandonné, il est réapparu en 1985 sous la forme d’un dispositif intravaginal en polyuréthane nommé Femidom FC1 (première génération), commercialisé en France en 1998. Il a été remplacé par le deuxième génération, Femidom FC2, appelée aujourd’hui « So Sexy », fabriquée en nitrile.
Où le trouver ? Le préservatif féminin est vendu en pharmacie (prix libre, en moyenne de 6 à 9 € la boîte de trois, et à prix coûtant par les officines adhérentes Croix verte et Ruban rouge) sur le site marchand du laboratoire Terpan et distribué gratuitement dans les centres de planification familiale et associations de lutte contre le VIH/sida.
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