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Je veux une crème contre les douleurs
Seules les douleurs musculo-squelettiques modérées, sans signes généraux ni pathologie sous-jacente, sont prises en charge au comptoir. Les antalgiques locaux nécessitent des précautions d’emploi.
La plainte
Une douleur musculo-squelettique entraîne une gêne fonctionnelle plus ou moins marquée. Elle peut être d’origine :
Musculaire
Elle survient après une sollicitation trop intense des muscles (courbatures), après une blessure (élongation, déchirure musculaire). La douleur est brutale et intense.
Articulaire
• Les douleurs mécaniques. Elles ne diminuent pas, voire s’intensifient à l’échauffement. Elles entravent l’activité diurne et sont souvent plus importantes en fin de journée. Un dérouillage matinal peut exister, mais il est court (moins de quinze minutes). La cause la plus fréquente est l’arthrose (altération progressive et irréversible des articulations, touchant les cartilages, puis les autres tissus de l’articulation, enfin l’os sous-jacent).
• Les douleurs inflammatoires. Elles diminuent ou disparaissent à l’échauffement et sont de ce fait intenses au réveil (dérouillage matinal durant plus d’une heure en général). Elles provoquent souvent des réveils nocturnes. Ce type de douleur peut être dû à une arthrite à l’occasion d’une maladie infectieuse, à une maladie avec dépôts cristallins (goutte…), à une arthrite rhumatoïde…
Tendino-ligamentaire
Ce type de douleur est consécutif à une entorse, une luxation, une tendinopathie…
Cibler la prise en charge
De manière générale, une douleur qui empêche le patient d’effectuer normalement les activités du quotidien, ou qui touche plusieurs articulations, et la présence de signes généraux associés (ex. : fièvre) font l’objet d’une consultation.
L’interrogatoire
« Où avez-vous mal ? » « Vos douleurs vous empêchent-elles d’accomplir vos activités quotidiennes ? » localisent la douleur et apprécient son intensité.
« Avez-vous subi un choc ? » et « Avez-vous fourni un effort inhabituel ? » orientent éventuellement sur l’origine de la douleur.
« Souffrez-vous davantage au réveil ou en fin de journée ? » et « Est-ce que cela vous réveille quelquefois durant la nuit ? » permettent de distinguer une douleur inflammatoire d’une douleur mécanique. « Y a-t-il un œdème important ? » et « Est-ce chaud et gonflé ? » apprécient l’intensité de l’inflammation.
« Prenez-vous des médicaments ? » élimine une origine iatrogène (statines, fluoroquinolones…, nombre de médicaments peuvent entraîner des douleurs musculaires ou articulaires).
Expliquer la démarche
Le traitement local vise à calmer la douleur rapidement. Si le problème persiste au-delà de quelques jours, une consultation médicale s’impose.
La prise en charge
La stratégie
• En cas de traumatologie bénigne récente (musculaire ou tendino-ligamentaire) avec présence d’œdème, l’application d’un gel à effet froid permet de lutter contre l’œdème et « anesthésie » rapidement.
• En cas de sollicitation musculaire intense et inhabituelle les crèmes et les baumes chauffants ont un intérêt contre les contractures musculaires.
• Limiter les anti-inflammatoires non stéroïdiens locaux à l’action antalgique, aux douleurs articulaires des petites articulations (doigts) ou en cas de traumatologie bénigne.
Les traitements locaux
• Les gels antalgiques à effet froid. Ils provoquent une diminution de l’œdème par un effet vasoconstrictif. De plus, le froid appliqué sur la peau réduit la vitesse de conduction des fibres nerveuses, d’où leur effet anesthésiant. Le menthol est utilisé pour sa capacité à stimuler les terminaisons nerveuses de la peau sensibles au froid et ainsi créer une sensation de fraîcheur. Précautions : ces gels sont contre-indiqués en cas de syndrome de Raynaud, de neuropathie, de grossesse et d’allaitements (le menthol l’est aussi chez l’enfant de moins de 30 mois). Ne pas les appliquer sur une peau lésée, ni les mettre en contact avec les yeux et les muqueuses.
• Les produits chauffants. Ce sont essentiellement des révulsifs à base d’huile essentielle de girofle, de camphre, de capsaïcine… Ils augmentent le flux sanguin au niveau de la peau, d’où l’effet chauffant. La chaleur stimule la circulation sanguine, et donc améliore le métabolisme musculaire (détoxication). Ils sont souvent associés à des salicylés anti-inflammatoires dans les spécialités. Précautions : ne pas utiliser chez l’enfant (risque convulsif à haute dose); déconseiller chez la femme enceinte et allaitante.
De manière générale, ils sont à utiliser avec prudence, car ils présentent un risque d’hypersensibilisation.
• Les anti-inflammatoires non stéroïdiens locaux (ibuprofène, diclofénac). Ils sont conseillés pour leur effet antalgique modeste et fugace durant quelques jours (sept à quatorze) en raison d’effets indésirables cutanés (eczéma, photosensibilisation). Précautions : ne pas utiliser en cas de grossesse, sur une peau lésée (eczéma, brûlure, plaie) ou sur les muqueuses, ni sous pansement occlusif. Appliquer en massage doux et prolongé. Ne pas exposer la zone traitée au soleil pendant le traitement et jusqu’à deux semaines après la fin de celui-ci. Leur passage transcutané est faible mais démontré, d’où l’apparition possible d’effets indésirables propres aux AINS.
• Le gel à l’arnica peut soulager la fatigue musculaire et les douleurs suite à un choc. Ne pas appliquer sur une peau lésée et près des muqueuses ; contre-indiqué chez les moins de 30 mois.
Les mesures complémentaires
• Antalgique par voie orale. Pour compléter l’action locale, conseiller un antalgique par voie orale. Préférer le paracétamol en raison de la rareté d’effets indésirables à dose thérapeutique. Adapter la posologie à l’intensité douloureuse : 500 mg à 1 000 mg toutes les 4 à 6 heures, sans dépasser 4 grammes par jour. Dans les traumatismes bénins et les douleurs musculaires : 1 dose d’Arnica montana 9 CH le plus tôt possible, puis 5 granules toutes les heures (prises à espacer avec les améliorations); comprimés à croquer Sporténine.
• De manière générale. La mise au repos de la zone endolorie est fondamentale.
• À la suite d’un accident musculaire ou tendino-ligamentaire (entorse, élongation, déchirure musculaire), le massage est proscrit (tout comme la palpation), car il risque d’aggraver la douleur et les lésions. Suspendre l’activité sportive ; sa reprise nécessite de demander l’avis médical.
• En cas de contracture musculaire. Le massage est possible et participe à relâcher le muscle endolori.
• Se laver les mains. Faire suivre toute application de topiques d’un lavage soigneux des mains (sauf s’il s’agit de la zone à traiter).
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