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« Je veux un bain de bouche »
En complément du brossage ou à visée antiseptique, les bains de bouche participent à la bonne hygiène buccodentaire. Ils ont des indications et un mode d’emploi précis.
Plainte au comptoir
Une bouche saine
Des centaines de microorganismes (bactéries, levures, virus) composent la flore buccale et vivent en suspension dans la salive et au contact des dents et des muqueuses : c’est le biofilm ou plaque dentaire qui, se solidifiant, forme le tartre. L’action de la salive et les mesures d’hygiène (brossage, détartrage…) permettent de maintenir l’équilibre pour une bonne santé buccodentaire. Quand l’équilibre est rompu, des pathologies dentaires et gingivales peuvent apparaître.
Affections et hygiène en berne
La demande d’un bain de bouche cible essentiellement trois thèmes :
– les suites de soins ou de chirurgie dentaire, des aphtes, gingivites, stomatites et glossites, les traumatismes causés par un appareil dentaire, une morsure ou un piercing de la langue ;
– les soins d’hygiène, afin de maintenir une bonne santé buccodentaire ;
– la mauvaise haleine ou « halitose » due à l’accumulation de bactéries et à la production de composés volatils soufrés lors de la dégradation des résidus alimentaires.
Cibler la prise en charge
Du ressort officinal
Seuls les soins d’hygiène, les petites plaies et inflammations légères (aphte banal) sont pris en charge à l’officine. Ainsi que le soulagement temporaire d’une douleur dentaire en attendant la consultation chez le dentiste.
La consultation s’impose
Toute douleur dentaire ou gingivale nécessite une consultation dentaire de contrôle. Si la douleur est vive, si les gencives saignent et/ou en présence de fièvre, consulter immédiatement le dentiste. Si les aphtes sont multiples ou bien d’un diamètre supérieur à 1 cm (risque d’herpès, de mononucléose…), consulter le médecin.
Conduite de l’interrogatoire
• : ces questions permettent d’orienter vers un produit antiseptique ou d’hygiène.
• : cela permet de choisir le produit approprié à l’indication.
• : cela permet d’exclure ce qui n’est pas du ressort officinal
• permet d’éliminer une cause iatrogène. La nifédipine (Adalate, Chronadalate…), l’hydantoïne (Di-hydan) et la ciclosporine (Néoral, Sandimmumn) peuvent provoquer des inflammations et des saignements gingivaux.
Expliquer la démarche
Les objectifs
Précisez que le bain de bouche n’est qu’un adjuvant et ne peut se substituer à un brossage régulier des dents. Sauf en période post-opératoire où le brossage est temporairement impossible.
Le suivi
Seuls les bains de bouche d’hygiène peuvent être utilisés au long cours. Un bain de bouche antiseptique n’est pas un traitement mais un soin local d’appoint: si c’est une plaie localisée, consulter en l’absence d’amélioration dans les 48 heures, si c’est une douleur ou un saignement, consulter systématiquement dans les jours qui viennent.
Les bains de bouche
Le bain de bouche est une solution à laisser au contact de la bouche quelques instants avant d’être recrachée. On propose :
– une solution antiseptique à visée médicamenteuse en traitement d’appoint local dans la prévention et le traitement des affections buccodentaires, voire de l’halitose ;
– une solution d’hygiène adaptée au contexte (port d’appareil, halitose, usage de thé ou de tabac…) si l’on souhaite renforcer le rôle du dentifrice et aider au maintien d’une bonne hygiène buccodentaire.
Affections buccodentaires
• Les solutions antiseptiques. Elles luttent contre les bactéries de la plaque dentaire. Leur but : éviter les surinfections. Les principales molécules utilisées : chlorexidine, héxétidine, peroxyde d’hydrogène, povidone iodée, cetylpiridinium, dérivés terpéniques (vératrol, résorcinol, résorcinol…). Certains produits contiennent également des antalgiques pour diminuer la douleur: cholorobutanol (anesthésique local), salicylate de choline.
• Les solutions filmogènes. Les bains de bouche à base de polyvinylpyrolidone (Gum aloclair) ou d’acide hyaluronique (BloXaphte) ont une action antalgique mécanique en formant un film protecteur sur les muqueuses et les dents.
Hygiène quotidienne
Les solutions avant ou après brossage prolongent l’activité du dentifrice et possèdent des spécificités diverses selon les formules.
• Lutter contre la plaque dentaire. Les révélateurs de plaque dentaire (Assanis Revel Plack, Dentoplaque…) colorent la plaque dentaire en rouge et permettent ainsi d’identifier les zones à brosser plus particulièrement. Ils s’utilisent une fois par mois au moins, avant le brossage. Les solutions de pré brossage (Paroplak) désorganisent et facilitent le décollement de la plaque dentaire.
• Prévenir les caries. Les solutions enrichis en fluor (fluorures, fluorinol) reminéralisent et renforcent l’émail dentaire et préviennent ainsi la formation des caries.
• Rafraîchir l’haleine. Les solutions antiseptiques peuvent être conseillées ponctuellement pendant quelques jours pour aider à lutter contre le développement des bactéries à l’oeuvre dans l’halitose. Les solutions aromatisées à la menthe et à base d’extraits de plantes, d’huiles essentielles ont une action rafraîchissante immédiate. Les solutions à base de lysozyme (enzymes digestives) renforcent la protection naturelle de la salive.
• Soulager les gencives irritées. L’enoxolone possède des propriétés adoucissantes et décongestionnantes en cas de gencives irritées avec ou sans saignements. Des extraits naturels de plantes (teintures de thuya, de cacou, de sauge…) sont également utilisés.
• Éviter les tâches. Vitamine E (antioxydante) et allantoïne (Gum original white solution) sont proposées comme solutions «anticoloration» de l’émail dentaire.
En pratique
Respecter le mode d’emploi
• Utiliser ces produits après les repas. Sauf indication contraire, un bain de bouche s’utilise après les repas et après le brossage des dents.
• Vérifier le mode d’emploi des bains utilisés. Certains s’utilisent purs, d’autres se diluent dans l’eau tiède ou froide. Ils se gardent en bouche 30 secondes à 3 minutes. Les révélateurs de plaque s’utilisent une fois par mois au moins, avant le brossage, et ne se rincent pas.
• Éviter de boire ou manger après un bain de bouche pour ne pas gêner l’action des principes actifs.
Précautions avec les antiseptiques
– Ne pas utiliser plus de 10 jours sans avis médical pour ne pas déstabiliser la flore locale.
– Ne jamais utiliser simultanément plusieurs soins buccaux (gels, dentifrices…) antiseptiques en raison d’interférences possibles (antagonisme, inactivation).
– L’emploi à long terme de chlorhexidine entraîne une coloration des dents et de la langue, réversibles à l’arrêt de traitement, une dysgueusie (altération du goût), et parfois l’irritation des muqueuses buccales.
– La chlorhexidine est inactivée par le monofluorophosphate et le laurylsulfate de sodium présents dans beaucoup de dentifrices : respecter quelques minutes entre le brossage des dents et le bain de bouche.
– Éviter d’utiliser de solution iodée en cas de dysfonctionnement thyroïdien.
– Les terpènes abaissent le seuil épileptogène et ne sont donc pas indiqués chez la femme qui allaite ou chez l’enfant.
– En utilisation fréquente, préférer les solutions sans alcool qui assèche les muqueuses. De même en cas d’alcoolisme.
– Ne pas utiliser de bain de bouche dans les heures qui suivent une extraction dentaire pour éviter les saignements
Soigner l’hygiène buccodentaire
Préconisez visites et détartrages réguliers chez le dentiste, brossage des dents après chaque repas, et l’arrêt du tabac (endommage les tissus parodontaux).
Et chez l’enfant ?
• Uniquement à partir de 6 ans (en raison de la difficulté de réaliser un bain de bouche avant cet âge-là).
• Éviter les formules à base de dérivés terpéniques qui abaissent le seuil épileptogène, et celles à base d’alcool.
• Conseiller un bain de bouche spécial enfant au goût non mentholé comme Hextrilcare Junior à la fraise, enrichi en fluor.
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