« Je suis fatigué »

Cibler les besoins

Impossible de conseiller un antifatigue sans cerner l’origine de la fatigue et s’assurer qu’elle ne cache rien de grave.

• Éliminer une fatigue d’origine organique (infection, hypothyroïdie, cancer…) en s’assurant qu’il n’y a pas de symptômes associés : fièvre, amaigrissement en dehors de tout régime, essoufflement). La fatigue d’origine organique augmente au cours de la journée et ne varie pas d’un jour à l’autre.

• Éliminer une dépression, qui impose de consulter un médecin. Le patient n’a plus goût à rien, il se sent dévalorisé. Dans ce cas, la fatigue prédomine le matin et s’atténue le soir. Elle est variable d’un jour à l’autre.

• Rechercher une cause objective à la fatigue : convalescence après une maladie infectieuse ou à la suite d’une intervention chirurgicale, régime minceur trop restrictif, troubles importants du sommeil provoquant une insuffisance de récupération, période de travail intense (examens…), grossesse ou allaitement, entraînements sportifs intensifs, surmenage et stress professionnels ou familiaux. À chaque cas correspond un antiasthénique de choix.

Règles de base

Pas de cures prolongées

Dans tous les cas, un traitement antiasthénique ne doit pas dépasser un mois (deux mois pour les vitamines). S’il n’y a pas d’amélioration ou bien si la fatigue s’aggrave, inciter à consulter un médecin.

Hygiène de vie

Rappeler les règles hygiénodiététiques, même si elles paraissent évidentes. Se reposer ! C’est-à-dire dormir suffisamment (6 à 8 heures par nuit, 10 heures chez l’enfant) en respectant un rythme veille/sommeil régulier, éviter les couchers tardifs. Avoir une alimentation équilibrée (manger cinq fruits ou légumes par jour pour l’apport de vitamines et minéraux). •Éviter les excitants (café, alcool…), qui masquent artificiellement la fatigue mais diminuent le temps de repos. Pratiquer un sport afin de lutter contre le stress, apprendre à se relaxer (yoga…).

Les produits

Vitamines, oligoéléments

De nos jours en France, il existe très peu de véritables carences vitaminiques ou en oligoéléments. Mais des réserves insuffisantes sont fréquentes, en particulier en cas d’alimentation déséquilibrée. Elles entraînent globalement un déficit en production énergétique. Les complexes vitamines-oligoéléments sont spécialement indiqués chez les femmes suivant un régime restrictif pour perdre quelques kilos, les adolescents abonnés au régime pâtes ou hamburgers et ne mangeant ni légumes ni fruits, les sportifs en période d’entraînement ou de compétition, et les personnes âgées qui mangent peu et peu varié par désintérêt ou isolement social.

Vitamine C dans le rhume

Une mention spéciale est à réserver à la vitamine C, qui peut être conseillée de façon isolée à la dose de 500 mg à 1 g par jour dans les états grippaux et les rhumes. Elle réduit l’intensité et la durée des symptômes.

L’apport journalier recommandé est de 200 UI/jour pour la vitamine D et 3 300 UI/jour pour la vitamine A chez l’homme adulte, doses qu’il ne faut pas dépasser.

Minéraux

Les minéraux (calcium, magnésium, phosphore…) se distinguent des oligoéléments (fer, cuivre, zinc, sélénium…) par la quantité quotidienne beaucoup plus importante nécessaire à l’organisme. Les apports nutritionnels conseillés en minéraux sont de l’ordre de 500 mg à 1 g par jour ; ceux en oligoéléments, dont le rôle est souvent enzymatique et non structurel, sont de l’ordre de quelques milligrammes ou parfois microgrammes.

• Le calcium est indispensable à la constitution des os et des dents, en particulier chez l’enfant, l’adolescent et la femme enceinte.

• Le magnésium intervient dans la transmission de l’influx nerveux, il diminue l’excitabilité des neurones. On peut le conseiller aux patients souffrant de fatigue avec hyperémotivité, signes discrets de tétanie (fourmillements…), nervosité, stress. Le magnésium est laxatif et peut provoquer des diarrhées. On le trouve soit dans les complexes vitamines-minéraux, soit seul dans des spécialités comme Magné B6, Magnespasmyl, Oromag, Top Mag…

Acides aminés

Les acides aminés sont à la base de la structure des protéines de l’organisme et interviennent dans les processus énergétiques musculaires. Ils peuvent être conseillés lorsque la fatigue est liée à un effort physique intrinsèque (période de croissance chez l’enfant ou l’adolescent), lorsqu’elle est extrinsèque (surmenage physique, épuisement par accumulation d’activités professionnelles et familiales) ou bien en cas de manque d’apport (personnes âgées mangeant peu). La plupart se présentent en ampoules buvables, forme appréciée par les personnes âgées qui ont souvent déjà beaucoup de comprimés à avaler (Actitonic, Curasten, Dynamisan, Revitalose, Sargenor, Stimol…). Quelques spécialités existent en comprimés, plus adaptés aux jeunes et aux sportifs (Arginotri-B, Péga à croquer, enfant ou adulte, Sargenor à croquer ou effervescent).

Psychostimulants

Les psychostimulants stimulent les fonctions cérébrales. Ils améliorent la transmission de l’influx nerveux, donc la mémoire et la récupération après un effort physique ou intellectuel. Les psychostimulants sont adaptés aux étudiants en période de révision et aux personnes qui ont du mal à se concentrer ; et conviennent après un effort physique intense ou un épisode infectieux, pour améliorer la récupération. Exemples : Arcalion, Acti 5, Clérégil, Cogitum, Débrumyl, Pharmaton…

Plantes toniques

De nombreuses plantes peuvent aider à combattre la fatigue, mais il ne faut pas négliger leurs effets secondaires.

• Les plantes à base de caféine : café vert, thé vierge, guarana, kola, maté, sont des toniques musculaires et nerveux qui diminuent la sensation de fatigue. Revers de la médaille, la caféine peut entraîner nervosité, anxiété, tachycardie, et insomnie. Les plantes à base de caféine sont contre-indiquées en cas de grossesse et d’allaitement et peuvent modifier l’efficacité de certains traitements (ciprofloxacine, fluconazole, oestroprogestatifs…). Elles sont appréciées des femmes qui surveillent leur poids, car elles possèdent également une action lipolytique sur les graisses.

• Le ginseng augmente l’utilisation d’oxygène par le muscle, atténue la sensation de fatigue et permet une meilleure adaptation au stress. Il est également réputé pour son effet aphrodisiaque, justifié par son action sur les corticosurrénales. On le conseille en cas de fatigue physique (sportifs après une compétition, surmenage physique), pour améliorer l’adaptation au stress et chez l’homme en cas de fatigue sexuelle (sans troubles de l’érection à proprement parler) pour son effet aphrodisiaque. •

Gelée royale et pollen

• La gelée royale, destinée à nourrir la reine des abeilles, est depuis longtemps utilisée comme fortifiant. Elle est très riche en vitamines B, en oligoéléments, en minéraux (fer, cuivre, phosphore…) et en acides aminés. Sous forme de gélules, de capsules ou d’ampoules buvables, elle peut être conseillée en cures de un à deux mois en période de convalescence et de façon systématique en automne pour renforcer les défenses de l’organisme.

• Le pollen, récolté par les abeilles directement sur les fleurs, est composé de vitamines B, minéraux, protéines, acides aminés essentiels, bêtacarotène (précurseur de la vitamine A) et phytostérols. Comme la gelée royale, on peut le conseiller aux convalescents, aux étudiants, ou systématiquement en cure à l’automne et au printemps.

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