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« Je suis enrhumé »
Nez bouché ou qui coule, éternuements, maux de gorge et fièvre sont les signes classiques du « rhume ». Soins d’hygiène et médicaments symptomatiques sont les armes classiques contre les rhinopharyngites de l’adulte.
La plainte
Le « rhume » est souvent une rhinopharyngite virale (plus de 100 virus peuvent en être responsables !). Cette atteinte inflammatoire de l’étage supérieur du pharynx peut s’accompagner d’une atteinte nasale. Obstruction nasale, éternuements, puis rhinorrhée, fièvre et toux en sont les principaux symptômes. La rhinorrhée postérieure (« Ça coule dans la gorge. ») peut également entraîner des maux de gorge. Le plus souvent, cette affection guérit spontanément dans les sept à dix jours. La fièvre disparaît souvent dans les trois à quatre jours. Toux et rhinorrhée peuvent persister la semaine.
Cibler la prise en charge
Les symptômes peu sévères, récents, chez un adulte en bonne santé, sont du ressort officinal. Une apparition brutale de température – le patient va bien à 16 heures et se sent brusquement mal à 18 heures avec frissons et sensation de malaise en période d’épidémie grippale – peut se limiter à un conseil d’antipyrétique. Mais une fièvre mal tolérée (près de 40 °C) ou qui dure depuis plus de cinq jours, ou qui survient chez un diabétique, relève d’une consultation médicale.
Conduire l’interrogatoire
« Quels sont vos symptômes ? »,
« Depuis quand ça dure ? »,
« Avez-vous une maladie chronique ? », « Êtes-vous enceinte ? » et « Êtes-vous sous médication quelconque ? » permettent de choisir le traitement. De même, on avertira un diabétique d’un éventuel déséquilibre de sa glycémie lors de toute maladie intercurrente (qui survient au cours d’une autre). Consultez le DP ou l’historique client si possible. « Avez-vous déjà pris quelque chose ? » évite la iatrogénie et circonscrit le conseil.
Commentaires à porter
Une rhinopharyngite débute habituellement par une congestion nasale, puis une rhinorrhée, avec ou sans éternuements, et une toux. Dans la majorité des cas, cette affection guérit spontanément dans les huit jours. Fièvre et écoulement purulent ne sont pas synonymes d’infection bactérienne. Rien ne justifie une prescription d’antibiotique.
Expliquer la démarche
Les médicaments proposés n’arrêtent pas la rhinopharyngite. Ils améliorent l’état et le confort. Ils aident à mieux supporter le désagrément des symptômes. Expliquer au patient pourquoi vous donnez tel produit et comment le prendre. Exemple : en cas de fièvre, conseillez quatre prises de paracétamol toutes les 6 heures durant 48 heures. S’il l’arrête avant, la fièvre revient. Notez votre conseil dans son historique afin de surveiller une éventuelle chronicité des symptômes. Dites-lui de consulter si les signes ne régressent pas dans les 48 à 72 heures.
Les traitements
La prise en charge est symptomatique. Le traitement associe médicament et hygiène de vie.
Les médicaments
• Fièvre et céphalées. Privilégiez le paracétamol en première intention, car l’ibuprofène présente des contre-indications (antécédents d’AVC, néphropathie, grossesse, insuffisance cardiaque…). Vérifiez la dose maximale journalière de paracétamol chez un patient qui en prend déjà pour des douleurs. En homéopathie : Aconit, Belladonna, Ferrum phosphoricum… en 7 ou 9 CH (3 granules toutes les 2 heures).
• Congestion nasale. Les vasoconstricteurs par voie orale (pseudoéphédrine) peuvent soulager et limiter la congestion, mais attention aux effets secondaires (céphalées, palpitations, tachycardie, insomnie, sécheresse buccale…) et aux contre-indications (HTA sévère ou mal équilibrée, antécédents d’AVC ou de convulsions, IMAO non sélectifs, insuffisance coronarienne sévère, glaucome à angle fermé, allaitement, grossesse, adénome prostatique). Exemples : Actifed J/N et rhume, Adviltab rhume, Doli Rhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinathiol Rhume… Le lavage des fosses nasales avec des solutions d’eau de mer ou du sérum physiologique (une demi-unidose par narine suffit) 3 à 6 fois par jour avant le mouchage, apporte un certain confort.
• Rhinorrhée et éternuements. Les antihistaminiques (cétirizine…) arrêtent les sécrétions nasales, mais ont des inconvénients (somnolence, sécheresse buccale, rétention urinaire…). Ils sont contre-indiqués en cas de glaucome à angle fermé, d’adénome prostatique, de grossesse et d’allaitement. Pensez au Coryzalia. Les irritations dues aux mouchages fréquents sont calmées avec une crème à base de sulfate de cuivre ou en enduisant le pourtour des narines de vaseline.
• Toux. La toux est à respecter. Si elle est très gênante, proposez éventuellement, et plutôt au coucher, le dextrométhorphane. Pensez aussi à l’homéopathie (Stodal…).
• Maux de gorge. Stimuler la production salivaire lubrifie et calme les muqueuses enflammées. Conseiller de sucer des bonbons – de préférence sans sucre – autant que nécessaire pour soulager. Boire, chaud ou froid (eau, tisane…), lubrifie aussi les muqueuses. En cas de dysphagie, proposez des pastilles avec anesthésiques locaux (lidocaïne, tétracaïne), qui apaisent 3 heures environ, ou de l’Homéogène 9, à sucer toutes les heures jusqu’à amélioration.
Hygiène de vie
• Humidifiez l’atmosphère. Dans la chambre : humidificateur électrique, bassine d’eau bouillante, linges humides sur radiateur en fonte… Réglez le chauffage à 19 °C maximum. En cas de fièvre, se dévêtir.
• Éloignez les fumées. Tabac et atmosphères enfumées aggravent et génèrent les récidives de rhinopharyngites.
• Protégez l’entourage. Se laver les mains fréquemment limite la transmission par les sécrétions (toux, éternuements), transportées par les mains ou les objets.
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