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Je dois suivre un régime sans résidu
Un régime sans résidu est indiqué avant un examen coloscopique ou certaines interventions chirurgicales, et, parfois, au cours de certaines maladies de l’intestin. Selon le cas, il est plus ou moins strict.
La demande au comptoir
Les résidus
Les résidus représentent la fraction alimentaire non digérée par l’intestin grêle et l’estomac. Ils sont dirigés vers le côlon puis expulsés, ou alors subissent des phénomènes de fermentation par des bactéries coliques. Les résidus sont :
• les fibres végétales solubles dans l’eau (pectine, gommes) ou non solubles (cellulose, lignine). Elles constituent la partie non digestible des plantes : enveloppe des céréales, fruits et légumes… ;
• les résidus d’origine animale : viandes fibreuses, tendons, cartilages.
Les aliments riches en résidus augmentent le volume des selles et favorisent le péristaltisme intestinal.
But d’une alimentation sans résidu
L’objectif d’un régime alimentaire sans résidu est de diminuer le volume des selles et de ralentir le transit. Il peut être indiqué pour :
• obtenir un côlon bien propre, avant une chirurgie digestive (résection d’une partie de l’intestin…) ou un examen radiologique ou endoscopique (coloscopie) ;
• limiter les phénomènes inflammatoires et l’irritation de la muqueuse intestinale, après une intervention chirurgicale, au cours de poussées inflammatoires des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ou MICI (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), de diverticulite (diverticulose colique(1) compliquée hémorragique ou infectieuse), de colites infectieuses, voire de diarrhée aiguë intense.
Les différents régimes
• Régime strict. Il est conseillé dans la poussée inflammatoire sévère au cours d’une MICI, diverticulite, colite… En plus de ceux mentionnés dans le tableau page 33, d’autres aliments sont interdits : tous les laitages (yaourt…) et les pommes de terre.
• Régime sans résidu élargi. Le régime sans résidu peut être élargi après une période de régime strict. Davantage d’aliments sont tolérés mais généralement en quantité limitée : laitages (yaourts, fromage blanc, crèmes…), pommes de terre (vapeur, en purée), jus de fruits sans pulpe, voire fruits cuits en compote ou légumes cuits selon le cas, boissons alcoolisées (voir tableau). Exemple : avant un examen colique, avant ou après une intervention chirurgicale, réintroduction de certains aliments au cours des MICI après une phase de régime strict.
Les particularités
Le régime sans résidu est souvent associé à d’autres mesures diététiques, qui visent à réduire l’activité intestinale, notamment en cas d’examen coloscopique :
• limitation des graisses et suppression des graisses cuites, qui augmentent le transit digestif (par stimulation des sécrétions biliaires) ;
• limitation ou suppression du lait, en particulier lors des atteintes de la muqueuse du côlon (du fait d’un déficit en lactase) ;
• suppression des pommes de terre ou du pain blanc, qui favorisent les émissions de gaz par fermentation.
Il existe des variantes, plus ou moins strictes. Ainsi les laitages seuls peuvent être permis avant un examen colique, avant ou après une chirurgie.
Cibler la prise en charge
C’est le médecin qui indique le type de régime (strict ou élargi), remet si possible une liste des aliments permis ou autorisés, et indique généralement sa durée (48 à 72 heures en cas de préparation à un examen du côlon). Dans les MICI ou les diverticulites, le régime est élargi à l’amélioration des symptômes.
L’interrogatoire
« Pour quelles raisons devez-vous suivre un régime sans résidu ? » cible l’indication afin d’adapter le conseil. « Vous a-t-on indiqué les aliments interdits et ceux autorisés ? » évalue le degré d’information du patient et permet de vérifier qu’une liste des aliments a été fournie.
Expliquer la démarche
Le type de régime et sa durée sont variables : de 48 heures (avant une coloscopie ou une intervention chirurgicale) à plusieurs jours (maladie inflammatoire, diverticulite…), voire plusieurs semaines (plus rare). Au cours d’une poussée inflammatoire de MICI, le régime strict des premiers jours est élargi dès que les symptômes de la poussée se sont améliorés ou ont disparu (en pratique, les selles sont redevenues quasi normales) : de quelques jours à quelques semaines. Dans les diverticulites, le régime sans résidu est souvent recommandé pour soulager le patient : il limite les phénomènes mécaniques et inflammatoires liés à la diverticulite.
Les protocoles
Établir le type de régime
Selon le régime prescrit par le médecin (plus ou moins strict), vérifier que le patient connaît les aliments permis et interdits (voir tableau).
Réintroduire les résidus
La réintroduction des résidus, après une période de régime sans résidu strict (au cours des MICI…), se fait progressivement pour ne pas irriter l’intestin et pour éventuellement repérer les aliments mal tolérés. Il importe de réintroduire un seul aliment par jour, d’abord sous forme cuite (légumes, fruits en compote) puis crus (pelés). Pour les laitages, réintroduire d’abord les yaourts, puis le lait. Les céréales complètes sont à éviter dans les MICI (très irritantes).
Les conseils adjuvants
• Avant un examen colique. Prendre la veille la préparation colique prescrite. Généralement, il est possible de boire jusqu’au moment de l’examen : thé léger, infusions, eau.
• Avant une intervention chirurgicale. Être à jeun (ne pas boire, ni manger, ni fumer), en principe depuis la veille au soir.
• Pendant les phases de rémission des MICI. Supprimer les aliments déclenchant les poussées. Maintenir une alimentation aussi diversifiée que possible pour conserver un bon état nutritionnel.
• Dans les suites d’une intervention chirurgicale. Réintroduire progressivement les résidus en fonction de la tolérance, variable d’un patient à l’autre, pour retrouver une alimentation la plus normale possible.
(1) Une diverticulose colique est définie par la présence de plusieurs diverticules, souvent au niveau du sigmoïde, qui sont des petites hernies de la muqueuse colique au travers de la paroi du côlon. Chaque diverticule constitue une poche où les selles vont pénétrer, stagner, voire sécher en formant un calcul.
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