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Je cherche un produit d’hygiène intime adapté
1 Je questionne
Préciser la demande
« Est-ce pour vous ? » et « Qu’utilisez-vous habituellement ? Un produit dédié, un lavant pour le corps ? Lequel ? » recensent les habitudes et éclairent sur la base lavante, la présence de parfum…
Rechercher certains critères
« Est-ce pour un problème particulier comme une vulvovaginite, une irritation, une sécheresse intime… ? » oriente vers un produit adapté le cas échéant.
2 J’évalue
• Le respect du film hydrolipidique (FHL). Fine et potentiellement fragile, la muqueuse urogénitale nécessite des produits d’hygiène dont la base lavante et le pH respectent le FHL. Ce dernier héberge le microbiote au rôle clé vis-à-vis de la prolifération de pathogènes, qui peuvent être à l’origine de vulvovaginites.
• Le pH d’un produit d’hygiène. Pour Odile Bagot, gynécologue, il est à relativiser : « Un produit d’hygiène étant rincé et à usage externe, il ne modifie pas le pH du vagin, très acide, qui lui, doit être tout particulièrement respecté. » Un produit à pH trop acide ou trop basique irrite néanmoins à la longue car le pH de la peau – ou de la vulve – ne revient à la normale qu’après plusieurs heures. Orienter vers des produits au pH proche de la physiologie de la muqueuse intime (voir Le contexte), environ 5 à 8, est donc logique.
3 Je passe en revue
Produits d’hygiène corporelle
• Savons. Composés d’une base forte, soude ou potasse, et d’un corps gras, les savons sont de bons détergents pour le linge mais pas pour la peau, encore moins la muqueuse intime dont ils « décapent » le film hydrolipidique ! Leur pH alcalin proche de 9 favorise aussi l’irritation et la sécheresse de la peau ou des muqueuses.
• Syndets.
→ La base lavante associe plusieurs tensioactifs de synthèse, plus ou moins agressifs. Les plus irritants sont les dérivés sulfatés, le lauryl sulfate et, à un degré moindre, le laureth sulfate. Sans grande conséquence sur peau saine, ils peuvent agresser les peaux fragiles (atopiques…) ou la muqueuse vulvaire. Ils sont parfois présents dans les produits d’hygiène « 2 en 1 », corps et cheveux. Préférer des bases lavantes douces, peu délipidantes, « que l’on peut repérer dans les formules sous des noms tels que bétaïne ou encore lauryl glucoside ou décyl glucoside, des dérivés du sucre », indique Céline Couteau, enseignante en cosmétologie. Ils entrent en général dans la composition des produits d’hygiène destinés aux peaux sensibles ou atopiques. Exemples : gels douche ou pains A-Derma, Eucerin pH5, gel douche Haute tolérance Jonzac, gel lavant Topialyse…
→ pH. Le pH d’un syndet peut être ajusté, contrairement au savon. La plupart des syndets ont un pH acide à neutre adapté à la peau et à la zone intime.
→ Parfums. Potentiellement irritants et/ou allergisants, ils sont plus ou moins présents et en quantité limitée dans les formules peaux sensibles ou atopiques.
→ Autres critères. Des agents surgraissants, en général des huiles (olive, coco…) apportent davantage de confort car ils laissent un film lipidique sur la peau même si le produit est rincé. « Je conseille des huiles lavantes destinées aux peaux atopiques en cas de sécheresse vulvaire », indique Phryné Foulc, dermatologue spécialisée dans les pathologies vulvaires. Exemples avec un fort pourcentage d’huiles végétales : huiles de douche Topicrem, La Rosée…
Des produits lavants doux renfermant des agents assainissants et antiseptiques (sels de zinc, de cuivre…) conviennent pour le corps et la muqueuse intime. Exemples : Cicalfate+ Gel nettoyant assainissant Avène, Dermalibour+ Cica-Gel moussant A-Derma…
Produits d’hygiène intime
• Généralités. Ce sont des syndets formulés pour respecter la muqueuse externe.
→ Côté formule, ils sont peu ou pas parfumés et dotés d’une base lavante douce. Le lauryl sulfate de sodium en est (ou semble) exclu, le laureth sulfate est souvent absent ou associé à des tensioactifs doux (voir ci-dessus). Des agents humectants ou adoucissants (glycérine, panthénol, extraits de mauve, aloe vera, calendula…) plus ou moins présents améliorent le confort. Beaucoup renferment des prébiotiques visant à préserver le microbiote vaginal. Les prébiotiques sont des substrats sélectivement utilisés par les micro-organismes de l’hôte conférant des bénéfices pour sa santé. Ce sont souvent des oligosaccharides dont la structure est similaire à celle du glycogène.
→ Côté galénique, la plupart sont des gels. Les mousses offrent une texture très légère rendant agréable et douce l’application du produit.
• À usage quotidien.
→ pH. Il se situe le plus souvent entre 5 voire 4,5, et 7 voire 8, ce qui respecte le pH de la zone cutanée et vulvaire, et fait recommander un usage quotidien. Le pH n’est pas toujours indiqué sur les produits qui mentionnent simplement « pH physiologique ». Exemples : L’intime extra-doux Cavaillès, Neutraderm Intime, Hydralin Quotidien, gammes Saforelle (pH allant de 5,5 à 8 environ), IntimaPro, Lactacyd Pharma, Intibiome… Certains ciblant les femmes ménopausées ont un pH neutre. Exemples : Saugella Poligyn, Intibiome Age Care…
→ Autres critères. Certains enrichis en agents hydratants et relipidants (extraits de feuilles d’olivier riches en vitamine E – un corps gras – et polyphénols, esters d’acides gras, maltodextrines…) ciblent la sécheresse de la muqueuse vulvaire. Exemples : L’intime hydratant Cavaillès, IntimaPro Hydra, Hydralin Sécheresse, Saugella hydraSerum…
• Spécial « petite fille ». Les produits dédiés en prépuberté diffèrent peu de ceux des femmes adultes concernant leur composition et leur pH, en général entre 5 et 7. Ils sont présentés en revanche dans des formats ou packagings ludiques colorés, galénique mousse… « C’est avant tout marketing. Néanmoins, l’objectif est aussi éducatif avec l’idée de sensibiliser la petite fille à cette zone fragile à l’aide d’un produit qui lui est réservé », précise le Dr Foulc. Exemples : Hydralin Fillette, Saforelle Miss, Saugella Girl…
• Spécifiques.
→ Ciblant la mycose vaginale. Un produit à pH alcalin de 8 à 8,5 est adapté. « Candida libère une substance très acide à l’origine des brûlures, et le fait d’augmenter au moins temporairement le pH de la zone vulvaire apaise », explique le Dr Bagot. Exemples : Mycolea+ Cavaillès, Hydralin Gyn…
→ Ciblant les irritations intimes. Des antiseptiques légers (extraits de thym, sel de cuivre…) peuvent être présents. Exemples : Saugella Antiseptique, L’intime avec antibactérien Cavaillès, Lactacyd Pharma à l’action antibactérienne…
4 Je choisis
Au quotidien
Un syndet ayant une base lavante douce ou un produit dédié à l’hygiène intime mentionnant un pH physiologique.
Selon le contexte
• Sécheresse vulvaire : une huile lavante pour peau atopique ou un produit d’hygiène intime enrichi en agents relipidants.
• Femme ménopausée : éventuellement un produit d’hygiène à pH neutre.
• Petite fille : le produit d’hygiène quotidienne destiné à la maman ou un produit dédié dans un but éducatif.
• Mycose vaginale : produit à pH alcalin.
• En cas d’irritations liées à l’épilation, le sable, les frottements… : un produit avec des sels de zinc ou des extraits de thym.
5 J’explique
Il est important de respecter la muqueuse vulvaire et la zone intime externe dont la flore (= le microbiote) s’oppose à la prolifération de micro-organismes pathogènes. Des soins lavants doux et peu parfumés sont adaptés.
6 Je conseille
• Utilisation des produits. Une toilette intime quotidienne, deux éventuellement en cas de sport ou durant les règles.
Émulsionner le produit avec de l’eau avant de l’appliquer sur les organes génitaux avec les mains « en écartant bien les plis au niveau des grandes et petites lèvres puis en rinçant soigneusement », conseille le Dr Foulc.
Des produits à pH alcalin ou renfermant des agents assainissants (zinc, cuivre…) s’utilisent durant quelques jours seulement pour ne pas agresser le film hydrolipidique ou déstabiliser le microbiote.
• Les lingettes intimes. Les parfums, conservateurs ou agents nettoyants présents sont potentiellement irritants, d’autant qu’ils ne sont pas rincés. À réserver aux situations très occasionnelles (voyage, randonnée…). Idem pour le papier toilette humide, « éventuellement utile après la selle mais pas adapté à la zone vulvaire », rappelle le Dr Foulc.
• Le b.a.-ba de l’hygiène intime. Les douches vaginales qui altèrent le microbiote vaginal ou les savons antiseptiques (Septivon…), trop irritants, même en usage externe, ne sont pas recommandés.
À l’opposé, « l’eau seule ne suffit pas à éliminer les résidus de transpiration, d’urine ou de selles qui peuvent être à proximité et véhiculer des micro-organismes pathogènes, et elle est asséchante », souligne le Dr Bagot.
Les bains moussants, souvent très parfumés et renfermant des tensioactifs agressifs, sont à éviter. Apprendre aux petites filles dès le plus jeune âge à s’essuyer d’avant vers l’arrière après la selle.
Le contexte
→ Chez la femme adulte non ménopausée, le microbiote vaginal est surtout constitué de lactobacilles (flore de Döderlein) dont la présence dépend notamment de l’imprégnation estrogénique de la muqueuse. Sous l’influence des estrogènes, la muqueuse vaginale s’épaissit et les cellules superficielles sécrètent du glycogène. Les lactobacilles fermentent le glycogène en acide lactique, abaissant le pH vaginal vers 4-4,5, ce qui inhibe la prolifération de pathogènes, en plus d’autres mécanismes de défense (formation d’un biofilm limitant l’adhésion de pathogènes…). Au niveau externe, le pH est de 6-7 sur le versant cutané, de 5 près de la vulve du fait de la présence des lactobacilles.
→ Avant la puberté, le pH vaginal est proche de 7 du fait de l’absence d’estrogènes et d’un microbiote pauvre en lactobacilles.
→ À la ménopause, la baisse des estrogènes et l’atrophie vaginale qui en découle expliquent l’élévation du pH proche de 7.
Avec la collaboration du Dr Odile Bagot, gynécologue, auteur de « Mon guide de survie gynéco », éditions Marabout 2022, du Dr Phryné Foulc, dermatologue spécialisée dans les pathologies vulvaires, et de Céline Couteau, pharmacienne et maître de conférences, spécialisée en cosmétologie, co-créatrice du blog Regard sur les cosmétiques.
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