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- “J’ai trop mangé”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Quels sont vos symptômes ? », « Quand sont-ils apparus ? », et « Qu’avez-vous mangé exactement ? » vérifient l’origine des troubles et l’absence de signes d’alerte (voir ci-dessous).
Rechercher certains critères
« D’autres personnes ont-elles les mêmes symptômes ? » et « Les produits animaux étaient-ils crus ou peu cuits ? » écartent une intoxication alimentaire. Selon le cas, « Êtes-vous enceinte ? » limite le conseil.
2 J’évalue
Manger trop vite ou copieusement, notamment trop gras, est à l’origine de troubles digestifs bénins mais gênants, regroupés sous le terme de dyspepsie, du grec ancien « indigestion » ou « digestion difficile ». Douleurs abdominales, sensation de lourdeur, nausées, voire vomissements, ballonnements, éructations et maux de tête en sont les principales manifestations.
Une prise en charge à l’officine est possible si la cause des troubles est bien identifiée. Des symptômes répétitifs ou associés à des signes d’alerte tels que fièvre, douleurs abdominales très importantes, état général altéré nécessitent un avis médical.
3 Je passe en revue
Plantes cholérétiques/cholagogues
• Les cholérétiques stimulent la sécrétion de bile. Ils favorisent sa production, ce qui active la motricité intestinale et la digestion des graisses. Cholérétique, du grec kholê, « bile » et airetikos « qui prend », signifie « qui accroît le débit de la sécrétion de la bile ». Exemples : artichaut, curcuma, radis noir, pissenlit, romarin, boldo, aubier de tilleul, etc.
• Les substances cholagogues facilitent l’évacuation de la bile vers l’intestin en provoquant une chasse biliaire à partir de la vésicule qui se vide en se contractant. Du grec kholê, « bile » et agôgos de agein, « qui conduit », cholagogue signifie « qui conduit la bile ». Les cholagogues favorisent aussi l’ouverture du sphincter d’Oddi, ce qui permet l’expulsion de la bile dans l’intestin. Le sphincter d’Oddi, muscle en forme d’anneau à quelques centimètres en aval de l’estomac, régule le flux des sécrétions biliaires et pancréatiques dans le duodénum. Exemples : artichaut, curcuma, pissenlit, radis noir, romarin, kinkéliba, etc.
• Une substance amphocholérétique régule le flux biliaire en le stimulant lorsqu’il est faible, et en le réduisant en cas d’excès de production. Exemple : fumeterre.
• Les détoxifiants hépatiques. Traditionnellement utilisées pour favoriser la digestion, certaines de ces plantes exercent aussi une action dépurative, d’élimination des déchets, en stimulant les réactions enzymatiques de détoxification du foie. Exemples : fumeterre, radis noir, pissenlit.
• Précautions : ces plantes sont contre-indiquées si obstruction des voies biliaires, grosesse, allaitement et atteinte hépatique. Le curcuma augmenterait l’effet des anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires.
Plantes à visée digestive
Certaines plantes stimulent les sécrétions digestives et pancréatiques et ont une action antispasmodique. Elles sont traditionnellement utilisées lors de digestion lente et de ballonnements. Exemples : fenouil, mélisse, camomille, menthe poivrée, angélique, etc. Des huiles essentielles sont aussi utilisées, à raison d’une goutte de romarin et de citron, ou une goutte de citron et de menthe poivrée, deux fois par jour sur un comprimé neutre pendant deux jours. Les huiles d’anis étoilé, aneth, carvi, cumin sont également employées. Précautions : ne pas utiliser en cas de grossesse et d’allaitement ni, pour les huiles essentielles, lors d’antécédents de convulsion.
Enzymes digestives
Amylases, cellulases, protéases, lipases interviennent respectivement dans la digestion des glucides, des fibres, des protéines et des lipides. La bromélaïne, extraite de l’ananas, et la papaïne, extraite de la papaye, sont des enzymes protéolytiques.
Composés à visée hépatobiliaire
• Cholagogues et/ou cholérétiques. Présents dans des médicaments, leur efficacité repose sur des études anciennes. L’hymécromone (Cantabiline) est aussi antispasmodique. Le sorbitol (Sorbitol Delalande, Hépargitol, etc.) favorise la sécrétion du suc pancréatique et a un effet laxatif osmotique. L’anetholtrithione (Sulfarlem) stimule la fonction biliaire et est un substitut salivaire et lacrymal, à ne pas utiliser en cas de voies biliaires obstruées.
• Détoxifiant/dépuratif : la bétaïne, issue de la betterave, aiderait à éliminer des métabolites toxiques et à digérer des graisses, mais les preuves manquent. Exemples : Citrate de bétaïne, Oemine Citro-Bétaïne.
• Des sels à l’action osmotique. Le sulfate, le thiosulfate et le dihydrogénophosphate de sodium exercent un effet osmotique local, ce qui hydrate le bol digestif.
4 Je choisis
• En prévention et en traitement : cholagogues/ cholérétiques +/- plantes digestives/ détoxifiantes ou enzymes digestives, ou selon préférence huiles essentielles.
• Nausées ou douleurs abdominales prédominantes : mélisse et fumeterre, ou plantes digestives.
• Ballonnements surtout : fenouil, menthe poivrée +/- enzymes digestives ou huiles essentielles.
5 J’explique
Les formules stimulent les fonctions digestives et améliorent le confort, en parallèle d’un rééquilibrage alimentaire. Une amélioration doit survenir sous 24 heures.
6 Je conseille
Modalités de prise
Les produits se prennent en général juste avant ou au cours du repas, voire lors des douleurs, et pas plus de cinq à sept jours en continu. Certaines plantes, comme l’artichaut ou le radis noir, peuvent s’utiliser deux à trois semaines. Les produits sont souvent réservés à l’adulte, mais certains médicaments conviennent dès 12 ans. Pour les compléments alimentaires, mieux vaut vérifier l’âge limite recommandé.
Conseils hygiéno-diététiques
• Alléger les menus. Durant deux ou trois jours, diminuer la ration globale et privilégier des aliments peu caloriques et non gras : légumes en potage, volaille ou poisson blanc sans sauce, laitage maigre, féculents.
• Bien s’hydrater en cas de diarrhée ou de vomissements.
• Prévenir « l’indigestion ». Manger lentement, bien mâcher et limiter l’alcool, le café et les boissons gazeuses.
Le contexte
Les aliments trop gras, sucrés, épicés, l’alcool ou le café ralentissent la digestion et/ou irritent le système digestif. Tabagisme et sédentarité peuvent aggraver les troubles. Pour digérer, l’organisme fait notamment appel :
→ à la bile, composée de sels biliaires, sodium, bicarbonates, pigments biliaires et graisses, et stockée dans la vésicule biliaire. Sécrétée par les cellules hépatiques, elle facilite l’absorption des graisses et des vitamines liposolubles au niveau de l’intestin et participe aux fonctions de détoxification du foie. Lorsque les aliments atteignent l’intestin grêle, des signaux hormonaux et nerveux déclenchent la contraction de la vésicule et l’ouverture du sphincter d’Oddi. La bile passe dans l’intestin grêle, se mélange au bol alimentaire et effectue ses fonctions digestives ;
→ aux enzymes digestives, amylase, lipase et pepsine, sécrétées au niveau des sucs salivaires, gastriques, pancréatiques, intestinaux.
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