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« J’ai mal au dos »
Les lombalgies, douleurs localisées au niveau du bas du dos, sont très fréquentes : huit Français sur dix en souffrent au cours de leur vie.
Causes
Seules 5 à 10 % des lombalgies ont une cause connue, parfois grave (tumeur, fracture, notamment en cas d’ostéoporose, infection, maladie inflammatoire chronique…) et demandent un traitement étiologique spécifique. Dans la plupart des cas, la cause n’est pas connue et on parle de « lombalgie commune ». Le facteur déclenchant d’un épisode aigu est souvent la manipulation d’un objet lourd, une mauvaise position, un excès d’activité physique…
Évolution
Épisode aigu
La lombalgie aiguë régresse le plus souvent en une ou deux semaines grâce à un traitement symptomatique, mais elle a parfois tendance à récidiver.
Lombalgie chronique
Entre 5 et 10 % des cas évoluent vers la chronicité (douleur persistant plus de trois mois). Autant le traitement de l’épisode aigu est simple et bien codifié, autant celui de la lombalgie chronique est long et difficile.
Symptômes
La douleur typique (lumbago) est d’installation brutale, chez un sujet plutôt jeune, souvent à la suite d’un effort (parfois violent et inhabituel, mais aussi parfois insignifiant et banal). La douleur est forte ou très forte, mécanique, c’est-à-dire qu’elle apparaît lors des mouvements et s’amplifie dans la journée. Elle est responsable d’un blocage et de l’adoption d’une attitude antalgique, légèrement penchée en avant.
Traitement
Au comptoir, en l’absence de signes de gravité, il est possible de conseiller un antalgique et un décontracturant, associés à un traitement local en crème ou gel. Une ceinture lombaire peut aider à soulager la douleur. Habituellement, elle est prescrite par un médecin, même si une ordonnance n’est pas obligatoire.
Les antalgiques
Le choix d’un médicament contre la douleur lombaire tient compte du patient : vérifier l’absence de contre-indications liées à une autre pathologie intercurrente, à un traitement en cours ou à un état physiologique particulier.
• Ibuprofène et aspirine : ce sont des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens). Leur efficacité est incontestable et ils possèdent globalement les mêmes contre-indications, précautions d’emploi et effets secondaires. En particulier, ils peuvent engendrer :
– des douleurs gastro-intestinales : s’assurer de l’absence d’ulcère gastroduodénal ou de gastrite. Vérifier que le patient ne prend pas déjà un AINS ;
– un risque hémorragique : s’assurer que le patient n’est pas sous traitement anticoagulant (AVK, héparine) ou antiagrégant plaquettaire (aspirine à faible dose, Plavix…) et qu’il ne doit pas subir une intervention prochainement (même une extraction dentaire) ;
– un risque d’allergie, surtout avec l’aspirine. Demander au patient s’il n’est pas allergique.
Posologies : 1 g d’aspirine matin, midi et soir, ou 200 à 400 mg d’ibuprofène trois fois par jour, de préférence au cours des repas. Attention : seul le paracétamol peut être conseillé chez la femme enceinte !
• Paracétamol : c’est l’antalgique de choix chez le patient ayant déjà un traitement lourd ou une pathologie intercurrente contre-indiquant les AINS. Les seules contre-indications sont l’insuffisance hépatique et l’allergie (rare). Vérifier cependant qu’aucun autre médicament contenant du paracétamol n’est pris par le patient (Di-Antalvic, Propofan…). Posologie : au maximum 1 g quatre fois par jour. Les formes effervescentes agissent plus rapidement mais sont déconseillées en cas d’insuffisance cardiaque (présence de sodium en quantité importante).
• Codéine : en conseil, elle est toujours associée au paracétamol ou à l’aspirine (Gaosédal, Compralgyl, Gélumaline, Migralgine, Novacétol, Prontalgine, Sédaspir…). Elle peut provoquer de la somnolence, des nausées, des vertiges ou de la constipation. Elle est contre-indiquée chez l’asthmatique et en cas d’insuffisance respiratoire car elle a un effet dépresseur respiratoire. Un patient sur dix n’a pas les enzymes nécessaires à sa métabolisation (transformation en morphine, qui est la molécule efficace). Chez eux, la codéine n’est pas active. Posologie maximale : 120 mg par jour en trois prises.
Les myorelaxants
La méphénésine (Décontractyl) est la seule molécule disponible en conseil. Il s’agit d’un myorelaxant à action centrale (au niveau du cerveau). Il peut entraîner de la somnolence. Il est déconseillé de le prendre en association avec de l’alcool ainsi qu’avec d’autres médicaments du systèmes nerveux tels que benzodiazépines, hypnotiques… Posologie : 2 comprimés trois fois par jour.
Les traitements locaux
• Les pommades ou les gels peuvent contenir :
– un anti-inflammatoire (ibuprofène ou acide niflumique) : Cliptol, Intralgis, Syntofène, Ibutop, Tiburon, Flunir…
– un décontracturant (méphénésine) : Décontractyl ;
– un agent révulsif, qui soulage la douleur grâce à son effet chauffant (huile de moutarde, nicotinate de méthyle, salicylate de méthyle, camphre…) : Algipan, Lumbalgine, Kamol, Doloderm, Synthol gel…
Masser sans frotter pour ne pas irriter la peau. Ne pas appliquer si la peau est lésée (dermatose, plaie…). Bien se laver les mains après application.
•Les ceintures de contention lombaires réduisent la mobilité vertébrale. L’immobilisation du tronc a un effet antalgique immédiat. Les ceintures lombaires augmentent la pression intra-abdominale, ce qui rend la cavité abdominale plus rigide et lui permet de jouer un rôle de tuteur de la colonne vertébrale. Elles peuvent en particulier apporter un soulagement lors de travail de force ou de longs trajets en voiture. Pour prendre les mesures, on relève le tour de taille chez l’homme, le tour de hanche chez la femme. La ceinture se positionne de sorte que les baleines s’ajustent de part et d’autre du rachis. Le patient ne doit pas être gêné en position assise. Un lavage à la main, à l’eau tiède, et un séchage loin de toute source de chaleur sont conseillés. Le remboursement nécessite l’ordonnance du médecin, l’agrément du pharmacien (DU d’orthopédie ou certificat d’études spécialisées équivalent) et celui du local par la caisse régionale.
• La thermothérapie : l’apport de chaleur soulage les contractures musculaires. Les coussins thermiques réutilisables sont faciles d’utilisation (Physiopack, ColdHot…). •
Quand faut-il adresser au médecin ?
La lombalgie chronique : elle doit systématiquement être adressée au médecin. La composante psychologique doit être prise en charge. Le traitement est toujours long et multidisciplinaire : antalgiques, kinésithérapie, thérapies comportementales… Le repos au lit n’est pas recommandé.
La lombalgie aiguë : le patient doit être adressé au médecin si la douleur survient la nuit ou si elle est accompagnée de fièvre ou d’amaigrissement, de troubles de la sensibilité des jambes, si elle fait suite à un choc aigu, si elle est aggravée en position couchée, si elle survient chez un patient traité pour un cancer. De même si la lombalgie est particulièrement violente et réclame un traitement énergique qui ne pourrait pas être délivré en conseil.
Prévenir les lombalgies
La prévention des lombalgies passe par un ensemble de mesures qui vise à préserver le dos.
RECOMMANDÉ
• Pratiquer une activité physique régulière : gymnastique, natation, cyclisme, marche, yoga…
• Toujours plier les jambes pour ramasser un objet.
• Mettre un genou à terre pour éviter de se pencher.
• Pour dormir, choisir un matelas très ferme. Pour ceux qui dorment sur le dos ou sur le côté, choisir un matelas semi-ferme, un oreiller ferme et pas trop volumineux.
• Si une douleur apparaît, pratiquer des exercices d’élongation : se suspendre à une barre fixe (fixée dans l’encadrement d’une porte) ou faire une pause allongé sur le sol, jambe en équerre sur une chaise.
À NE PAS FAIRE
• Porter des charges lourdes.
• Soulever un objet lourd en étant courbé vers l’avant.
• Dormir à plat ventre et avec un oreiller (ou le mettre sous le ventre).
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