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« J’ai mal à une dent »

Publié le 1 mai 2008
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Toute douleur dentaire nécessite une consultation chez le dentiste, mais en attendant, il faut agir pour soulager le patient !

La douleur dentaire

Dans un premier temps indolore, la carie entraîne à terme une pulpite, inflammation de la partie vivante de la dent, qui, si elle n’est pas soignée, provoque une « rage de dent ».

L’abcès est l’infection du tissu profond de la dent. Si le nerf est atteint, la dent doit être dévitalisée : le dentiste pratique une « pulpectomie » en éliminant les éléments pulpaires (vaisseaux, nerfs, cellules) avant de remplir les canaux des racines avec un matériau d’obturation.

Douleurs post-opératoires, douleurs dues à une prothèse, calcul salivaire, douleurs post-radiothérapiques, glossodynies (douleurs buccales diffuses) sont plus rares, mais ont en commun la nécessité d’une consultation.

Conduite de l’interrogatoire

Intensité de la douleur

Si la douleur réveille la nuit, qu’elle « bat au rythme du coeur », qu’elle augmente en décubitus (couché), et que la gencive est gonflée, il faut penser à l’abcès.

Déclencheurs

Des réponses positives orientent vers une carie dentaire, surtout si la douleur persiste depuis plusieurs jours.

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Explication de la démarche

L’objectif

En attendant la visite chez le dentiste, on va soulager le patient car les douleurs sont souvent vives. On peut associer un traitement général à un produit local. On doit orienter vers un dentiste dans la journée en cas d’abcès et, dès que possible (dans les prochains jours), en cas de carie.

Le suivi

Il faut s’enquérir de l’évolution du mal de dent dès que l’occasion se présente pour vérifier qu’un rendez-vous chez le dentiste a bien été pris. Car les patients sont parfois tentés de différer la consultation si la douleur diminue. Pendant ce temps, la carie progresse inexorablement.

Les traitements

Les antalgiques généraux • Aspirine et AINS (ibuprofène, kétoprofène).

Particulièrement efficaces dans les douleurs dentaires inflammatoires. Effets indésirables : dyspepsie, ulcère gastroduodénal. Interactions : autres AINS, anticoagulants oraux, héparines à dose curative, lithium.

Paracétamol. C’est le plus maniable des antalgiques. Ne pas hésiter à conseiller 1 g trois fois par jour. Effets indésirables : rares. Risque de cytolyse hépatique en cas de surdosage.

Codéine. Chez 10 % des patients, la codéine n’a aucune efficacité car ils n’ont pas l’enzyme qui la transforme en composé actif. Effets indésirables : somnolence, nausées, vomissements, constipation… Interactions : Revia. Exemples : Aspegic Codéiné (associé à l’aspirine), Compralgyl, Gaosédal codéiné, Migralgine, Sédaspir (associés au paracétamol)…

Les produits locaux •

Anesthésiques (Dentobaume). Ils calment la douleur en anesthésiant le nerf. Un coton imprégné de solution est placé au contact de la gencive ou de la dent douloureuse, et renouvelé selon les besoins. Contre-indication : enfant en dessous de 10 ans, épileptiques, antécédents d’allergie aux anesthésiques locaux.

Antiseptiques (Alodont, Corsodyl, Dentex, Eludril, Givalex, Hextril, Lipha, Paroex, Prexidine…). Les bains de bouche antiseptiques peuvent être utiles en traitement local d’appoint des infections de la cavité buccale, trois fois par jour après les repas. Ne pas les utiliser de façon prolongée. Contre-indications : enfant de moins de 6 ans. •

• Aspirine (Aspirine UPSA), ibuprofène (Nurofen, Upfen, Spedifen) : grossesse (contre-indication absolue à partir de 5 mois), antécédent d’allergie à l’aspirine, ulcère gastroduodénal

• Paracétamol (Doliprane, Efferalgan…) : insuffisance hépatique.

• Codéine : insuffisance respiratoire, asthme.