Délivrance Réservé aux abonnés

« J’ai du mal à digérer »

Publié le 1 avril 2007
Mettre en favori

On l’appelait autrefois la « crise de foie ». On sait maintenant que le foie n’y est pour rien. Mais, après un repas trop copieux, trop arrosé ou trop gras, les symptômes demeurent et nécessitent vos conseils.

Les deux types d’indigestion

– L’indigestion aiguë : liée à un repas trop copieux, trop riche en graisse ou en alcool, elle se traduit par un inconfort postprandial : douleur dans le haut de l’abdomen, sensation de lourdeur de l’estomac, impression de digestion incomplète, de ballonnement, acidité épigastrique, nausées, éructations fréquentes.

– La dyspepsie ou « mauvaise digestion » chronique a le plus fréquemment deux types d’origine : le reflux gastro-oesophagien et les troubles fonctionnels intestinaux. Elle nécessite le plus souvent une consultation médicale.

Pour faciliter la digestion

Cholérétiques et cholagogues

Ils augmentent la sécrétion biliaire (effet cholérétique) et provoquent la vidange de la vésicule biliaire (effet cholagogue). Les sels biliaires ainsi libérés dans l’intestin facilitent la digestion des aliments lipidiques en émulsionnant les lipides, ce qui permet l’action de la lipase pancréatique. Ils sont indiqués en cas de repas trop copieux et surtout riches en graisses.

Attention : ils sont contre-indiqués en cas d’obstruction des voies biliaires ! En effet, une stimulation de la production de bile peut provoquer des troubles importants.

Extraits de plantes : de nombreux produits sont issus de plantes (boldo, artichaut ou fumeterre), sous forme de gélules d’extrait sec de plante (Élusanes, Boiron, Arkogélules…), d’extrait fluide ou de spécialité (voir tableau).

Publicité

Le sorbitol est cholérétique-cholagogue. C’est aussi un laxatif par effet osmotique, ce qui peut être un effet recherché. Son apport énergétique est identique à celui du glucose.

L’acide dimécrotique est un cholérétique possédant également un effet spasmolytique.

Les cholérétiques hépatoprotecteurs sont des molécules protégeant le foie de la toxicité d’autres substances. Citons la bétaïne, qui de plus accélère la motricité digestive, et la choline, précurseur de la bétaïne.

Diminuer l’acidité gastrique

Les antiacides neutralisent l’acidité gastrique résultant de l’excès de sécrétion d’acide chlorhydrique par l’estomac.

Antiacides locaux ou topiques

À base de bicarbonate de sodium, de sels de magnésium ou d’aluminium, les antiacides topiques agissent en neutralisant localement les ions H+ de l’estomac. Ceux à base de sels de magnésium ou d’aluminium ont une structure « en feuillet » qui leur confère un effet couvrant et protecteur de la muqueuse gastrique. Ils agissent rapidement mais leur durée d’action est relativement brève. Exemples : Digédryl, Maalox, Rennie…

Antisécrétoires

Ils bloquent la sécrétion d’acide de l’estomac (Pepcidac, Stomédine…) et sont plutôt à réserver aux reflux gastro-oesophagiens.

Lutter contre les ballonnements

La digestion produit des gaz qui, lorsqu’ils sont en grande quantité, peuvent entraîner sensations désagréables et douleurs abdominales. Les médicaments qui agissent sur les gaz soulagent donc les douleurs.

Les adsorbeurs de gaz

Ils sont à base de charbon : Arkogélules Charbon, Charbon Belloc, Élusanes Charbon, Formocarbine…

Les modificateurs de tensions superficielle

À base de diméticone ou siméthicone, ils agissent par coalescence des bulles de gaz (leur tension superficielle subit une modification) : Polysilane Delalande ou Upsa, Siligaz…

Contre l’acidité et les ballonnements

Les mixtes

Notgaz renferme à la fois siméthicone et charbon.

Certains mixtes sont associés à un antiacide sous forme de comprimés à croquer, comme Maalox Ballonnements (siméthicone + hydroxyde d’aluminium) ou Rennie Déflatine (diméticone + carbonate de magnésium).

Lutter contre les spasmes

Les antispasmodiques

Les spasmes abdominaux sont liés à la sollicitation excessive du tube digestif. Les antispasmodiques s’opposent à la contraction des fibres lisses de l’intestin. Ils calment les douleurs. Deux molécules sont disponibles en automédication : le phloroglucinol (Spasfon, Spasmocalm…) et l’alvérine, toujours associée à un antiflatulent (Météospasmyl) ou à un cholagogue (Schoum, Hepatoum…).

Soulager les nausées

Les antiémétiques

Seul Vogalib ( métopimazine, classe des phénothiaziniques) est disponible en conseil. Il peut être conseillé pendant 48 heures chez l’enfant à partir de 6 ans et chez l’adulte, sauf en cas de glaucome à angle fermé ou de troubles urétroprostatiques. La prise d’alcool est contre-indiquée. •

Attention à l’association de plusieurs médicaments

Il peut être utile, selon les symptômes, d’associer deux ou trois produits complémentaires. Mais, attention dans ce cas aux adsorbants ! Ils doivent toujours être pris à distance des autres médicaments, par exemple une ou deux heures après, pour éviter d’adsorber les autres principes actifs, que ce soient d’autres médicaments de l’indigestion ou un traitement annexe pris par le patient.